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471• L’effondrement de la Syrie aura fourni l’occasion d’un très grand nombre d’hypothèses et de descriptions de l’événement. • Voici une version, favorable à Poutine et montrant une étonnante entente Russie-Israël.
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S’il y a une trace moderne de ce qu’on nommait au XIXème siècle “l’Orient compliqué”, qu’on sache que cette trace est pour le moins “hyper-compliquée”. Ainsi, dans cet univers d’hyper-communication et d’“hyper-narrative” où se trouvent tant de “champs de FakeNews” comme autant de champs de mines, il n’est pas possibles à la seule raison et à sa logique de former un jugement qui vaille. Alors, on vaticine, d’une interprétation l’autre, soumettant la perception à l’intuition et à l’expérience, saupoudrant d’un peu de psychologies, individuelles ou collectives, et ainsi de suite, dans ce que nous nommerions avec une certaine grâce ‘ the Fog of the GreatCrisis ’.
De temps, en temps, pour s’aérer l’esprit, on peut s’offrir une interprétation présentant quelques traces de sérieux et quelques observations toutes pleines d’originalité. Les Russes, qui furent si longtemps laissés en-dehors du monde sacrée de l’“information libre” du temps de la Guerre Froide, sont devenus d’excellents concurrents dans ce domaine que nous avons décrit. Ainsi choisissons-nous aujourd’hui un texte du Youtubeur russe Andrei Borzzikman, qui se qualifie lui-même d’ ‘Independant Truth Seeker’, repris par ‘Pravda.ru’’. Il s’agit d’une analyse de l’hyper-complexité de la situations en Syrie, présentée cette fois, – et cela, selon notre propre sentiment selon d’autres références de jugement, – à l’avantage de la Russie et de Poutine :
« Le pari syrien : Poutine surpasse les États-Unis, Israël et la Turquie à un pas de leur triomphe »
Nous signalons plusieurs points dans cette analyse qui sont confirmés par d’autres sources et/ou qui nous semblent dignes d’intérêt.
• La libre circulation des convois russes dans toute la Syrie. C’est un phénomène tout à fait remarquable, largement confirmé par Alexander Mercouris, donnant des précisions convaincantes et tout à fait remarquables. De même Mercouris confirme la remarque du texte ci-dessous selon laquelle :
« Un analyste militaire estime que le président russe Vladimir Poutine a joué un jeu d’échecs en Syrie. Alors que les “partenaires jurés” s’égorgent pour le territoire syrien, leur attention se détourne de l’Ukraine, dont l’armée se disloque sous nos yeux. »
Mais Mercouris renforce ce constat en observant simplement que, pour les Russes, la situation en Ukraine et dans la région alentour prime tout parce qu’elle est existentielle pour la Russie. Ce n’est pas le cas de la Syrie, d’autant que les “avantages” de l’effondrement syrien pour l’Ouest (rupture des approvisionnements iraniens vers le Hezbollah) n’existent plus depuis quelques années et la distance prise par Assad vis-à-vis de l’Iran et de la Russie. Cet approvisionnement se fait désormais par voie navale ou par l‘intermédiaire des Houthis.
• Le point le plus remarquable du texte, pour notre satisfaction intellectuelle, est l’affaire de la destruction massive des armements syriens par Israël, à partir de renseignements russes, pour éviter que ces armements soient convoyés vers l’Ukraine. Effectivement, l’une des premières remarques concernant l’effondrement de la Syrie venue des milieux du renseignement US avait été cette hypothèse d'un transfert massif d’armement syrien vers l'Ukraine. Cela fut suivi, 2-3 jours plus tard, par le commencement de l’offensive, également massive, des Israéliens pour la destruction de jusqu’à « plus de 90% » de cet armement. Sourire des Russes, fureur de Washington D.C. contre celui devant lequel s’incline avec une respectueuse indécence Washington D.C.
• On restera tout de même beaucoup plus circonspect devant l'annonce d'un possible retour triomphal d'Assad dans les valises des Russes...
Nous reprenons ce texte de ‘Pravda .ru’ du 17 décembre...
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Selon un analyste militaire, Poutine a une fois de plus complètement dominé l’Occident en Syrie, et Israël a piégé les États-Unis, les entraînant dans un piège.
Il y a une semaine, il semblait que l’Occident avait remporté une victoire complète en Syrie, et que la Russie avait perdu des atouts importants au Moyen-Orient. Mais le « brouillard de la guerre » a commencé à se dissiper lentement, et il s'est avéré que c'était l'Occident qui s'en est moqué, souligne l'analyste militaire Borzzikman sur sa chaîne YouTube.
Les analystes et experts militaires occidentaux constatent avec regret que les militants syriens n’affrontent pas l’armée russe. Au contraire, les colonnes de combattants islamistes cèdent même le chemin aux convois russes. Il existe de nombreuses vidéos sur le Web où “l’opposition armée” observe simplement les mouvements des troupes russes.
