La Suède, “modèle” du suicide européen ?

Ouverture libre

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 5848

La Suède, “modèle” du suicide européen ?

Il y a une coutume venue des années 1960 qui fait de la Suède une forme de “paradis démocratique sur terre”, un “modèle” par excellence. On parlait du “modèle suédois”, social-démocratie appliquée avec la rigueur nordique dans toutes ses dimensions, de l’importance des impôts pour les plus riches et de la sécurité dans les rues à la libération sexuelle exécutée dans l’ordre et le plus grand sérieux. Dans cette recherche de l’équilibre à l’aune de la modernité, il s’agissait même d’une “neutralité suédoise” entre l’Est et l’Ouest... 

(Mais sur ce dernier point, la messe est déjà dite. Des révélations diverses depuis la fin de la Guerre froide tout comme l’assassinat non élucidé d’Olof Palme en 1986 et mis “au crédit” d’une sorte de “réseau Gladioà la suédoise”, ont très largement nuancé cette perspective historique. De ce point de vue de la sécurité nationale, la Suède de la Guerre froide était déjà le satellite américaniste tel qu’elle s’affiche désormais dans cette époque commencée le 9/11 sans la moindre pudeur. Simplement, l’État profond” du coin ne disait pas encore son nom ni sa profondeur.)

Aujourd’hui, la Suède dans son entièreté, notamment sociale/sociétale et culturelle, est toujours un “modèle”, cette fois pour la formule du suicide européen du fait des armes d’entropisation massive (disons : AEM ?) que sont le “Politiquement-Correct” (PC) et le LGTBQ. CVe suicide passe principalement par les canaux culturel, démographique et psychologique, notamment par perte totale (entropisation) d’identité sous un flot de migrants ininterrompu depuis la grande année 2015. En conséquence de quoi, les sondages montrent que le parti populiste Démocrates Suédois est arrivé au niveau du parti social-démocrate qui tient aujourd’hui le pouvoir. Les mêmes sondages montrent qu’une confortable majorité de Suédois approuve les neuf points définissant l’action de ce parti, dont ceux qui concerne l’immigration et l’ordre public.

Appuyée sur le Corporate Power globalisée qui a besoin de main d’œuvre à bon marché et qui combat toutes les situations identitaires, l’immigration massive et globalisée est suscitée et même favorisée, par la gauche-PC ; tout cela, d’une façon classique, en Suède à l’image de toutes les gauches-PC du Système, commençant par les démocrates progressistes-sociétaux aux USA, et sans guère de résistance de la droite, si cette chose existe encore et si cette sorte de classification existent encore dans les réseaux-Système. La situation ainsi créée a trois conséquences directes :

• Un accroissement prodigieux des conditions de l’insécurité et du désordre publics. L’article reproduit ci-dessous de Graham Dockery, pour RT.com le  23 décembre 2019, se débarrasse des principaux interdits et manœuvres de communication pour restituer l’image de l’évolution de cette situation depuis 2015. Il n’y a pas vraiment de surprise.

• Une désinformation et une mésinformation massives de la part des autorités et composants du gouvernement, autant que de la presseSystème, que du monde culturel, artistique et associatif. Tous ces réseaux et ces centres de pouvoir sont associés dans une défense acharnées face aux attaques de la  vérité-de-situation contre le simulacre de situation que la communication officielle a mis en place. Le maintien de la mainmise de cet ensemble-Système sur le pouvoir dépend effectivement de l’existence de ce simulacre et du crédit que lui accordent les citoyens. La situation d’inversion de la Suède à cet égard peut être mesurée à la vigueur du simulacre mis en place pour dissimuler la situation d’insécurité et justifier le laxisme maximum dont fait preuve la justice, par rapport au rôle d’une cruauté et d’une perversité sans égales que cette justice suédoise a joué dans l’affaire Assange, contre le lanceur d’alerte australien.

• ... Et “le crédit qu’accordent les citoyens” au Système est évidemment en voie d’érosion rapide, comme le montre, comme conséquence directe, la montée en puissance dans les sondages du parti populiste Démocrates Suédois.

Il est possible que la Suède soit, en Europe, le pays le plus frappé par l’immigration, à la fois par le fait de la migration avec ses conséquences civiles et civiques, à la fois par la réaction populiste sur la droite, soudaine et très puissante par rapport à d’autres pays où se manifestent un populisme important du fait de l’immigration (France, Italie). Ce fait tient à la faiblesse psychologique et dialectique extrême de la faction au pouvoir, qui est cette social-démocratie qui s’est appuyée pendant des décennies sur un mariage harmonieux d’ordre et de sécurité d’une part, de modernité des mœurs contrôlée d’autre part. Ces facteurs d’équilibre ont désormais pris des extensions considérables, très déstabilisantes parce que dans des sens très différents bien entendu, brisant l’équilibre du “modèle” suédois. Cet équilibre était très impressionnant, et puissant d’une certaine façon comme s’il était invincible, tant qu’il était maintenu... La Suède “avancée”, sociale-démocrate et sociétale, expérimente donc une loi physique implacable, une lapalissade extrêmement déstabilisante : un équilibre “puissant d’une certaine façon comme s’il était invincible” s’avère soudainement très fragile s’il est rompu.

dde.org

________________________

 

 

Populisme ? La Suède aussi

Le parti de droite populiste Démocrates Suédois est désormais au coude à coude avec les sociaux-démocrates au pouvoir dans les sondages d'opinion. Bien que vilipendé et diabolisé, le succès du parti représente un échec total du libéralisme face à la réalité.

