L’Afghanistan en mode postvérité

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L’Afghanistan en mode postvérité

• Les États-Unis ont donc “perdu” l’Afghanistan après 20 ans d’une guerre cruelle, bâclée ou incomprise, sans véritable but stratégique, selon une tactique catastrophique marquée par une incompréhension complète de ce qu’on était censé conquérir : “les cœurs et les esprits”. • La haute personnalité fédérale qui dirige le programme US de Reconstruction en Afghanistan, John Sopko, a été bien plus sévère encore, lors de la remise de son rapport trimestriel : « Ne croyez pas ce que vous disent les généraux, les ambassadeurs ou les membres de l’administration qui affirment que nous ne recommencerons jamais. C'est exactement ce que nous avons dit après le Vietnam. Nous ne le referons plus jamais. Et voilà qu’on a fait l’Irak. Et nous avons fait l’Afghanistan. Et nous le ferons à nouveau. » • La seule réserve, et elle est de taille, qu’on peut faire sur le jugement de Sopko, c’est celle de Chris Hedges : la déroute en Afghanistan signe l’effondrement de l’Empire, donc il n’y aura plus d’Afghanistan parce que les USA n’en ont plus les moyens. • La déroute US est plus grave pour les USA que pour l’Afghanistan.

30 juillet 2021 – Fin juin, le président du comité des chefs d’état-major, le général Milley, déclarait au Congrès que les talibans contrôlaient 81 des 419 districts afghans. Aujourd’hui, il en contrôle plus de 200, soit quasiment la moitié du pays. Le gouvernement tient encore les 34 capitales provinciales du pays, dont la capitale Kaboul, essentiellement parce que la tactique des talibans reste restrictive en attendant le départ complet des forces US, qui sera complété à la fin août. (La date officielle pour le retrait total a été symboliquement fixée au 11 septembre, exactement 20 ans après l’attaque du 11 septembre 2001 contre les tours du Manhattan Center.)

Ajoutons certains autres détails et commentaires sur la situation afghane, dont certains contradictoires comme l’affectionnent les différentes sources US :
• le général Kenneth McKenzie, chef du Central Command qui a l’Afghanistan dans sa zone d’action, assure que ce n’est pas pour autant une inévitable victoire des talibans, parce que les forces US qui se retireront complètement, n’en continueront pas moins leurs interventions aériennes, – « au moins pendant les prochaines semaines », – peut-être pour proclamer in extremis la victoire des USA ;
• Un petit aparté puisque nous sommes au Pentagone [DoD). Au premier abord aucun rapport, puis la chose se découvre et l’on en sait plus sur l’état de l’esprit des grands guerriers de l’Afghanistan. Œuvrant pour le pays et sa Sainte-Cause, le général Donahoe (US Army), qui a servi en Irak et en Afghanistan et qui se trouve revenu dans le cercle du DoD (chef du US Manoeuver Center of Excellence, Fort Banning). Le général avait tweeté pour exhorter “les jeunes du DoD” à se vacciner. Il reçut un nombre certain de réponses peu approbatrices devant cette poussée très woke (puisqu’ainsi le veut l’idéologisation du Covid). Le ton a monté, le général défendant sa vertu. On laisse la parole à RT.com :

« À l’un d’entre eux qui lui demandait “combien de guerres avez-vous gagnées ?”, – une question qui a reçu plus de 1 600 commentaires positifs, – Donahoe a répondu bizarrement : “Ne vous faites pas complice de Poutine”. [...]

» L’ancien colonel d’infanterie de l’armée de terre Kurt Schlichter a tweeté en retour [en accusant] Donahoe de “mettre les vétérans de l’armée dans l’embarras” [par ses réponses assimilant une question sur l’issue de la guerre à une trahison], tandis que la lieutenant-colonel de l’armée de terre à la retraite Samantha Nerove a dit à Donahoe...

» “N’oubliez pas qui vous servez. Vous protégez et défendez la Constitution et le droit de tous les citoyens à s’exprimer librement sans craindre d’être maltraités par nos propres militaires”.

