La sécession aux USA : un intérêt grandissant

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La sécession aux USA : un intérêt grandissant

On sait le Vermont très activiste sur la question. Il n’est donc pas étonnant que ce soit un des leaders sécessionnistes du Vermont, Thomas Taylor, qui affirme : «Not since the end of the Civil War has there been this much interest in political independence by the states.» En conclusion du texte qu’il publie sur le sujet (sur le site de CounterPunch, en date du 5 octobre), Kirkpatrick Sale écrit : «It may be too much to say, as Thomas Naylor has said recently, that “once again secession fever is spreading across America just as it did back in 1776 and 1861.” But there is no doubt that something is in the air, and the November convention will be the barometer of just how strong and purposive this movement is.»

Kirkpatrick Sale présente dans son texte la première North American Secessionist Convention, qui réunira en novembre prochain une trentaine de délégués et des observateurs de différents mouvements sécessionnistes. (Outre divers Etats du Sud — vieux souvenir et évidence historique — on trouve de ces mouvements dans le Vermont, en Alaska, à Hawaïi, dans le Maine, le New Hampshire, le Michigan, etc.)

Ce rassemblement semble dérisoire par le volume et le poids des associations ou personnes qu’il attire, et à la fois fort de potentialités exceptionnelles. En un sens, on dirait que le système, avec son gouvernement central, a intérêt à très vite trouver une formule qui le réhabilite peu ou prou aux yeux des citoyens s’il ne veut pas que des réflexions marginales et des tentations épisodiques deviennent centrales et substantielles. Les USA sont, après 6 ans de Bush/post-9/11, au bout de l’épuisement de toutes les possibilités normales d’opposition, sans aucun effet concret sur une “gouvernance” (comme on dit aujourd’hui) exceptionnellement nihiliste, corrompue, médiocre et substantiellement prédatrice. Si les élections de mid-term, dramatisées comme elles le sont, ne suscitent pas l’amorce d’un tel changement, la réflexion sécessionniste prendra son essor. Il s’agit d’une logique vitale : la tête s’avérant irrémédiablement pourrie et menaçant les constituants de sa propre pandémie, les constituants vont songer à leur sécurité sanitaire, c’est-à-dire à leurs propres destins.

A noter cette remarque de Sale, suivant la remarque de Naylor déjà citée, particulièrement intéressante pour un francophone (souligné en gras par nous) : «It seems clear evidence, as Vermont's Thomas Naylor says, that “not since the end of the Civil War has there been this much interest in political independence by the states.” (I'll have to remind him that it was not a civil war but a war of secession, quite a different thing.)» Sale donne donc raison à la description française de l’événement (“Guerre de Sécession”) contre l’expression américaniste (“Civil War”).

Mais on comprend pourquoi la formule américaniste a toujours été “Civil War” : c’est nier par le langage — c’est-à-dire l’essentiel — la réalité horrible (pour l’américanisme) de la possibilité de la sécession. De même, précaution supplémentaire au prix d’une grossière faute d'une grammaire ainsi sacrifiée au symbolisme sentimental, le terme “USA” (United States of America) passe dans le langage courant, à partir de 1865 et de la reddition de Lee à Appotamox, du pluriel (“The US are…”) au singulier (“the US is…”).

 

Mis en ligne le 7 octobre 2006 à 15H58