La wokenisation de ‘GI Joe

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La wokenisation de ‘GI Joe

• Chronique étrange d’une transformation de forme et de fond des forces armées des États-Unis. • Une expérience étrange, que l’on ne connut jamais que dans des armées de pays communistes dans des situations de purge extrême. • Les objectifs stratégiques habituels de ces forces semblent s’effacer pour laisser place à l’endoctrinement. • Il ne nous semble pas que cette démarche soit assurée d’être gagnante. • Les forces vont perdre leurs capacités de combat sans pour cela qu’on soit assuré qu’elles deviennent une force idéologique et d’idéologisation.

On mettra sous le terme de ‘wokenisation’ l’ensemble des événements sociétaux et culturels affectant les sociétés occidentales (bloc-BAO), particulièrement les USA, et y compris en cela l’événement sanitaire du Covid que nous tendons irrésistiblement à ‘wokeniser’, à inscrire dans le large mouvement du wokenisme. Cette wokenisation du Covid répond, à notre sens et selon notre perception à une sorte de loi de la gravitation universelle revue-woke, ou revue selon le dogme de la ‘modernité-sénile’ (désignation à notre sens et décidément préférable à l’expression de ‘modernité-tardive’ jusqu’ici utilisée).

Ces précisions de vocabulaire farcies de néologismes sont nécessaire pour expliquer qu’une observation de la wokenisation des forces armées US implique la question de la vaccination imposée à ces forces. On sait effectivement que le Covid a été très fortement politisée dès le début de la pandémie aux USA, avec un changement total d’orientation correspondant naturellement à l’échec de Trump en novembre 2020. C’est en effet Trump qui lança la fabrication-express des vaccins en mars 2020 et, jusqu’en novembre, le parti démocrate lui-même complètement wokenisé laissait complètement de côté la question des vaccins puisqu’elle était une initiative de Trump.

A partir de janvier-février, 2021, Biden reprit complètement à son compte le programme de vaccination dès son origine, évacuant complètement le rôle central de Trump à l’origine, selon une méthode extraordinaire d’inversion de la réalité, une technique poussant le mensonge dans des normes de complet simulacre qui l’invertit en le transformant en une vérité irréfragable. La politisation de Covid est alors, dans la liturgie démocrate, devenue “idéologisation”, s’inscrivant ainsi complètement dans la ligne du wokenisme.

Cette méthode d’inversion est aujourd’hui illustrée par les déclarations de Biden applaudissant l’enthousiasme de de SouthWest Airlines pour la vaccination, y compris ses pilotes au moment où nombre d’entre eux ont lancé un vaste mouvement anti-vaxx (soutenus implicitement par le décret du gouverneur du Texas Abbott, refusant la vaccination obligatoire dans les entreprises de plus de 100 employés [SouthWest Airlines est basée au Texas]). En même temps que Biden félicitait SouthWest Airlines pour son application de sa directive de vaccination obligatoire, le PDG de la compagnie aérienne lui-même faisait marche-arrière par rapport à ses premières déclarations favorables par défaut à la vaccination obligatoire et précisait son opposition à cet ordre présidentiel de vaccination tout en tentant de minorer le sens du mouvement de contestation de ses pilotes :

« Les commentaires de Biden sont intervenus peu de temps après que le PDG de Southwest, Greg Kelly, a semblé prendre ses distances par rapport à la directive [de Biden], bien que la compagnie ait affirmé qu'il n'y avait aucun lien entre ses problèmes d’annulation de vol horaires et l’exigence de vaccination.

» Le PDG a déclaré à CNBC qu’il n'avait jamais été “favorable à ce que les entreprises imposent ce genre de directive”, tout en ajoutant que cela n’avait rien à voir avec les annulations. »

Cette introduction étant faite, nécessaire pour sortir complètement le Covid et la vaccination du domaine sanitaire et l’intégrer dans l’idéologisation maximaliste du wokenisme, on peut alors aborder ce que nous désignons comme “La wokenisation de ‘GI Joe’”. L’expression complète (de GI à GI Joe), popularisée pendant le Deuxième Guerre mondiale, a pris une pertinence et une actualité surprenantes : le nouveau GI wokenisé est bien le “GI de Joe (Biden)” ; et sa wokenisation est bien une révolution, à la fois culturelle (à-la-Mao) et psychologique, et par conséquent opérationnelle.