» Donahoe n’a pas répondu directement aux réactions négatives et a posté un autre tweet intitulé “Communication du Service des Relations Publiques. Bloquez les ‘trolls’ [pro-Poutine] et signalez-les à notre équipe de désinformation”. »

Ce dernier tweet a recueilli un torrent de moqueries ricanantes. Mais laissant le général Donahoe à ses héroïques exhortations à se vacciner, pour en revenir à l’Afghanistan, où il a servi justement. Peut-être a-t-il pris comme modèle le général McChrystal, qui servit de modèle à Brad Pitt avant de devenir un wokeniste convenable ;
• sans doute y aura-t-il au moins ce triste record pour saluer le retrait complet ou pas tout à fait des forces US : celui des victimes civiles. « Au total, 1 659 civils ont été tués et 3 254 blessés au cours du premier semestre 2021, soit une augmentation de 47% par rapport à la même période en 2020, a indiqué lundi la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) dans son rapport semestriel » ;
• Malgré la campagne (opération ‘Iron Tempest’) menée par les forces US durant l’administration Trump pour éradiquer la production d’opium en Afghanistan, cette production a simplement augmenté durant la période de 37%, le seul effet assuré de cette opération étant l’augmentation des pertes civiles comme l’ONU le constate ;
• Chris Hedges nous assure qu’il faut voir dans l’épisode actuel une phase décisive et peut-être la conclusion de l’événement nommé “la fin de l’empire américain” :

« L’empire américain est en phase terminale de déclin et se dirige vers un avenir dystopique. Pourtant, personne, – ni les généraux, ni les politiciens, ni les médias - ne sera tenu responsable de toutes les folies militaires qui annoncent son effondrement imminent.

» La débâcle en Afghanistan, qui va dégénérer en chaos à la vitesse de l'éclair au cours des prochaines semaines et assurer le retour des talibans au pouvoir, est un signe de plus de la fin de l'empire américain. »

• un fonctionnaire fédéral du plus haut niveau décrit quant à lui la catastrophe afghane, en des termes extrêmement fermes, comme une cacophonie de simulacres et de dissimulation, nous assurant enfin et indirectement que Hedges n’a pas tort, – que personne n’en sera tenu responsable. Cela est d’autant plus évident que tout le monde est plus ou moins prêt à recommencer exactement dans les mêmes conditions, pour conduire à la même catastrophe. Ce haut fonctionnaire est John Sopko, l’Inspecteur Général Spécial pour la Reconstruction en Afghanistan (SIGAR) actuellement en fonction. Le texte ci-dessous rapporte son intervention d’hier, effectivement basée sur sa conviction que tout à été dissimulé, que rien n’a été appris, et qu’on recommencera exactement de la même façon la prochaine fois... « We will do this again. »

« Les États-Unis sont en bonne voie de répéter l’échec colossal de la guerre en Afghanistan à l’avenir, a averti un inspecteur fédéral, affirmant que peu de leçons ont été tirées de ce conflit qui dure depuis 20 ans, alors que son dernier rapport dresse un tableau “lugubre” de la nation déchirée par la guerre.

» John Sopko, l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR), a rappelé que les guerres américaines ont toujours été gérées de manière désastreuse au fil des décennies. Il a déclaré jeudi aux journalistes que Washington était pratiquement assuré de commettre à nouveau les mêmes erreurs, alors même qu’il se retire du plus long conflit de l'histoire des États-Unis.

» “Ne croyez pas ce que vous disent les généraux, les ambassadeurs ou les membres de l’administration qui affirment que nous ne recommencerons jamais”, a déclaré M. Sopko lors d'un point de presse consacré au dernier rapport trimestriel de ses services.

» “C'est exactement ce que nous avons dit après le Vietnam. Nous ne le referons plus jamais. Et voilà qu’on a fait l’Irak. Et nous avons fait l’Afghanistan. Et nous le ferons à nouveau.”

