La psychologie contre les mathématiques

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Une approche différente qui n’est certes pas inintéressante nous propose de résumer la question de la lutte contre le terrorisme à l’alternative : mathématiques ou psychologie? C’est une proposition intéressante parce qu’elle implique une appréciation de comportements très différents, aussi bien des troupes luttant contre le terrorisme que des terroristes eux-mêmes. La chose a un rapport avec l’actuelle “offensive” US en Irak, avec la question : le renforcement de force réalisé sert-il à quelque chose? La présence de forces plus importantes réduit-elle l’activité des terroristes?

Un article du Washington Post du 3 septembre aborde ce problème. Voici d’abord l’argument “mathématique”, assez proche de l’apparent sens commun : plus de forces égale moins de terrorisme.

«If the insurgency follows the rules of conventional mathematics, increasing the number of U.S. troops should produce a greater counterinsurgency effort and a more peaceful Iraq. That is what one analysis found. Alex Braithwaite of Colorado State University tracked insurgent attacks across Iraq's provinces over a six-month period from January to June 2005. On average, there were 16 attempted attacks in each province each week. Braithwaite found an inverse relationship between insurgent attacks and the presence of U.S. troops.

»“The insurgency is most severe where U.S. troop presence is low,” Braithwaite said, as he presented his findings last week at the American Political Science Association meeting in Chicago. “U.S. troops dampen the effects of the insurgency.”»

L’autre conception est celle de la psychologie. Elle dit que l’arrivée de troupes nécessairement étrangères, quel que soit le résultat immédiat, suscite des réactions psychologiques de résistance de type patriotique essentiellement, qui conduisent au terrorisme puisqu’aucun autre moyen de résistance n’existe. Dans ce cas, le sens commun semble se transformer en bon sens. C’est le professeur Pape, dont nous avons déjà parlé, qui défend cette argumentation.

Les études de Pape se sont concentrées sur les attaques-suicide, prouvant notamment que les motifs ne sont pas le plus souvent d’ordre religieux mais d’ordre patriotique. C’est un point essentiel parce qu’il contredit la thèse selon laquelle le terrorisme est directement le produit de l’islamisme fondamentaliste religieux, qui est le soutien politique essentiel des arguments radicaux en faveur de la guerre contre la terreur.

Après avoir exposé les recherches de Pape dans ces domaines, l’article expose ses prévisions concernant la situation en Irak avec l’actuelle nouvelle stratégie suivie par Washington. Pape offre des prévisions précises quant à l'évolution de la situation en Irak dans les prochains mois.

«Pape believes his findings offer empirical proof that the wars in Iraq and Afghanistan have not lowered the risk of suicide attacks. Contrary to President Bush's argument that those wars provided the best way to lower the risk of suicide terrorism, Pape says the data show that launching overseas wars appears to be a way to increase the risk of suicide attacks. Improved homeland security, rather than foreign military occupations, the political scientist argues, is the way to lower the risk of suicide terrorism.

»Unlike many of the other theories circulating in Washington, his theory can be put to a simple test, Pape said. For the first time, Pape said in an interview at the political science convention in Chicago, the troop buildup in Iraq has aggressively targeted Shiite groups, such as Moqtada al-Sadr's Mahdi Army. Until now, suicide attackers have been largely limited to Iraq's minority Sunni population. Pape believes that U.S. operations against Shiite groups will cause increasing numbers of Shiites to see the Americans the way many Iraqi Sunnis do — as occupiers, rather than liberators.

»If foreign occupations do indeed provide the strategic fuel for insurgencies, Pape said, Americans should expect to see a spate of Shiite suicide attacks. He said he could not predict when the insurgency would take that disturbing turn but said it would be soon: “We're heading toward the cocktail of conditions that favor suicide terrorism from the Shia.”»


Mis en ligne le 4 septembre 2007 à 06H12