La situation irakienne? Le “Potemkin’s show must go on”

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Une grande partie est en cours en Irak, une vaste offensive en plein développement dont on s’est fait l’écho dans ce Bloc-Notes, une offensive sans Marines ni chars Abrams (sinon pour le show). C’est pour nous convaincre que, bon, après tout, tout bien pesé et puisque nous insistons pour savoir… Eh bien oui, c’est vrai, les choses vont mieux en Irak, on vous le dit. Cela va même aller de mieux en mieux. Cela pourrait bientôt être appelé une victoire, et mieux encore : la victoire de la démocratie. D’ailleurs, si Rumsfeld s’y précipite, c’est pour prendre l’air parce que tout va si bien là-bas qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’à y humer l’air nouvellement démocratique.

Bref, c’est l’offensive Potemkine, ou, comme la nomme Justin Raimundo aujourd’hui, “The Iraki Potemkin village”. Également à lire, l’article du très recommandable Jonathan Steele, dans le Guardian d’aujourd’hui, remettant les choses en perspective. Il s’agit d’une réaction, une contre-offensive si vous voulez, répondant à l’offensive du Pentagone pour nous convaincre que la guerre est en voie de se terminer, à l’avantage de la démocratie mondiale, et qu’on peut songer à planifier éventuellement un retrait des troupes. (Pour l’instant, cela reste au niveau des vœux pieux, ce retrait des troupes.)

L’affaire est intéressante plus pour mesurer l’évolution à Washington que l’évolution de la situation en Irak. Washington vit plus que jamais à l’heure du virtualisme. (Voir aussi, du même tonneau, l’affaire de l’Inde proclamée “grande puissance” du XXIème siècle.) Les situations diverses du monde telles qu’il faut les interpréter et les juger sont réglées à Washington, entre services, entre département, entre stratèges de la communication, en fonction des intérêts politiques divers qui sont à l’œuvre dans ce même Washington. L’attention pour la situation réelle du monde est médiocre, sinon pire. La perception en est pratiquement inexistante. Le virtualisme est plus que jamais le moteur du monde-Washington. Le monde, lui, vit dans une autre dimension.


Mis en ligne le 13 avril 2005 à 16H45