» Publiée jeudi, la publication du SIGAR a mis en lumière un certain nombre de tendances catastrophiques en Afghanistan alors que les États-Unis se retirent du pays. Le rapport met en évidence qu’une série de gains récents réalisés par les talibans pourraient créer une “crise existentielle” pour le gouvernement de Kaboul s’ils ne sont pas “traités et fixés”.

» “Les nouvelles en provenance d'Afghanistan ce trimestre sont mauvaises”, indique le rapport, ajoutant qu'une offensive des talibans qui a débuté au printemps s’est accélérée en juin et juillet et a pris les forces gouvernementales par surprise et impréparées. [...]

» Avec 3,3 $milliards réservés aux forces de sécurité afghanes dans le budget 2022 de l’administration Biden, et 6,7 $milliards supplémentaires en attente de décaissement, Washington devrait rester profondément impliqué dans le pays. Toutefois, Sopko a prévenu que si les tendances actuelles persistent, le succès restera insaisissable, affirmant que les responsables ont tendance à glisser les restes des échecs sous le tapis.

» “Nous avons essentiellement forcé nos généraux, nos militaires, nos ambassadeurs et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) à affirmer la narrative du succès du processus en cours dans des délais très courts, alors qu’ils savaient eux-mêmes que cela ne marchait absolument pas”. Puis, lorsque le gouvernement constatait qu’il ne pouvait plus dissimuler l’absence de succès, “il classait ‘Secret-Défense’ ces évaluations”.

» “Ainsi, ils savaient à quel point l’armée afghane était mauvaise. Et si vous aviez une autorisation d’accès au ‘Secret-Défense’, vous pouviez le découvrir. Mais l’Américain lambda, le contribuable lambda, le membre du Congrès lambda, l’officier lambda travaillant à l’ambassade ne pouvait pas savoir à quel point les choses allaient mal.”

» Bien que le coût total de la guerre en Afghanistan devrait se situer autour de 2 200 $milliards selon le programme ‘Costs of War’ de l'université Brown, le rapport du SIGAR conclut que l’Afghanistan “reste un pays pauvre, dépendant de l’aide extérieure et massacré par le conflit”. Cela suggère que Washington n’a pas grand-chose de positif à nous montrer après 20 ans de combats et des sommes colossales pour la reconstruction. »

Après cette rafraîchissante mise au point, dont nul ne peut contester l’aspect officiel ni la travestir du vertueux vêtement nommé FakeNews ou “complotisme”, on peut se tourner vers les talibans pour s’interroger à propos de leurs intentions réelles. Eh bien, les talibans prennent des contacts, comme s’ils assuraient la direction du pays, et ces contacts sont plutôt apaisants. C’est bien entendu le cas de cette rencontre entre l’un des fondateurs du mouvement taliban, Moullah Abdul Ghani Baradar, invité à la tête d’une délégation de son mouvement à une rencontre à Tianjin, ville du nord de la Chine, avec le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi.

Tom Fowdy, commentateur britannique spécialisé dans les affaires asiatiques, nous donne une mesure de l’importance de cette rencontre :

« L’invitation d’une délégation du groupe fondamentaliste islamique des talibans à Pékin cette semaine a surpris le monde entier. La Chine fait-elle preuve d’intelligence, ou est-elle confrontée à de graves dangers en entrant dans le “cimetière des empires” ?

» Cette semaine, la Chine a pris la décision très inhabituelle d’accueillir à Pékin une délégation des talibans pour des discussions, alors que les inquiétudes s’accroissent quant à l’avenir de l'Afghanistan, dans un contexte de combats croissants et d’une offensive massive du groupe islamiste contre le gouvernement, dont les jours sont de plus en plus considérés comme comptés.

» Le ministre des affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré qu’il attendait des talibans qu’ils jouent un rôle dans le “processus de paix, de réconciliation et de reconstruction” en Afghanistan. La visite a été largement interprétée par les médias grand public comme signifiant que la Chine donnait sa bénédiction à la légitimité des talibans sur la scène internationale, et ce malgré d’énormes différences idéologiques et théologiques entre les deux parties.