 On relève plusieurs cas et événements renforçant l’idée que la wokenisation des forces et, pour notre cas plus précis, l’obligation de vacciner que nous plaçons décidément dans le cadre de cette wokenisation, représente à la fois une tendance de bouleversement et a des effets tout à fait spécifiques.

• Un rapport du Pentagone portant notamment sur le deuxième trimestre de 2021 montre un nombre de suicides en forte expansion, atteignant un chiffre bien supérieur à celui du morts de Covid aux sein des forces depuis le début de la pandémie. La comparaison n’est pas gratuite, tant il apparaît évident que cette augmentation des suicides doit beaucoup à la perspective d’une vaccination forcée contre le Covid à laquelle nombre de soldats sont hostiles.

Il faut bien se comprendre, c’est-à-dire ne pas raisonner en termes de comparaison précise, mais bien mesurer la dimension symbolique des chiffres. L’on vous dit que le nombre de suicides éclate dans le trimestre où l’on annonce la vaccination obligatoire, et que le nombre total de suicide pendant la période est supérieur au nombre de morts du Covid. Même si la chose n’est pas statistiquement prouvée (qui connaît le nombre de suicidés s’étant donnés la mort pour cette cause de la vaccination ?), qui douterait de l’effet du phénomène comme une indication incontestable et symbolique aboutissant à la conclusion : en un trimestre, l’annonce du vaccin contre le Covid a tué plus de gens que le Covid depuis qu’il a débuté ? L’affirmation est contestable selon sa logique statistique mais sa logique symbolique est complètement incontestable. (Texte de RT.com, traduit par le Sakerfrancophone.)

« Plus de membres de l’armée américaine sont morts par suicide au cours du seul deuxième trimestre de cette année que du coronavirus pendant toute la durée de la pandémie, selon un inquiétant rapport du Pentagone.

» Entre le début du mois d’avril et la fin du mois de juin 2021, il y a eu 139 suicides militaires au total – 99 dans le service actif, 14 parmi les réservistes et 26 dans la garde nationale – indique le dernier rapport du Defense Suicide Prevention Office (DSPO).

» Les statistiques publiées font état d’une hausse de 46 % des suicides au sein des forces actives de l’armée américaine, par rapport à 2020.

» Les nouveaux chiffres signifient également que les suicides survenus au cours de ce seul trimestre civil représentent plus du double du nombre officiel de décès dus au Covid-19 dans les forces armées, que le Pentagone a estimé à 58 jusqu’à présent.

» Le rapport annuel 2020 du ministère de la Défense sur les suicides militaires, publié fin septembre, faisait état de 580 décès de ce type au cours de l’année 2020 – corrigé à 581 dans le dernier trimestre – contre 505 au total l’année précédente. »

• Le nouveau secrétait à la Navy, en fonction depuis le mois d’août, qui se nomme Carlos Del Toro, est un avatar heureux de la diversité puisqu’ayant servi durant 37 ans dans la marine, essentiellement à bord de navires de la flotte, avant de passer au secteur privé en 2003. Cette excellente introduction n’empêche, et même rend d’autant plus décourageant le fait qu’il propose un programme extrêmement dur, dans le sens des orientations idéologique du wokenisme. On relèvera, par rapport à ce qui précède, que figure dans son programme la “lutte contre les suicides” alors qu’y figurent également les choses dont on pourrait penser qu’elles sont des causes puissantes de suicide : le wokenisme, la lutte (vaccin) contre Covid...

C’est bien la première fois que n’apparaît pas, dans les priorités du programme d’un nouveau secrétaire à la Marine, des notions de stratégie globales et structurelles qui ont constitué jusqu’ici le fondement de l’US Navy : la surveillance et le contrôle des grandes voies maritimes et des nœuds de communication (détroits, voies de passage, etc.), la projection des forces...

