La science asservie à un dollar défaillant

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La science asservie à un dollar défaillant

Quel lien improbable pourrait-on trouver entre le Professeur Albert Osterhaus et Ake Sellstrom ?

Le premier est hollandais et virologue, le second suédois et biochimiste, donc en principe aucun en dehors du fait que tous deux sont des scientifiques originaires de pays d’Europe du Nord dont est vantée une certaine ‘neutralité’ diplomatique.

C’est bien pourquoi ils sont des candidats acceptables pour des instances internationales comme les commissions spécialisées de l’ONU.

L’argument viral d’autorité

Albert Osterhaus a été à l’origine de la diffusion planétaire d’une prétendue pandémie mondiale du virus H1N1 relayée par l’OMS. Cette allégation fondée sur un test sérologique sans spécificité de l’infection a permis la mise au point d’un vaccin qui a été vendu à des autorités sanitaires comme nécessaire alors même que son efficacité et son innocuité n’étaient pas prouvées. Albert Osterhauss préside le Strategic Advisory Group of Experts pour le compte de l’OMS et c’est ce titre qu’il a influencé Margaret Chan dans sa décision de déclarer l’état d’urgence pandémique de niveau 6, le plus haut dans l’échelle, en juin 2009.

Les profits générés par la fausse pandémie ont été estimés entre 7 et 10 milliards de dollars pour les laboratoires pharmaceutiques.

L’OMS s’est distinguée récemment en refusant de publier les résultats d’une enquête menée en mai 2012 prouvant une augmentation anormale de mortinatalité, de malformations chez les nouveau-nés et de cancers infantiles des provinces du Sud. En effet, la démocratie en Irak a été obtenue par des bombardements humanitaires au phosphore blanc et à l’uranium appauvri en isotope 135 et enrichi en U138, elle se solde maintenant par des altérations géniques. Près de 2000 tonnes de ces bombes traitées avec ce poison radioactif ont été déversées en Irak entre 2003 et 2005. Les Us(a) et l’ensemble du bloc occidental en empêchant la publication de ce rapport ne craignent pas tant une quelconque condamnation par une juridiction internationale pour crimes contre l’humanité, ils en sont les maîtres d’œuvre, juges et partie, que les réclamations financières de leurs vétérans, pour eux-mêmes et leur descendance. Ils ont été exposés à l’uranium appauvri qui renforce la structure des chars et à ses poussières provenant des bombes et des munitions.

La placidité suédoise dans le feu de l’orient arabe

Ake Sellstrom s’est vu confier l’enquête sur l’empoisonnement au gaz neurotoxique de résidents du quartier Al Ghouta à la périphérie de Damas qui a eu lieu le 21 août dernier.

Biochimiste de formation, il préside le CBRNE, un centre de recherche ayant de multiples partenaires comme l’université d’Uméa et diverses agences dépendantes du ministère de la Défense suédois. Il est réputé pour sa spécialisation en armements chimiques et biologiques. Il avait participé à la délégation qui avait inspecté l’Irak pour le compte de l’ONU en 1990 et en 2002. Scott Ritter mandaté lui aussi par l’ONU pour contrôler l’élimination des armes de destruction massive par Saddam Houssein l’avait dénoncé ainsi que son acolyte Hans Blix comme étant des agents de la CIA. Le binôme Blix-Sellstrom n’a à aucun moment fait état de la découverte par la Garde Nationale US de cartouches du gaz VX d’origine étasunienne dans le bunker de la base aérienne Balad lors de l’invasion de l’Irak. En effet 20 ans d’investigation et une guerre de destruction d’un pays pour ne pas trouver que ce sont les US(a) qui ont fourni les armes recherchées, difficile de faire mieux comme neutralité scientifique et suédoise.

Depuis au moins 2004, l’université d’Uméa et le CBRNE ont des accords de partenariat avec Haifa Technion, fournisseur de la technologie de pointe pour l’armée d’occupation israélienne et ses différentes agences de renseignement. Cette collaboration touche de très nombreux domaines, l’informatique, la médecine et la chimie.

