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433Ceci se passe lors d’une réunion très récente et très restreinte dans un organisme européen, à Bruxelles, dont nous dirons simplement, pour (ne pas) l’identifier, qu’il est de création récente et s’occupe d’armements. (Comme on dit, Dieu reconnaîtra les siens.)
On discute d’une étude prospective à long terme de cet organisme. On a demandé à chaque pays membre une contribution, ainsi qu’à des organismes européens déjà installés. Voici la contribution d’un organisme européen de sécurité qui n’est pas à Bruxelles, présentée par la personne qui le dirige. (“La personne qui le dirige”, expression volontairement présentée en mode neutre, pour continuer à brouiller modérément les pistes : pourrait désigner une femme ou un homme.) L’analyse est bien faite, embrasse largement des sujets variés, intéressante en un mot quoique sans originalité excessive. L’hypothèse générale pour cette perspective au terme de 2025 est que le système général de la globalisation poursuivra son expansion (“sauf accident” précise-t-on dans la préface, ce qui ne mange pas de pain). C’est un point intéressant, à l’heure où certains annoncent des événements apocalyptiques, voire la rupture de ce système, pour être en général couverts de sarcasmes.
Vient le temps des questions-réponses. La personne interrogée répond, comme il se doit. Une dernière question, intéressante finalement, concerne cette hypothèse générale du système de la globalisation qui se maintient en place et poursuit sa course comme on le voit faire: le rapport estime-t-il que c’est une chose acquise, écrite dans le marbre? La réponse est assez longue et plutôt filandreuse, puis se termine par un engagement plus précis, — l’orateur finissant sur ces mots (en substance : nous n’avions pas de microphone mais seulement une source aimable): « Quant à moi, j’estime que la probabilité du maintien du système dans sa course actuelle est de… disons… de 50-50, à peu près... »
Certains n’en sont pas encore revenus, et de cette estimation in extremis, et du fait qu’elle ne fasse pas l’objet d’un rapport. Mais il faudrait, pour cela, écarter au moins deux de nos trois langages.
Mis en ligne le 27 mars 2006 à 15H37