« Depuis ma confirmation en tant que 78e secrétaire de la Marine, j'ai qualifié les défis les plus pressants auxquels le département de la Marine est confronté sous l’expression des “Quatre C” : Chine, Culture [‘cancel culture’], Changement climatique et COVID. La République populaire de Chine représente le défi de rythme par rapport auquel nous devons planifier nos stratégies de combat et nos investissements. Les défis culturels que nous devons relever comprennent la lutte contre les agressions et le harcèlement sexuels, la promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, la prévention du suicide et l’exigence d’intégrité et de responsabilité de la part de notre leadership naval.

» Le changement climatique pose un éventail de risques qui s’intensifie rapidement pour notre environnement opérationnel, nos alliés et partenaires, et notre planète. Et le COVID a mis à l’épreuve d’une façon qui n’a pas de précédent la résilience de nos gens, de leurs familles et de notre système de santé. Nous devons nous attaquer à ces ‘Quatre C’ avec un sentiment d'urgence soutenu et un fort penchant pour l'action. »

• Un autre point est l’hémorragie de personnel que va provoquer l’obligation vaccinale, du fait que ceux qui refusent cette vaccination seront exclus des forces armées. Dans cette dynamique, l’US Navy justement a pris les devants et se montre la plus sévère et la plus déterminée des quatre armes (Corps des Marines inclus). Selon les décisions qui ont déjà été prises, il semble que l’on peut s’attendre à un chiffre d’autour de 46 000 exclusions des forces armées, ce qui n’est pas rien :

« [Une étude] d’AFP souligne que si la politique officielle du Pentagone consiste à expulser tous les soldats qui refusent le vaccin, cela pourrait créer un problème important pour l’état de préparation de la défense américaine, étant donné que cela impliquerait inévitablement un retrait massif de troupes. »

Tous ces événements, en plus de ce qu’ils sont, contribuent à renforcer un climat qui est aujourd’hui d’une très grande force et qui rend compte d’une véritable révolution de type épuratoire dans les forces armées. Il s’agit d’un événement considérable, qui a d’ores et déjà des conséquences, dont certains pensent qu’elles ont commencé à se manifester lors de la crise de la chute de Kaboul et du départ de l’Afghanistan.

Le plus important à cet égard, maintenant qu’un temps assez long s’est écoulé pour penser qu’il s’agit d’une tendance durable sinon structurelle, est d’observer que les nouvelles directions mises en place par l’administration Biden (en fait, par les démocrates poussés par le wokenisme) ne considèrent pas que cette démarche est une simple remise en ordre, mais bien une transformation structurelle révolutionnaire. Cette idée se trouve directement illustrée par ce qui est écrit à propos du programme et des priorités du nouveau secrétaire à la Navy. On observe ainsi que les choix et les nécessités stratégiques passent complètement au second plan au profit d’une tentative de complète transformation, non seulement des structures, mais bien autant des individus eux-mêmes.

La démarche contribue à évoluer, ou à tenter d’évoluer vers une transformation complète des forces armées américanistes, plutôt à les orienter vers la situation intérieure pour appuyer le projet démocrate/wokeniste de transformation de la société. Pour le coup, on peut affirmer avec certitude qu’il s’agit d’une entreprise absolument inédite dans l’histoire des États-Unis, pays où les forces armées existent pour protéger la population et la société des États-Unis telles qu’elles sont ; dès l’origine cela, où n’existaient que des milices locales (les ‘Minutemen’) qui constituaient une pure émanation du peuple, indiquant évidemment cette tâche fondamentale de protection de la population dont elles étaient issues.

Il n’est évidemment loin d’être assuré qu’un tel projet, qui est d’essence d’un communisme maximaliste (chinois et soviétique dans leurs phases extrêmes) aboutisse ; par contre ce qui se met en place c’est un effondrement régulier de la capacité de combat des forces armées dans leur mission habituelle d’affrontement extérieur par projection de forces. Les forces armées américanistes, sous la direction éclairé des nouveaux dirigeants, sont en train de perdre une véritable capacité sans être assuré en rien d’acquérir celle, nouvelle, qu’on lui assigne ; bref, la proie pour l’ombre ?

... Par ailleurs et sans aucun doute, en haussant le point de vue, il s’agit bien entendu d’un élément d’une extrême importance du processus d’effondrement de la puissance de l’américanisme.

 

Mis en ligne le 15 octobre 2021 à 18H55