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911Les USA sont contraints d’assister dans une posture assez proche de l'impuissance à une attaque généralisée qui s’est développée ces dernières semaines et, particulièrement, ces derniers jours, notamment de la part du “bloc” des nouveaux venus entrés sur la scène internationale, en tant que “bloc” justement, par le biais du G20 et dans ce cadre. Il s’agit de la “bande des quatre”, – Brésil, Russie, Inde et Chine, pour reprendre l’ordre de l’acronyme assez heureux qui les désigne (BRIC), inauguré nous disent les références par un rapport de Goldman Sachs en 2003.
Un article du New York Times du 30 mars 2009, constate effectivement: «Rising Powers challenge U.S. on role in I.M.F.» (défi à propos du rôle du FMI, comme du reste d’ailleurs, – ce qui importe est bien entendu ce “Rising Powers challenge...”).
L’article décrit la bataille en cours autour de la réforme du FMI, tandis que dans les autres grands domaines les positions sont assez figées, faisant effectivement penser que le G20 du 2 avril n’aboutira certainement pas à des actes décisifs. Puis l’article poursuit, en donnant cette appréciation politique de cette bataille autour du FMI (pour illustration de notre propos après la citation, nous nous sommes permis de souligner en gras, dans cette citation, quelques mots indiquant une situation négative, dont on voit aussitôt qu’elle s’exerce aux dépens essentiellement des USA.)
«“Their arms may yet be twisted, but they simply do not want to pony up based on vague promises of governance reform,” said Eswar S. Prasad, a professor of economics at Cornell University who has discussed the matter in recent days with Chinese and Indian officials.
»Given the inevitability that these countries will have a growing influence, the London summit meeting, which begins Thursday, is likely to be remembered “as the last hurrah for the U.S. and Europe rescuing the world economy,” said Simon Johnson, a professor at M.I.T. and a former chief economist of the fund.
»One reason the I.M.F. has emerged as such a popular cause is that the United States has been unable to rally countries behind its other major priority: economic stimulus. The European Union opposes further stimulus packages in 2010, arguing that its social safety net makes an increase in government spending unnecessary.
»European and American officials are also still divided, to a lesser degree, on how to rewrite international financial regulations. France and Germany are more receptive than the United States to giving regulators supranational authority to scrutinize global banks and other financial companies.
»“The United States is desperately trying to assert leadership, as if it were 10 years ago, when the U.S. set the agenda,” said Kenneth S. Rogoff, an economist at Harvard and another former chief economist of the fund.»
Ainsi apparaît l’enjeu essentiel de ce G20, alors qu’il apparaît parallèlement, et de plus en assurément, qu’aucune réforme économique ou financière décisive n'a de chance de s'imposer, dans un sens ou l’autre, dans le sens du retour à l’orthodoxie ou dans le sens d’un changement significatif. Cet enjeu est sans aucun doute politique. Il porte sur l’équilibre des influences, sur les enjeux d’affirmations de puissance. Le “bloc” du BRIC joue un rôle essentiel mais l’Europe a aussi le sien, en maintenant son opposition aux USA sous la poussée de la France et de l’Allemagne, face aux demandes US de lancer des initiatives de nouveaux apports de financement public. Le Times de Londres
«Some seasoned observers believe that Mr Obama has not helped the cause of unity by showing insufficient regard for national sensibilities in recent weeks. Developing economies, having been lectured by the US about the joys of the free market and the need for deregulation, are in no mood to share the burden for fixing a crisis that they blame squarely on America.
»European countries, which already spend much more than the US on welfare while harbouring deep-rooted fears dating from the past century about inflation, have also refused to heed Mr Obama’s exhortations. And recession has weakened allies such as Gordon Brown, who has extremely limited reserves of capital — both political and economic — to spend.»
L’amertume colore désormais la perception politique de la situation économique et financière des USA. Il s’agit de l’amertume du déclin, caractérisé par le constat qu’aujourd’hui les USA ne sont plus capables d’imposer leur volonté au reste du monde comme ils le firent pendant au moins deux tiers de siècle. L’ascension du “bloc” des BRIC, comme le durcissement de l’Allemagne et de la France, tout tient son rôle dans cette nouvelle situation. Il est difficile de déterminer la cause décisive de toutes ces situations qui s'interpénètrent, – et, d’ailleurs, assez peu utile. Le résultat, lui, est décisif.
Mis en ligne le 30 mars 2009 à 16H15