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3117• La Pologne continue à se battre contre les diktats de l’UE, pour la défense de sa souveraineté. • Elle cherche tous les arguments possibles pour justifier sa position et en trouve un, ici, qui est de dénoncer l’ambition de l’Allemagne manipulant l’UE à son avantage, contre les souverainetés nationales des autres. • Le vice-premier ministre polonais dénonce les ambitions d’un “IVème Reich” qui n’aurait rien à voir avec le précédent, et tout avec l’ambition immémoriale de l’Allemagne, quitte à échanger les “racines chrétiennes” contre des greffons islamiques.
...Quant à leur avenir, nous dirions que les Polonais sont, face à l’UE dont ils découvrent qu’elle est manipulée par l’Allemagne, bien plus en guerre que contre la Russie. Leur agressivité antirusse renvoie à une pathologie obsessionnelle alimentée avec générosité par les parrains américanistes bâtisseurs des structures crisiques européistes comme on fabrique une accoutumance à une drogue. L’antirussisme d’aujourd’hui du Polonais est bâti sur une haine du Russe de l’URSS qui a pourtant été autant, sinon plus, victime que lui du communisme ; en vérité, et en écartant les réminiscences historiques qui impliquent autant les Teutoniques ou les Français de Napoléon que les Russes, l’antirussisme polonais actuel est comme une sorte de pandémie contre laquelle ils auraient été convaincus, au moins pour un temps, de prendre quelques vaccins du type USS ‘Pfizer’, naviguant sous le pavillon de la fausse piraterie développée en organisation frontiste de la CIA, par la CIA.
Par contre, l’antagonisme avec l’UE, c’est-à-dire avec l’Allemagne découvrent les Polonais, c’est une sacrée autre affaire... Elle concerne l’Europe entière, telle qu’elle est en train d’être transformée en machinerie totalitaire, – “totalitarisme doux”, à la moraline wokeniste, qui s’aligne bien sur les machinations du USS ‘Pfizer’ prêté à la Kriegsmarine. Privés de souveraineté et sous protectorat américaniste depuis trois-quarts de siècle, les Allemands rêvent d’un empire écolo-globaliste dont le principal caractère serait justement cette amputation de l’identité.
C’est la première fois dans la présente phase qu’un Polonais de haut vol met l’Allemagne en accusation, au travers de la mise en cause de l’UE. C’est un développement intéressant, observerons-nous, qui donne à la querelle de la Pologne contre l’UE une dimension tout à fait séduisante...
« S’exprimant vendredi sur le bras de fer actuel entre la Pologne et l'UE au sujet d’un différend judiciaire en cours, le vice-premier ministre Jarosław Kaczynski a déclaré à un journal local que certains États “ne sont pas enthousiastes à l’idée qu’un Quatrième Reich allemand soit construit sur la base de l’UE”, arguant que Berlin a abusé des mécanismes juridiques du bloc pour priver son pays de son “droit à l’autodétermination”.
» “Si nous, en tant que Polonais, acceptions un tel servage contemporain, nous serions dégradés de diverses manières”, a-t-il déclaré, ajoutant que si la Pologne suivait l’approche de l'UE en matière de politique économique et énergétique, cela “signifierait que nos citoyens seraient plus pauvres dans quelques années qu’ils ne le sont aujourd’hui”.
» Les remarques de Kaczynski sont intervenues peu après que l’UE ait engagé une action en justice contre le gouvernement polonais, l’accusant de contourner les lois et réglementations européennes. Deux décisions antérieures des tribunaux polonais ont établi que les lois du pays primaient sur celles de l’UE, une position rejetée par l’Union, qui insiste sur l’obligation pour les États membres de respecter ses règles. [...]
» Kaczynski soutient que Berlin tente aujourd’hui de dominer la Cour de Justice de l'Union européenne afin de soumettre les autres États membres à sa volonté. “La Cour est l’outil de base utilisé dans cette action”, a-t-il déclaré, ajoutant que cet organe n’est “limité par rien” et peut donc “interpréter librement le droit européen et en tirer des conclusions usurpatrices. Et c’est ce qu’elle fait”. »
Pour éviter le terrain vaseux de la polémique sempiternelle, le vice-premier ministre Kaczynski a bien précisé qu’en évoquant le “IVème Reich” pour nous expliquer ce qu’est l’UE à son avis, ce n’était pas par goût du parallèle avec la IIIème dirigé par le chancelier Hitler et tout ce qui suit, mais par référence à la notion de ‘Reich’, qui est le rêve allemand depuis la fin de l’Empire de Rome, avec le premier de la chaîne que fut le Saint-Empire Romain-Germanique. La précision est d’autant plus savoureuse que les ambitions allemandes ainsi décrites nous conduisent aussi bien à un Reich qu’on pourrait décrire comme un Saint-Empire Islamo-Germanique. Cela aurait au moins le mérite de placer nos actuelles polémiques avec le “camp du Bien” dans la perspective historique qui lui convient bien.
