Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
603Notre époque qui est celle de la puissance déchaînée des communications et du virtualisme, apparaît, d’ailleurs par une conséquence assez logique, comme celle de l’extrême relativité des informations. Il ne semble plus y avoir une réalité approximative sur laquelle tout le monde s’entendrait, et qui constituerait un bornage au-delà duquel le crédit est retiré à une information. Au contraire, toutes les “informations”, et si possible les plus extrêmes jusqu’à l’opposition entre elles sur le même sujet, à la même heure pour ainsi dire, semblent possibles. A côté des préméditations de tromperie et des manipulations qui abondent, il existe désormais, si l’on peut dire paradoxalement, un “état objectif” de subjectivité ou de relativité de l’information.
L’illustration de cette situation est donnée, d’une manière anodine, sans qu’aucune préméditation ou manipulation particulière doive être soupçonnée. Le même jour, pratiquement à la même heure, de sources sans connections entre elle sur ce cas et toutes les deux considérées comme sérieuses, sont données deux informations (deux spéculations) sensationnelles exactement contradictoires. Il est infiniment probable qu’aucune des deux ne soient confirmée pour l’instant. Ce qu’il importe de constater est cette relativité nouvelle, ce champ libre laissé à l’information-spéculation sans qu’aucun discrédit (sensationnalisme, propagande, etc) ne soit assez fort pour en ridiculiser la diffusion. Dans l’ère de l’information, aujourd’hui, tout est possible, et la façon dont est informé devient une question de choix de bon sens plus que la simple acceptation critique du rapport de la réalité.
Les deux informations :
• La première, sur le site de U.S. News & World Report, le 18 octobre, faisant état de rumeurs qui annoncent la possible démission de Cheney. « Sparked by today's Washington Post story that suggests Vice President Cheney's office is involved in the Plame-CIA spy link investigation, government officials and advisers passed around rumors that the vice president might step aside and that President Bush would elevate Secretary of State Condoleezza Rice. »
• La seconde, dans The Guardian du 18 octobre, Dan Plesch examine les possibilités d’une guerre contre l’Iran et relaie l’hypothèse d’un Cheney élu comme successeur de GW Bush: « From this perspective, even an escalating conflict would rally the nation behind a war president. As for the succession to President Bush, Bob Woodward has named Mr Cheney as a likely candidate, a step that would be easier in a wartime atmosphere. »
Mis en ligne le 19 octobre 2005 à 14H00
Nota Bene: en mettant en ligne cette information, nous nous apercevons que nous renouvelons sans en avoir eu conscience le même phénomène signalée. Dans cette nouvelle, l'une des deux informations envisage une attaque contre l'Iran comme “attaque de diversion” aux ennuis de l'administration GW Bush. Dans la précédente information de cette rubrique, c'est une attaque terroriste sur les USA qu'on envisage comme devant jouer le même rôle...
Mis en ligne le 19 octobre 2005 à 14H05