» Malgré tout, les deux parties semblent avoir trouvé un ensemble d’“intérêts communs” sur lesquels s'entendre, concernant l'avenir du pays... »

Nous serions inclinés à plutôt parier sur “l’intelligence de la Chine”, justement pour écarter le “grave danger” de se trouver impliquée dans un désordre chaotique en Afghanistan ; c’est-à-dire tout faire pour que ce développement  du “désordre chaotique” en Afghanistan soit évité, ce vers quoi les talibans sembleraient tendre eux-mêmes, comme ils l’ont déjà montré au cours de précédents contacts ces dernières semaines, notamment avec la Russie. Effectivement, Russie et Chine sont en train de délicatement faire évoluer la situation pour éviter d’avoir un chaos afghan nouvelle manière à leurs portes. Il y a des chances raisonnables qu’ils y réussissent.

Cette rencontre Chine-Taliban semble finalement faire partie d’un autre monde que celui que décrit John Sopko, et elle nous vaut d’ailleurs une étrange remarque du secrétaire d’État Anthony Blinken, en visite en Inde. D’une part, il dit craindre que les Talibans, s’ils prennent le pouvoir, risquent de créer un “État-paria” ; mais, néanmoins et d’autre part, et même complètement d’autre part, c’est-à-dire dans un autre univers que le sien, il admet, enfonçant une porte ouverte, que « l’implication de Pékin dans ce pays pourrait être une chose positive si elle contribuait à une résolution pacifique du conflit », – cela revenant à émettre cette tautologie diplomatique selon laquelle si les Chinois parviennent à assurer la stabilisation en Afghanistan, l’Afghanistan sera stabilisée.

Une perception “à mille-temps

Tout cela fait l’occasion d’une ronde étourdissante selon des rythmes étonnamment différents, ou bien à la façon d’une « valse à mille-temps » qui iraient dans tous les sens. Si l’on résume rapidement les points divers qui ont été soulevés, en nous en tenant à la partie américaniste qui est la plus originale, la plus exotique et la plus hystérique, et finalement la seule intéressante pour notre Grande Crise, on relève les faits suivants, que nous présentons à notre manière :

• Les forces US s’en seront allés le 11 septembre 2021 a officiellement proclamé Biden d’après ce qu’on a compris, fermant un chapitre catastrophique de l’histoire politique, militaire... Mais aussi, de l’historiette parapsychologique (ou pathologico-psychologique ?) des USA post-9/11, celle dont le vice-président Cheney disait à l’ambassadeur français en instance de départ en novembre 2001 : « Vous autres, Européens, vous n’imaginez pas l’ampleur de l'effet qu'a produit sur nous l’attaque du 11 septembre. »

• Eh non d’ailleurs ! Les forces US ne s’en sont pas vraiment allées, car elles restent là, bien présentes, nous confie le général McKenzie, entre deux cours sur la wokenisation de l’armée (dont on voit qu’elle occupe beaucoup le général Donahoe, ancien combattant d’Afghanistan qui a trouvé une Grande Cause conforme idéologiquement, puisque vaccination égale désormais wokenisation). L’USAF reste prête à frapper avec efficacité et succès, comme elle a fait jusqu’ici : c’est la position officielle du Pentagone. Cela nouys fait penser, à long terme et avec une longue-vue : “Nous autres, Européens, nous imaginons aisément l’ampleur des mesures de verrouillage pour isoler le Pentagone du monde extérieur, effet principal produit par le 11 septembre”.

• Oui, bredouille Blinken, après tout ce serait bien si les Chinois empêchaient que tout cela sombre dans le chaos, ou plutôt subsistent dans le chaos que laissent les USA. Blinken a bredouillé cela parce que la diplomatie le lui recommandait, mais il n’est pas autorisé à y croire une seconde, et il est prêt à nous expliquer que si les Chinois réussissaient quelque chose, ce serait simplement parce que les USA ont encore mieux réussi que l’on, croit : leur chaos est en fait une mayonnaise qui, lorsqu’elle aura prise, sera considérée comme une stabilisation dont les Chinois tenteraient de s’attribuer tous les lauriers... Méchants Chinois !

