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428Devant le blocage absolu de la situation, dans le chef des politiques totalitaristes américano-israéliennes absolument inspirées par la machinerie militaire des deux pays, la pression se renforce pour que les Européens envisagent une action autonome. On souhaite bonne chance à un tel projet, connaissant l’extrême audace des dirigeants européens. Par ailleurs, on ne voit rien d’autre qui puisse être fait que cette sorte de tentative, et l’essentiel en l’occurrence est cette pression grandissante qui constitue en elle-même un phénomène politique important.
• L’initiative française d’une rencontre avec le ministre iranien des affaires étrangères, hier à Beyrouth fait partie de ces pressions. Malgré le marasme extraordinaire de la situation française et la médiocrité du cadre politique, les Français ne peuvent s’interdire tous les réflexes habituels de bon sens et de souveraineté de la politique extérieure de la France, en cohérence avec la position française de proximité des grands pays du monde musulman. Bien entendu, les américanistes suivent avec horreur ces contacts, même si certains d’entre eux les encouragent en coulisses. De tels contacts ont un double travers en forme de péché originel pour eux : ils pérennisent des contacts avec l’ennemi juré du jour et ils mettent en évidence l’inexistence totale de Rice et de sa clique voyageuse et inutile, à qui on interdit même l’escale de Beyrouth.
• Intéressant également, le “conseil” lancé à Tony Blair par l’ex-porte-parole du Foreign Office de relancer la formule des “3UE” (Allemagne, France et Royaume-Uni) pour une initiative diplomatique indépendante des USA. (John Williams remarque à propos des USA : « [It is]hard to see American diplomacy doing what is necessary while President Bush remains in office. ») Il est évident que John Williams est inspiré dans son intervention par un courant grandissant au Foreign Office pour que Londres prenne décisivement ses distances de Washington. Cette initiative dissimule mal le désarroi où les diplomates britanniques sont plongés par la conduite totalement déraisonnable du Premier ministre et par une ministre des affaires étrangères aussi incompétente qu’elle est novice. Une source britannique estime que le cas de Blair est, aujourd’hui, « bien plus grave que ne l’était celui de Anthony Eden, malade, à la fin de la crise de Suez de 1956 ». C’est le Guardian qui rapporte l’initiative de Williams. (Bien entendu, on voit bien mal Blair y répondre positivement, mais là encore c’est la pression grandissante qui compte.)
« John Williams, who was spokesman for the past three foreign secretaries, said the prime minister now needed to salvage his reputation by resurrecting the Anglo-French-German axis which had negotiated with Iran to deal with the war in Southern Lebanon.
» And he suggests that with foreign policy being made in Downing Street, Margaret Beckett, the current foreign secretary, is little more than a ''frustrated bystander''.
» Mr Williams, chief spokesman for the FCO until this summer, writes today that Mr Blair must bluntly tell George Bush and Israeli prime minister Ehud Olmert that their ''strategy has failed''. Instead, the PM should use his ''credit'' in Washington and ''high repute'' in Tel Aviv to organise a peace conference brokered by the British, French and German foreign ministers. »
Mis en ligne le 1er août 2006 à 16H14