La note du Secrétaire Général de l’ONU livrée à l’issue de la mission des experts en armes chimiques prohibées fait état de son choc profond et de son regret que des armes chimiques ont été utilisées à une ‘relative’ grande échelle ayant entraîné de nombreux décès en particulier des civils et parmi eux des enfants.

Initialement, cette mission est arrivée en Syrie fin août à la demande expresse du gouvernement de Bashar Al Assad pour enquêter à propos d’une attaque au gaz toxique menée les rebelles à Khan Assal en mars 2013. Après la publication des vidéos, certaines datées du 20 août pour un événement ayant eu lieu le 21, montrant des images de personnes sortant de chez elles pour mieux respirer dans la rue, l’équipe a été détournée de son objectif de départ pour une autre destination et dès lors, les massacres perpétués à l’ouest d’Alep ont été oubliés.

À cet égard, quelques mois auparavant l’Iran avait fait parvenir aux Us(a) une mise en garde étayée concernant la possession par les rebelles syriens d’armes chimiques.

Un processus analogue s’est produit quand le renseignement russe avait averti le FBI des relations suivies des frères Tsarnaev avec les fondamentalistes tchétchènes.

Cette manière de prévenir les Us(a) que leurs manœuvres de déstabilisation sont éventées n’a pas réussi à désamorcer le projet étasunien. L’exécutif des opérations spéciales est-il trop fragmenté entre diverses officines rivales ? Est-il sourd congénitalement aux signaux extérieurs ? Est-ce l’arrogance acquise par une accoutumance à l’impunité, ou les trois facteurs réunis ?

Ban Ki-Moon qualifie l’amplitude de l’attaque de « relative grande échelle ». Si un gaz, mortel dès quelques ppm dans l’atmosphère, est largué par roquette sur un quartier, c’est toute sa population qui est instantanément intoxiquée.

Les personnes ayant été en contact avec le poison meurent rapidement sans courir – en habit de nuit car cela s’est produit pendant le sommeil – à l’extérieur des maisons pour chercher à respirer l’air du dehors qui est pareillement sinon davantage contaminé. On aurait dû voir des films de cadavres dans leurs lits et par familles entières. On aurait dû également assister à des foules tentant de rejoindre des hôpitaux.

En lieu et place, une vingtaine de personnes tout au plus ont été vues en train de suffoquer, sans se tenir le ventre pour les diarrhées incoercibles qui doivent émailler l’évolution.

Le spécialiste de biochimie ne devrait pas ignorer que la demi-vie de ces organo-phosphorés est relativement brève. Ils se décomposent vite par oxydation au contact de l’air et sous l’effet du dégagement de chaleur produit par l’explosion. Une vingtaine de minutes environ.

Le propos de Sellstrom le Suédois n’est rien d’autre que celui d’accuser Bashar Al Assad et d’innocenter les Us(a) qui ont procuré les précurseurs des neurotoxiques à tous les pays de l’Orient arabe, Égypte et Israël y compris, la technologie de leur utilisation et de leur conservation. Il est payé en conséquence de cette fonction.

L’effet en est le renoncement syrien à son stock chimique qui figurait comme piètre élément d’équilibre face au nucléaire israélien.

Petite satisfaction, Fabius, au mépris de toutes les fatwas qu’il a promulguées, a lu laborieusement un texte qu’il semblait ne pas comprendre et qui stipule que la seule solution en Syrie est politique et passe par la négociation. Les armes continuent d’affluer de toutes parts, si le financement est arabe, l’origine est française et étasunienne. L’entraînement des rebelles mercenaires professionnels en Jordanie et en Turquie est également français et étasunien.

Le dollar trempé dans le Léthé ne trompe plus

De ce côté-ci, nous ne sommes pas abreuvés aux eaux du fleuve Léthé, nous nous souvenons. Nous appartenons à notre histoire et la vérité est aux antipodes de l’oubli. Dikr, la célébration de Dieu est un rappel, une remémoration active.