Les Démocrates suédois, – qui étaient jusqu'à récemment considérés comme un parti marginal et raciste – sont maintenant en hausse dans les sondages. Une enquête auprès des électeurs, commandée par le journal Dagens Nyheter la semaine dernière, place le parti à 0,2 point de pourcentage des sociaux-démocrates de gauche du Premier ministre Stefan Lofven. De plus, les électeurs sont maintenant d'accord avec les politiques du parti sur les neuf points de son programme.

En ce qui concerne l'immigration, 43 % des électeurs sont du côté du parti et de son chef, Jimmie Akesson. Seuls 15 % sont en faveur de la politique de Lofven. De même, 31 % sont favorables à la position d'Akesson sur l'ordre public, contre 19 % pour Lofven.

La presse n'a pas facilité la montée en puissance d'Akesson. Pourtant, la plupart des médias n'ont pas réussi à dénicher des informations sur cet homme politique de 40 ans qui, comme la Française Marine Le Pen, a tenu à éloigner son parti de ses racines d'extrême droite et à présenter une image plus policée.

Akesson a été attaqué par les médias pour avoir admis sa dépendance d’il y a quelques années au jeu en ligne, mais les électeurs n'y ont manifestement pas vu d'inconvénient. Les commentaires passés d'Akesson sur les parents homosexuels ont été déterrés par l'auteur Jonas Gardell pour un  article d'opinion très médiatisé il y a deux semaines ; cela n’a pas empêché les lecteurs du journal de lui donner leur vote une semaine plus tard. Le gentil musicien-Système et milliardaire Bono a même fait un spectacle en comparant Akesson à Hitler avant les élections de l’année dernière, sans résultat.

Il n'est pas difficile de trouver la vraie raison de la popularité d'Akesson. La Suède est en proie à une vague de criminalité. Les meurtres, les agressions, les viols, les menaces et le harcèlement sont tous montés en flèche depuis 2015, selon le Conseil de prévention de la criminalité du pays. Les infractions sexuelles en particulier ont triplé au cours des quatre dernières années, tandis que les meurtres et les homicides involontaires ont  plus que doublé

En outre, la Suède est devenue la capitale européenne des attaques à la  grenade à main. En 2018, 162 attaques de cette sorte été signalées à la police, et 93 ont été signalées au cours des cinq premiers mois de cette année, soit 30 de plus que pendant la même période en 2018. Le niveau des attaques est “extrême pour un pays qui n'est pas en guerre”, a déclaré l'année dernière à SVT le Commissaire à la Criminalité Gunnar Appelgren.

Une enquête menée en 2017 a révélé que des immigrants, en majorité originaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, étaient à l'origine de 90 % des fusillades en Suède. Pendant ce temps, les forces de police du pays ont identifié 50 quartiers à forte concentration d'immigrants comme étant “vulnérables”, – un terme que beaucoup ont pris pour signifier “zones de non-droit”.

Le parti des Démocrates Suédois rejettent le multiculturalisme et propose un renforcement de la loi sur l'immigration et un retour des réfugiés dans leurs pays d'origine. Le parti a préconisé l’absence de libération conditionnelle pour les délits graves et l’expulsion des étrangers reconnus coupables de crimes graves. 

“Beaucoup d'entre nous se souviennent d’une autre Suède”, a écrit M. Akesson dans un éditorial le mois dernier. “Une vie quotidienne où le crime existait certes mais pas si proche. Un crime qui n’était pas aussi grossier et impitoyable que ce que nous voyons aujourd'hui.”

L’apologie du passé d'Akesson a été critiquée comme une nostalgie typique du nationalisme, mais à sa place Lofven n'a offert que le déni, blâmant la “ségrégation”, la pauvreté et le chômage pour le crime dans les ghettos suédois.

“La ségrégation est due au fait qu'il y a... un chômage trop élevé dans ces zones [où se trouvent les migrants]. Mais cela aurait été la même chose si d’autres y avaient vécu. Si vous mettez les personnes nées en Suède dans les mêmes conditions, vous obtenez le même résultat”, a-t-il déclaré dans une interview à SVT le mois dernier.

Cependant, le chômage a baissé alors que le nombre de fusillades augmentait. Même si le chômage était le seul responsable de la violence, M. Lofven n'a pas mentionné le fait que le taux de chômage des migrants en Suède est  trois fois supérieur à la moyenne nationale, alors que 90 % des réfugiés arrivés depuis la crise des migrants de 2015 sont  au chômage.

Au lieu de cela, son gouvernement s'est engagé dans un déni généralisé. L’Institut Suédois, centre d’analyse financé par le contribuable, diffuse des vidéos qui minimisent le problème de la criminalité et disent littéralement aux critiques  sur Twitter que “rien ne s'est passé ici en Suède”. l'institut a également créé une campagne  publicitaire en langue arabe qui invite les migrants potentiels à venir en promettant de généreuses prestations sociales. 

Lofven a publiquement nié l’existence de “zones de non-droit” dans une déclaration faite à la Maison Blanche l'année dernière. Lorsque les statistiques de la criminalité racontent une autre histoire, le ministère de la Justice  a un plan pour cela aussi : supprimer les “informations politiquement sensibles”, manipuler des chiffres et ignorer les résultats embarrassants.

Le libéralisme de Lofven a peut-être trouvé un écho auprès des électeurs lorsqu'il est arrivé au pouvoir en 2014. Mais la crise des migrants et la vague de criminalité qui a suivi un an plus tard ont prouvé son échec, car le pays a été remboursé de son humanitarisme par le sang et par une ponction sur l'aide sociale. Une recherche rapide sur Google révèle des centaines d'articles qui posent des questions comme “Pourquoi la Suède se déplace-t-elle vers la droite ?”

La réponse à cette question est simple. Le libéralisme s'est heurté à la réalité, et il a perdu.

Graham Dockery