L’administration GW de plus en plus isolée sur Kyoto

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L’administration GW de plus en plus isolée sur Kyoto


27 mai 2004 — L’évolution de Moscou sur la question du Protocole de Kyoto, annoncée la semaine dernière (le 22 mai), est perçue de source britannique comme décisive.


« Russia's President Vladimir Putin — who will effectively decide whether the Kyoto Protocol stands or falls — announced on Friday that his country would “rapidly move towards ratification” in the wake of a complex deal with the European Union.

» One British source close to negotiating the deal said yesterday that the announcement was “more than I had dared to hope”. Another said he thought it increased the likelihood of the treaty coming into effect “from less that 50 per cent to about 90 per cent”. »


Le même article signale qu’aux États-Unis mêmes les structures de pouvoir hors du gouvernement fédéral évoluent dans un sens favorable au Protocole de Kyoto (y compris dans certaines entreprises pétrolières…). Divers États de l’Union sont favorables aux dispositions de Kyoto, et certains les appliquent déjà.


« Surprisingly, Mr Bush is under pressure from the industry responsible for much of the pollution: electric power companies owning nearly two-fifths of US generating capacity have endorsed legislation that would compulsorily limit their emissions of carbon dioxide, the main global-warming gas. There are even indications that ExxonMobil, the main industry cheerleader for the President's position, is beginning to change its stance.

» Three key Republican-governed states - California, New York and Massachusetts - have parted company with the President and moved to take aggressive measures to reduce emissions. Both houses of Congress have called on the Bush administration to return to the negotiating table. »


Cet ensemble d’informationssemble montrer que la question de la ratification du Protocole de Kyoto pourrait évoluer favorablement. Ce dont on s’aperçoit d’autre part, mais c’est l’information principale sans aucun doute, c’est combien l’administration GW Bush se trouve isolée dans ce contexte, même vis-à-vis de ses soutiens habituels et normalement les adversaires les plus acharnés de Kyoto (les compagnies pétrolières). Le paradoxe serait alors que l’administration GW continuerait à défendre une position que ceux qui l’ont encouragée à cette opposition désavoueraient facto.

L’explication ne se trouve ni dans les décisions ni dans la politique. Elle se trouve dans les structures mêmes du gouvernement US, et on rencontre d’autres exemples de cette situation dans d’autres domaines aujourd’hui. Le pouvoir US est devenu si faible, il s’est si complètement morcelé en divers centres d’influence et de pouvoirs partiels, qu’une fois qu’une politique est dans les structures de ce pouvoir, il est impossible de revenir sur elle avant un temps très long et des batailles bureaucratiques épuisantes. On peut avancer l’idée que cette situation s’est considérablement aggravée avec l’administration GW Bush, dans la mesure où cette administration est structurellement d’une extraordinaire faiblesse puisque son centre (le Président) est politiquement totalement inexistant.

Un élément supplémentaire de paralysie est la très forte “idéologisation” de l’administration (avec des éléments d’une droite radicale ultra-dure). Cela rend encore plus difficile des révisions politiques dans la mesure où l’idéologie radicale fige les uns et les autres dans leurs positions, à cause essentiellement de la crainte de sortir de “la ligne” avec des conséquences professionnelles graves. Effectivement, l’administration GW présente un schéma très proche de celui du gouvernement soviétique, sur la fin (époque Brejnev) : un mélange de délusion du pouvoir central donnant d’autant plus de puissance à divers composants partiels, de bureaucratie omniprésente, de normes idéologiques figées et contraignantes.