La quête désespérée d’une apparence d’ordre, — et partir, vite fait…

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Il y a dans l’évaluation américaine de la situation en Irak une constante recherche d’une situation qui leur permettrait d’afficher l’avis : “tout va bien, mission accomplished, nous rentrons chez nous”. Il suffit donc que le rythme des attentats se réduise pour qu’aussitôt on annonce que l’affaire est faite. Cette attitude touche même des parties de l’Irak, sans tenir compte du reste de la situation du pays.

Bagdad, par exemple. Il y a eu moins d’attentats en juillet dans la ville. Du coup, les Américains ont cru que la partie était gagnée, dans tous les cas dans la capitale. Ils se sont précipités pour l’annoncer (voir un article UPI/Wasdhington Times du 9 juillet). Un peu vite, un peu trop tôt, comme l’ont montré les attaques d’hier, dont un attentat à la voiture piégée qui a fait 33 morts. Voyez ce qu’en écrit le New York Times/International Herald Tribune du jour :


« For American hopes, the attack was a double blow. On Friday, the commander of U.S. troops in Baghdad, General William Webster of the 3rd Infantry Division, hailed the city's relative calm in July, with only 10 car bombings, as a sign that a two-month crackdown by American and Iraqi troops had dealt the insurgents a major setback. Over the longer term, American commanders see reducing deaths among Iraqi recruits as crucial to building Iraqi forces' morale — and to advancing the moment when Iraqis can begin fighting the war on their own, and allow American troops to start withdrawing.

» The scene at the recruiting center after the attack, shortly before 9 a.m., was a ghastly replay of earlier bombings that Iraqis working at Muthanna said have taken at least 100 lives. Witnesses spoke of bodies and severed limbs lying strewn about in pools of blood, panic-stricken survivors milling about shouting prayers to heaven, Iraqi soldiers firing into the air to drive back surging crowds, and American soldiers with leveled rifles pouring from Humvees in a desperate attempt to restore order. »


Le processus a une cause évidente. Les Américains ne songent qu’à une chose : trouver une “ouverture” (une baisse de l’insécurité) pour “proclamer la victoire”, transmettre le fardeau de la sécurité aux Irakiens et commencer leur évaluation (ou leur repli dans des bases-forteresses). L’inconvénient du procédé, c’est la précipitation, l’annonce prématurée, l’occasion donnée aux rebelles de relancer la violence en ridiculisant un peu plus la dialectique officielle américaniste. C’est le cas une fois de plus, et, par conséquent, un peu plus de perte de crédit pour les Américains.


Mis en ligne le 11 juillet 2005 à 10H40