En outre. Les terroristes pro-turcs ont complètement refusé d’attaquer l’armée russe à Homs. Au lieu de cela, les militants ont débloqué toutes les routes et ont permis aux troupes russes de quitter la ville avec du matériel militaire et des armes.
« Actuellement, de nombreux convois militaires russes se dirigent vers la partie occidentale de la Syrie en direction des bases militaires russes de Khmeimim et de Tartous », rapporte l'analyste militaire.
Il en conclut que le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont conclu une sorte d’accord. Ceci est également indiqué par le fait que le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a officiellement déclaré que Moscou négocie avec les autorités syriennes actuelles sur l'avenir des bases militaires russes de Khmeimim et de Tartous.
Selon lui, les autorités syriennes actuelles sont convaincues que l'armée russe continuera à rester dans la région. Une source de Bloomberg à Damas a également déclaré que la Russie maintiendrait probablement ses principales bases militaires dans la partie occidentale de la Syrie.
Malgré les allusions claires de la Turquie selon lesquelles le renversement de Bachar al-Assad a eu lieu avec l'approbation tacite de la Russie, cela semble extrêmement douteux, note l'expert militaire. Moscou a appris à ses dépens qu’Ankara est un allié extrêmement peu fiable. Les États-Unis disposent de trop de moyens pour exercer une pression sur la Turquie.
L'analyste a rappelé qu'il existe sur le territoire syrien un grand nombre d'armes soviétiques et russes que l'Occident serait heureux d'envoyer comme assistance militaire aux forces armées ukrainiennes. Et, selon des sources, le 13 décembre, le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken est arrivé en Turquie pour tenter de convaincre Recep Tayyip Erdogan de l'importance de transférer toutes les armes de l'armée syrienne au régime de Kiev.
Mais en Russie, on s’attendait à quelque chose de ce genre, alors on a pris des mesures préventives. Après une longue conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l'armée de l'air israélienne a commencé à détruire des entrepôts contenant du matériel militaire lourd et des munitions dans toute la Syrie.
En outre, la Russie a même fourni à Israël l’emplacement exact des dépôts d’armes secrets situés dans différentes parties de la Syrie en vue de leur destruction ultérieure. Il est rapporté qu'au cours des dernières 48 heures seulement, l'armée de l'air israélienne a mené plus de 200 frappes aériennes sur ces arsenaux, détruisant une énorme quantité d'équipements lourds, notamment des obus d'artillerie et des armes légères.
Les actions d'Israël ont suscité la colère de Washington, alors que l'administration du président américain sortant Joe Biden espérait pouvoir transférer des armes et des équipements syriens au régime de Kiev. Certains sénateurs ont même considéré ces actions israéliennes comme un coup de poignard dans le dos. Selon eux, Israël a fourni une aide précieuse à Vladimir Poutine avec ces frappes aériennes.
Israël a rejeté ces accusations. Le responsable de Tel-Aviv a expliqué que les dépôts d'armes en Syrie ont été détruits uniquement pour des raisons de sécurité nationale du pays, car toutes ces armes pourraient tomber entre les mains de groupes terroristes.
Israël a également lancé une opération terrestre dans la partie sud-ouest de la Syrie et occupé des territoires importants de ce pays. À leur tour, les militants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont déclaré qu’ils libéreraient non seulement les territoires du sud de la Syrie de l’occupation israélienne, mais aussi Jérusalem elle-même.
Cependant, Israël n’est pas le seul à revendiquer des terres syriennes. Le président turc Erdogan a promis aux journalistes de corriger “l'erreur de la Première Guerre mondiale” et d'“intégrer” les villes syriennes de Raqqa, Damas, Alep et Idlib à la Turquie.
En outre, des sources à Ankara ont rapporté que lors d'une réunion avec le secrétaire d'État Anthony Blinken, le président turc a déclaré qu'il avait donné l'ordre d'abattre les avions de chasse israéliens s'ils voulaient aider les groupes kurdes. Et les Kurdes, comme vous le savez, sont les alliés des États-Unis en Syrie.
Ainsi, sous nos yeux, les alliés actuels se transforment peu à peu en ennemis prêts à s’entretuer pour le droit de posséder un territoire syrien riche en minéraux et en pétrole, Commente Borzzikman.
Un analyste militaire estime que le président russe Vladimir Poutine a joué un jeu d’échecs en Syrie. Alors que les “partenaires jurés” s’égorgent pour le territoire syrien, leur attention se détourne de l’Ukraine, dont l’armée se disloque sous nos yeux.
De plus, les experts militaires estiment qu’une fois son opération militaire terminée, la Russie renverra Bachar el-Assad en Syrie. Ce n’est pas une coïncidence si le dirigeant syrien a été évacué vers Moscou et si les forces spéciales russes sont intervenues pour sauver et ramener également à Moscou le fameux général syrien Suhel Al-Hassan. Il est donc trop tôt pour considérer la question syrienne comme réglée, estime Borzzykman..