« Le vice-Premier ministre a désamorcé son commentaire sur le “Quatrième Reich”, déclarant qu’il ne voulait pas assimiler Berlin au régime nazi génocidaire dirigé par Adolf Hitler. “Ce terme, – le quatrième Reich allemand, – n’a rien de répréhensible”, a-t-il déclaré. “Il ne s'agit pas d’une référence au troisième Reich mais au premier”.
» Bien qu'il n'ait pas donné plus de détails, le ministre pourrait avoir fait référence aux tentatives de consolidation politique qui ont eu lieu sous le Saint-Empire romain germanique, – qui, malgré son nom, était en grande partie composé d’États allemands, – ou à ce que l'on appelle officieusement le “premier Reich”. »
On a suivi au long de divers articles, depuis le début du mois, l’intéressante évolution de l’Allemagne sous la direction de sa nouvelle équipe dite-“tricolore”, avec notamment l’apparition d’une intéressante personnalité à la tête de la “diplomatie” allemande. D’autres commencent à s’en aviser en traçant un tableau contrasté (contestable sur certains points mais justement sévère en général) de la nouvelle politique allemande. Ce n’est pas le sujet ici d’en débattre, – nous l’avons déjà fait, – mais bien de constater qu’il y a effectivement une ambition désormais affichée à l’échelle d’un continent, avec la volonté effectivement de faire d’une UE décisivement intégrée la courroie de transmission de cette ambition.
C’est ce que la vice-premier polonais nomme justement un “IVème Reich”. Il désigne ainsi, au travers des avatars de la Pologne avec l’UE, un danger considérable qui a toutes les chances d’apparaître en pleine lumière avec le très bon effet de communication que suscite l’expression très imagée de “IVème Reich”.
(On sait qu’à cet égard, la communication mène et révèle la politique bien plus qu’elle ne la sert et ne lui donne des arguments. Elle permet souvent d’éclairer une question importante là où l’emprisonnement de la pensée politique se dérobe sous la menace de la bienpensance. L’image supplée à la pensée paralysée.)
La force de l’expression (“IVème Reich”) pourrait indiquer, – à côté de la faiblesse du simulacre que constitue l’alerte à “l’invasion russe” qui sonne depuis des années, – que les Polonais sont peut-être en train de reconnaître la puissance du dilemme qui pèse sur leur politique, et l’évidence de choix qu’il leur faut faire s’ils veulent appréhender les vrais dangers. Si c’était le cas, ils rendraient à leurs divers compères européens un signalé service en contribuant à les conduire selon ces véritables dangers, qui se concrétisent ici en une sorte de transformation au forceps et par écrasement de la civilisation européenne, au profit d’une Allemagne confite dans des rêves de “grandeur” vertueuse passant par son impuissance militaire dans tout ce qui n’est pas l’OTAN et sa paralysie diplomatique dans tout ce qui n’est pas soumission aux USA. Cela fait longtemps que nous parlons des ambitions d’un “IVème Reich” et que nous disons notre scepticisme complet à cet égard. Le temps n’a fait que nous renforcer dans ce jugement, alors que se poursuit et accélère l’effondrement de l’horrible construction transatlantique qui relève d’un passé désormais assimilable à la phase d’Extinction du Permien.
Que les Polonais déclenchent une alarme à propos d’un “IVème Reich”, voilà une excellente chose. Cela n’en fait pas plus forte une Allemagne qui évolue depuis l’après-guerre comme un eunuque nostalgique produisant des BMW et des Mercédès comme, en d’autres temps, elle produisait des Stukas et des Panzers, et donnant des leçons de moraline à la place de l’impérative consigne de l’exultation wagnérienne. Par contre et “en même temps”, cela peut conduire les Polonais à mieux équilibrer la balance des risques par rapport à la nième “invasion” russe et forcer quelques pays européens, dont le zombie-français, à mesurer l’impasse des errements d’une “pensée stratégique” qui ne parvient pas à s’affranchir d’elle-même de la magie des illusions germaniques.
Mis en ligne le 25 décembre 2021 à 19H50
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