La vertigineuse “nixonisation” de GW

Le dernier sondage américain sur l’Irak et la popularité de GW Bush par rapport à ce dossier, publié le 6 août sur le site de Newsweek montre la poursuite accentuée de la chute de la popularité de l’administration, et du président précisément. Bien entendu, tous ces résultats sont les plus mauvais qu’ait enregistré le président dans ce domaine.

• 61% des Américains disent qu’ils désapprouvent la façon dont Bush conduit la guerre, contre 34% qui l’approuvent. (Chiffres impressionnants: c’est la première fois que le pourcentage des satisfaits tombe sous les 40%, et de façon si tranchée. Le mois dernier, le même sondage donnait 41% de satisfaits et 54% de mécontents.)

• 26% des personnes interrogées pensent qu’il faut laisser des troupes US en Irak “aussi longtemps que nécessaire” ; 38% veulent que ces troupes aient quitté l’Irak d’ici un an, 13% d’ici deux ans, tandis que 12% veulent leur retour immédiat. Par rapport aux plans initialement affichés par GW, cela correspond à un soutien à la présence inconditionnelle des forces US (politique officielle jusqu’ici) réduit à 26%.

• L’approbation du travail de GW Bush comme président est tombée à 41%, contre 51% qui le désapprouvent. Peu après le 11 septembre 2001, le pourcentage de satisfaction atteignait 88%

Cette évolution est impressionnante, avec l’affaire irakienne influant sur tous les jugements, dans tous les domaines. Certains analystes estiment que GW est en train de se “nixoniser”, l’Irak prenant la place du Watergate, — mais à une vitesse encore plus grande que Nixon ne vit sa position s'éroder. La question est de savoir si et quand l’opposition va prendre l’affaire en mains, en attaquant le Président sur le terrain de son illégitimité à partir du moment où le soutien populaire devient si faible.

Mis en ligne le 7 août 2005 à 16H25