• Enfin, le point le plus proche de la vérité-de-situation se trouve, complémentairement, chez Sopko, – qui explique comment ses compatriotes ne comprendront jamais rien au monde, parce qu’ils ne croient pas que le monde existe hors de Hollywood et des communiqués du DoD, – et chez Hedges, – qui annonce “la fin de l’Empire” comme d’autres annonçaient “la fin de l’histoire”. On comprend finalement que Hedges répond involontairement à Sopko : “Oui, vous avez raison, ils n’apprennent rien et répéteraient toujours les mêmes catastrophes si cela était possible, mais cela n’est plus possible et donc cela n’arrivera plus parce qu’ils ne sont plus capables de rien”.

Tout cela constitue un archétype du comportement de l’Empire effondrée. Aucune mesure de survie et d’adaptation ne sera prise, éventuellement pour adoucir l’effondrement. Les bureaucraties du DeepState, – ici celle du Pentagone, – fonctionnent à 100% sur le mode d’une psychologie américaniste exacerbée. (Un observateur disposant des mêmes capacités de perception que Sopko signalait déjà, il y a près de vingt ans à propos de l’Irak, les caractères de ce comportement, encore extrêmement contrôlées, encore dans la dissimulation et acceptables par rapport à la situation, en septembre 2003. Bien entendu, nul n’a jamais tenu compte des remarques de John J. Hamre.)

Ce sont ces énormes bureaucraties qui, aujourd’hui, après des décennies à se renforcer dans ce mode, déploient les caractères fondamentaux de cette psychologie de l’américanisme. Nous les signalons régulièrement depuis 2007, alors qu’elles ne cessent de prendre de l’importance et d’embrasser de plus en plus la perception, et depuis quelques années la totalités de la perception du caractère américaniste dans son environnement bienpensant, et cela vaut bien entendu, ô combien, pour le DeepState lui-même. Nous les rappelions à un autre propos en septembre 2020 :

« Il s’agit de l’américanisme sous sa forme d’‘American Dream’, qui affecte la psychologie bien plus que l’intellect, soit la perception, les réflexes, etc., structurant un simulacre commun grâce à ces caractères collectifs que nous désignons comme l’“inculpabilité” (absence de perception de la possibilité de sa propre culpabilité) et de l’“indéfectibilité” (absence de la perception de la possibilité de sa propre infériorité et/ou défaite). »

La déroute américaniste de l’Afghanistan s’avère finalement un événement de plus en plus important, à mesure qu’il acquiert ses véritables dimensions, qu’il se présente dans toutes ses dimensions. Elle ne concerne en rien ce malheureux pays, qui devrait maintenant se trouver un peu moins contraint par les absurdes et sanglants comportements des pays du bloc-BAO, et rechercher un moyen de parvenir à une certaine stabilité, en cherchant à s’entendre avec ses puissants voisins, notamment l’Iran, la Russie et la Chine (cette dernière ayant également une puissante capacité d’influence sur le Pakistan).

La déroute américaniste de l’Afghanistan concerne effectivement les USA eux-mêmes, leurs forces armées bien entendu, mais aussi leur direction politique et toutes les élitesSystème qui leur sont liées. Elle devrait susciter des conséquences essentielles aux États-Unis eux-mêmes, en s’insérant dans la crise rupturielle où se trouve plongée cette puissance, beaucoup plus (sinon pour un mieux) que pour la situation géostratégique de l’Afghanistan. Elle devrait prendre sa place dans une psychologie collective totalement aveugle quant à la réalité du monde, pour constituer un facteur déstabilisant de plus pour la situation intérieure des USA. Elle devrait participer avec toute sa puissance et sa raison d’être à la destruction définitive de l’entité américaniste.