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635Ce n’est pas l’anglais que les Français amoureux de leur langue doivent craindre, mais l’abominable international English, utilisé par tous et par n’importe qui, catalogue international de la pensée sommaire de la globalisation. L’anglais, lui, le vrai anglais, est l’allié du français, comme sont alliées entre elles toutes les langues fortes et profondes, qui expriment l’identité et le génie d’une culture, qui constituent le vrai patriotisme pour certains (les écrivains, internationalistes et patriotes à la fois) et permettent à l’Américain Julien Green ou au Roumain Eugène Ionesco d’être aussi des patriotes français. Comme la souveraineté et l’identité renforcent les principes auxquels se nourrissent votre propre souveraineté et votre propre identité, l’anglais vrai, fort et profond renforce le français, et l’ennemi commun est le sabir-international English
Dans le portrait de Norman Mailer que publie The Independent du jour, l’écrivain américain a quelques fortes paroles sur la langue et sur la déformation ébahie et stupide que lui fait subir l’“homme postmoderne”, — « le dernier homme » selon Nietzsche. Il tient GW Bush comme l’un des praticiens les plus remarquables de la chose : plus qu’être un imbécile, ce qu’il est assurément rassurez-vous, GW a choisi d’être un imbécile. Ce choix se trouve dans la langue qu’il véhicule, primaire, grossière, approximative, sorte de bouillie de chat mi-scénario d’Hollywood pour film-catastrophe, mi-bande dessinée pour quotidien à cinq cents.
Voici le vieux Norm dans ses œuvres :
« The day after the lecture, Mailer and I meet for lunch at a boutique hotel on Austin's Rio Grande Street. “Stupidity is the American disease,” he tells me over soup. “And Bush is the form's master practitioner. He is inept at speaking the English language. And one of the things I believe is necessary about democracy is that the health of democracy — its vibrancy — depends on the use of language. That, I think, is the one thing that has kept Britain a democracy through all its absurdities and the worst aspects of imperialism: Shakespeare. It's their love of the English language — they adore it, they respect it and they live with it. And that's the right thing to live for ... And then there is Bush with his dead-ass American language. I think it's unforgivable. He chooses to be stupid.” »
Mis en ligne le 24 juillet 2005 à 09H30
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