La stupéfaction britannique pour l’hystérie anti-française de l’“establishment” parisien

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La stupéfaction britannique pour l’hystérie anti-française de l’“establishment” parisien


20 juin 2005 — Il ne nous paraît pas nécessaire de lire la presse française après le sommet de Bruxelles. C’est une question de bonne santé (ne pas risquer la nausée, des céphalées, etc.): le vomissement dialectique furieux de l’intelligentsia français (parisien) contre Chirac, pour l’auto-flagellation anti-française et pour l’incantation pour le “modèle anglo-saxon”, suivant l’affront (pas d’autre mot) qu’a constitué le “non” de l'infâme peuple français au référendum, est de l’ordre de l’hystérie. C’est une pathologie. On ne discute pas avec un malade de l’esprit, en plus avec l’âme pauvre au contraire souvent de l’idiot du village. Pour un savoir un peu plus, juste ce qui importe finalement, sur ce délire, il suffit de consulter cet article du Guardian du jour, et le ravissement stupéfait des Britanniques devant cette réaction française, — mais ravissement de courte durée, comme on le lit, car les Britanniques savent garder leur sang-froid, au contraire de l’intelligentsia française dont la haine pour la France constitue un cas clinique intéressant, qu’il faut peut-être lier à la canicule. (Des hospices bien équipés pour l’intelligentsia en cas de canicule? Il faut envisager la chose.)

Le ton du début de l’article, la stupéfaction britannique (un instant) ravie devant la réaction de l’intelligentsia française, s’exprime dans ce paragraphe (traduisons pour nos amis qui réclament des traductions, le membre de phrase “ Downing Street officials could barely believe their luck as they read”: “les officiels de Downing Street ne pouvait croire à leur chance [ou bien : n’en croyaient pas leurs yeux] en lisant” la presse française): « Le Monde, the grand old tribune of France's intelligentsia, declared the summit a ''double victory'' for Tony Blair. Downing Street officials could barely believe their luck as they read that Britain had buried the EU constitution and succeeded in highlighting the “anomaly” of how the EU spends seven times more on farmers than it does on “future” projects, such as science and research. »

Plus loin, l’article montre que le délire parisien des âmes pauvres affectées par la canicule ne touchait finalement que modérément les officiels britanniques, qui font montre de sang-froid comme c’est leur devoir. Les précisions à ce point montrent le respect que les Britanniques ont des capacités de Chirac en même temps qu’apparaît la suggestion que, sur certains points, une alliance franco-britannique (au G8) est possible, — d’autant qu’elle se ferait, comble du comble, contre les Américains sur des thèmes comme l’aide aux pauvres et la lutte contre le réchauffement climatique : « While ministers are trying to remain upbeat, they know there will be deep perils ahead when they assume the EU presidency on July 1. The spectacle of a bitter public spat between two leaders will damage attempts to sell Europe and no doubt enrage an already enfeebled Mr Chirac who may be unhelpful during the G8 summit at Gleneagles.

» Sir Stephen Wall, the prime minister's former European adviser, told Sky News that Mr Chirac might lash out. “He is that kind of politician. He is a tremendous bully-boy when he wants to be. But it would be very foolish if he were to do that [at Gleneagles] because on the main issues that the G8 are going to address the two countries that have most in common are France and Britain.” »


La stupidité hystérique de la presse parisienne n’a jamais été autant mise en évidence que ce matin, quand on la compare aux jugements britanniques sur le sommet. Pour rappel, quelques appréciations issues directement du “modèle anglo-saxon” qui provoque chez les intellectuels parisiens des réactions primales difficiles à contenir.

Le Financial Times (pas vraiment un ami de Chirac, — voyez pourtant ce qu’il en dit — et de la politique française), avec son titre “Blair's tough stance risks UK presidency”, nous offre un commentaire de bon sens et qui marque qu’on ne cède pas aux apparences: « Tony Blair's decision to veto the European Union's potential budget deal on Friday will trigger accusations across mainland Europe that he has seriously damaged Britain's imminent presidency of the EU.

» Back in Britain, the prime minister's determination to stand up to Jacques Chirac, French president, will elicit the opposite reaction. It will trigger applause from a mostly eurosceptic press that would have vilified the prime minister if he had negotiated away Britain's rebate on its EU contributions. But by vetoing the budget deal and defending the rebate so zealously Mr Blair will find it harder to guarantee a successful presidency.

» Britain is keen to get the EU to approve a wide range of initiatives over the next six months including the start of talks over Turkey's entry into the EU and passage of the services directive. Having stood up so boldly for Britain's national interest last night, the prime minister may now find it harder to present himself as a conciliator who can persuade member states to make compromises. »


“The Independent” du 19 juin, journal nettement pro-européen: « Though he avoided having to wield the national veto, most other Europeans saw Mr Blair's summit as little short of a catastrophe. As one official put it: “He had quite a few allies on the points that he raised. But you cannot suddenly demand a fundamental review of the EU budget three days before the meeting.”

» A Downing Street spokesman admitted yesterday: “There will be a bit of anger, but we hope that things will settle down.” Mr Blair believes, however, that among Europe's citizens, if not their leaders, there is majority support for Britain's “pragmatic” way of doing business. His officials claim that commentators and columnists in the French, Spanish, Dutch and German press are beginning to recognise that the British have a serious case.

» Such an approach means that there is likely to be no reduction in the rancour for several more months. On 1 July Mr Blair takes over the rotating presidency of an EU that has had to put its constitution on ice. Europe is questioning its expansion plans, and is now deadlocked over its spending plans. Indeed, the EU is in the midst of a fierce ideological struggle over its future, heightened by the deep personal animosity between Mr Blair and Mr Chirac.

» An EU presidency is a time during which a country's prime minister traditionally calls in favours from his counterparts. After Friday night in Brussels, Mr Blair is owed precious few of those. »


Après cette revue de quelques détails, on éprouve bien peu de considération pour la presse française, qui est de l’esprit d’une midinette qui s’enflamme pour les premières paillettes venues (le “modèle anglo-saxon”) et qui ne semble avoir comme ligne de conduite qu’un mépris pathologique pour le peuple français, les intérêts de la France, — la France en un mot. A côté de cela, la presse britannique, malgré son hypocrisie, son parti-pris dont on comprend au moins le logique puisqu’il est pro-britannique, apparaît comme un monument de mesure et de lucidité.

Il ne fait nul doute que cette situation française est complètement extraordinaire. Elle ne peut être réduit à l’anecdote, à l’accident. Il s’agit d’une attitude collective marquée par le désordre et le chaos de l’esprit, totalement soumis aux réactions les plus à vif, totalement soumises aux chaînes d’une idéologie démocratique qu’on voit ridiculisée par la démocratie, une révolte d’âmes pauvres et d’esprits faibles soumis au libéralisme après l’avoir été au marxisme (même boutique). Le sentiment à son égard va du mépris complet à la dérision attristée. (Plus l’adresse d’un bon psy, pour ceux qui en connaissent.)