La question des pertes britanniques en Afghanistan

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Notre époque est complètement infectée par la communication et ses diverses coutumes, ses manipulations, le virtualisme qu’elle nourrit, le cloisonnement des crises, etc., au point que toutes les perceptions des événements en cours semblent possibles. La question des pertes essuyées dans les “conflits” en cours est un des grands mystères engendrés par ces pratiques. La guerre en Afghanistan est certainement la plus affectée à cet égard. On a l’impression d’une guerre sans pertes, surtout du côté allié, alors qu’on ne cesse d’en décrire des conditions d’une férocité incroyable.

L’Observer d’aujourd’hui ne répond certes pas à cette question ouverte mais il fournit des éléments qui permettent que se forme une impression sur la réalité de la chose. D’abord, un premier article de Mark Townsend aborde la question des blessés britanniques, avec des précisions chiffrées :

«The human cost of the war in Afghanistan to British soldiers can be revealed today as figures show that almost half of frontline troops have required significant medical treatment during this summer's fighting.

»In a graphic illustration of the intensity of the conflict in Helmand province, more than 700 battlefield soldiers have needed treatment since April — nearly half of the 1,500 on the front line. The figures, obtained from senior military sources, have never been released by the government, which has faced criticism that it has covered up the true extent of injuries sustained during the conflict.»

Ensuite, le même Mark Townsend publie un second, très long article, résultat d’un reportage de trois semaines avec les troupes britanniques en opérations. L’impression laissée par le reportage est mitigée: à la fois l’impression de pertes élevées et l’affirmation que les pertes (en tués) sont moindres que l’on ne croit… L’impression que le désordre de la guerre et la façon dont nous la percevons et en rendons compte influent même sur les témoignages de première main, voire sur l’expérience de la guerre elle-même.

«In the modest number of Britain's frontline troops — 1,500 — every man knows someone who has been killed. The chance of surviving the current tour of six months stands at one in 36. Casualty rates are higher than during the Second World War. In Afghanistan soldiers toil under constant pressure, each casualty undermining the overall ability to defend themselves. Not one soldier or officer disputed that more men were urgently required. Thousands more.

(…)

»That morning the insurgents, firing from 11 different positions, managed to surround the Royal Anglians. Shortly after dawn, the ant-filled trench felt like a grave for the ambitions of the British army in Helmand. The irrepressible nature of the enemy sows both admiration and disbelief among the British.

»Much has been made of the casualty rate among frontline troops. The astonishing thing is actually just how few men have been killed. One of the many forgotten stories in a misunderstood conflict is how frequently ordinary troops are being pushed beyond the limits of orthodox soldiering. Infantrymen regularly perform SAS-style missions, operations that would have been considered unthinkable before Helmand.»


Mis en ligne le 19 août 2007 à 11H43