La Russie et les présidentielles, ou l’“énigme enrobée dans un mystère” du pouvoir français

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Jusqu’au bout, nous aurons eu confirmation sans cesse du trouble où les présidentielles françaises plongent les commentateurs extérieurs, surtout s’il s’agit de déterminer les orientations, surtout de politique extérieure, des candidats. Un texte de Reuters, repris par The Moscow Times le 4 mai, confirme ces difficultés.

Le titre paraît sans ambiguïté : «Russia Faces Rougher Ride After French Vote». La conclusion, à sa façon, semble n’en avoir pas non plus :

«While the new president is likely to adopt a more critical stance toward Russia and to promote integration with Europe, most observers believe business will continue as usual.

»“I think we will come to an understanding with whichever candidate wins the job,” Kvitsinsky said. “Experience shows that the French president operates within the tradition of relations with Russia, actively developing commercial ties and exchanges.”»

Très curieusement, alors qu’il ne fut guère question de l’Europe durant la campagne parce qu’il fut question essentiellement de la nation, «[t]he EU was central to the campaign». Dès lors, les deux candidats qui exaltèrent la nation sont décrits comme deux intégrationnistes à tout crin et, à cause de cela, hostiles à Moscou. L’exemple donné est étonnant puisque c’est celui des antimissiles US en Europe, où l’on a l’air de dire que l’interprétation de certain (Sarko) d’en faire un dossier spécifiquement européen va fortement inquiéter Moscou, — alors que c’est la voie d’un possible découplage de l’Europe des USA.

«Sarkozy and Royal both support closer integration with the EU, much as Chancellor Angela Merkel has done in Germany. Both candidates advocate working more closely with the EU to develop common defense and energy policies, which will directly affect relations with Russia.

»In their responses to the U.S. plan to install elements of a missile defense shield in Poland and the Czech Republic, which Moscow fiercely opposes, both candidates emphasized common European security concerns.

»“I don't see how we can say that this is a Czech or Polish issue,” Sarkozy said in an interview published last month in Le Monde. “It is an issue faced by Europe as a whole unless we renounce all aspirations toward a European defense policy.”

»Sarkozy has also spoken of his admiration for the United States, leading his opponents to dub him an “American conservative with a French passport.”»

Hier, le pouvoir du Kremlin était “une énigme enrobée dans un mystère”. Aujourd’hui, c’est le pouvoir français qui peut revendiquer cette caractéristique aux caractères dissimulés, du moins aux yeux des observateurs au regard troublé.


Mis en ligne le 5 mai 2007 à 18H08