Le jeudi 17 septembre, le Président Obama a avancé lors d’un discours prononcé dans une petite usine de camions électriques à Kansas City une déclaration qui sonne pour le moins étrangement.

En forme de dénégation.

Les Us(a) ne sont pas une quelconque République bananière.

Ils vont payer leurs dettes

Le Potus censé être le chef de l’exécutif de l’État le plus puissant – militairement et économiquement – se (voit) croit obligé de rassurer par une boutade médiocre le reste du monde. La capacité de l’union fédérale de rembourser la dette publique étasunienne serait selon lui intacte et guère entamée par la perte du triple A signifiée depuis août 2011 par Standard & Poor’s. Déjà colossale, elle est appelée à se majorer par le mécanisme attendu du vote favorable pour le relèvement de son niveau. Les Us(a), c’est connu, ne produisent pas de bananes in situ mais en importent par l’entremise de l’Empire United Fruit qui est à l’origine du concept et de la réalisation sur un collier de pays d’Amérique latine de ces fameuses républiques bananières.

La dette publique étasunienne pèse à peu près l‘équivalent du PIB annuel. Cette dette est appelée à grossir puisque le budget fédéral consacre près de 4000 milliards $ à ses dépenses courantes, plus de 6000 pour les emprunts contractés arrivés à échéance tandis qu’il ne perçoit comme entrées que 2200 milliards de dollars.

Le ‘service’ de la dette, les intérêts versés annuellement aux prêteurs, restent peu élevés ce qui a facilité la mise en place de la boucle avec effets en retour positifs. La faiblesse des taux auxquels empruntent les US(a) résulte de la politique monétaire de Ben Bernanke et de l’attrait des institutions financières pour les bons du Trésor américain car même si ils n’ont qu’un rendement médiocre, ils restent auréolés d’une réputation de solidité, directement proportionnelle à la croyance à l’invulnérabilité des Us(a) liée à ses capacités militaires. Le Remo (REste du MOnde) y compris les banques chinoises a donc financé le budget qui inclut la guerre éternelle contre le terrorisme. Remo accepte de le faire à perte car le taux est amputé de l’inflation, la rentabilité était et continue d ‘être plutôt négative.

Mais le Remo est de moins en moins enclin à prêter son argent à une puissance en déclin qui ne produit plus grand-chose en dehors de la sécurité contre l’insécurité qu’il crée ou suscite.

Le Quantitative Easing est poursuivi, la Fed imprime du papier qu’elle accorde aux grandes banques qui ne sont pas exclusivement étasuniennes.

Le stade suprême de l’impérialisme

Faire un faux vaccin contre une pandémie imaginaire, et désarmer les sans-armes pour mieux affirmer son hégémonie chancelante et emprunter gratuitement de l’argent que l’on ne rendra pas.

Forger une guerre perpétuelle contre un concept qu’il faut illustrer constamment par des images dont l’icône maîtresse est l’effondrement en direct de deux gratte-ciels.

Boston, Ghouta, Nairobi.

60% des jeunes sont au chômage en Égypte comme en Grèce.

En Espagne, ils ne le sont qu’à 50%.

Jusqu’à quand continueront-ils à subir sans bouleverser les données qui a imposé comme seule source des revenus, le travail salarié et l’a raréfié?

Symptôme de plus de la défection décomplexée de la clientèle du bloc occidental, la Turquie pourtant membre de l’OTAN vient de confier sa défense aérienne de longue portée à une entreprise chinoise, China Precision Machinery Import-Export Corp. (CPMIEC).


Mohammed Khair-Eddine 1941-1995

ma plaie

où seule l'abeille trouve des fleurs neuves

porte-moi loin de cet oubli

(...)

pays pays où seule la terre

se souvient

et hurle

quelle terreur couve

sous ta colère.


Badia Benjelloun