L’aide militaire US et les forces géorgiennes

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La présence militaire US en Géorgie est forte et constante depuis quelques années. Des liens “spéciaux” ont été établis, spécifiquement avec le Pentagone qui considère la Géorgie comme un relais particulièrement précieux sur les frontières de la Russie. Comme nous l’avons déjà observé, la Géorgie a une place particulière dans le dispositif du Pentagone, qui diffère des liens établis avec d’autres pays de la région autour de la Russie («…la Géorgie tient une place privilégiée dans la dynamique du Pentagone; ce n’est certes pas à la hauteur de la position d’Israël pour le Moyen-Orient mais c’est le même principe: constituer un foyer de puissance déstabilisatrice pour entretenir dans une vaste zone stratégique une tension permettant, paraît-il, aux intérêts du complexe de se placer»).

Cette situation, particulièrement importante du point de vue militaire, a été clairement perçue par les Géorgiens comme une incitation des USA à se préparer pour la reconquête des régions de la Géorgie ayant proclamé leur autonomie. Des impressions recueillies par Nathan Hodge, du site Danger Room, qui a visité la zone à plusieurs reprises, donnent une idée de l’implication US en Géorgie et du sentiment des Géorgiens à l’égard de cet engagement. Des extraits de deux textes de Nathan Hodge peuvent être cités pour éclairer ce constat.

• Dans un premier texte du 8 août :

«…Since early 2002, the U.S. government has given a healthy amount of military aid to Georgia. When I last visited South Ossetia, Georgian troops manned a checkpoint outside Tskhinvali – decked out in surplus U.S. Army uniforms and new body armor.

»The first U.S. aid came under the rubric of the Georgia Train and Equip Program (ostensibly to counter alleged Al Qaeda influence in the Pankisi Gorge); then, under the Sustainment and Stability Operations Program. Georgia returned the favor, committing thousands of troops to the multi-national coalition in Iraq. Last fall, the Georgians doubled their contingent, making them the third-largest contributor to the coalition. Not bad for a nation of 4.6 million people.

»Leaving aside the question of Russian interference, the larger concern has been that Georgia might be tempted to use its newfound military prowess to resolve domestic conflicts by force. As Sergei Shamba, the foreign affairs minister of Abkhazia, told me in 2006: “The Georgians are euphoric because they have been equipped, trained, that they have gained military experience in Iraq. It feeds this revanchist mood… How can South Ossetia be demilitarized, when all of Georgia is bristling with weaponry, and it’s only an hour’s ride by tank from Tbilisi to Tskhinvali?”

»One of the U.S. military trainers put it to me a bit more bluntly. “We’re giving them the knife,” he said. “Will they use it?”»

• Dans un second texte, également du 8 août, on trouve des échos encore plus précis sur la perception des Géorgiens du soutien que leur apportent les USA.

«…Since 2002, the U.S. military has been providing Georgia with a serious amount of military assistance, beginning with the Georgia Train and Equip Program in 2002. I first visited Georgia’s Krtsanisi training range in fall of 2002, when the Georgian military was still little more of a militia, with some of the troops wearing sneakers and surplus Soviet uniforms. The U.S. trainers carried sidearms – mostly, as I was told later, to deal with the threat of wild dogs roaming the training ground.

»When I returned to Krtsanisi in early 2006, the place had been transformed into a model base. It even had a sparkling new KBR-style dining facility. The Georgian troops were smartly decked out in U.S.-style uniforms; they were preparing for a troop rotation in Iraq.

»Officially, SSOP was supposed to prepare Georgians for service in Iraq. But Georgian trainees I spoke to in 2006 at the Krtsanisi training range saw things a bit differently. A female sergeant told me: “This training is incredibly important for us, because we want to take back Georgia’s lost territories.”»

Concernant le volume des forces géorgiennes et leur rapport avec les forces d’Ossétie du Sud, l’agence Novosti rapportait hier ces informations (bien entendu, les effectifs et équipements des forces d'Ossétie du Sud sont donnés à titre purement indicatif, l'armée russe ayant pris en charge l'essentiel de la bataille):

«Les forces armées géorgiennes qui comptent 30.000 hommes, dont 20.000 pour l'armée de terre, sont douze fois plus importantes que les forces sud-ossètes comptant près de 2.500 hommes plus 16.000 réservistes, écrit la version électronique du journal Rossiïskaïa Gazeta.

»L'armée géorgienne possède plus de 200 chars de fabrication soviétique, dont 40 T-55 et 165 T-72, environ 200 véhicules blindés de transport et de débarquement de troupes. Les troupes géorgiennes peuvent être appuyées par 120 pièces d'artillerie de 122 à 152 mm de calibre, 40 lance-roquettes multiples et 180 lance-grenades.

»Tskhinvali ne peut opposer aux forces blindées géorgiennes que 15 chars T-55 et T-72, écrit le journal. L'armée sud-ossète dispose de 24 pièces d'artillerie autotractées Gvozdika et Akatsia, de 12 mortiers D-30, de 6 lance-roquettes multiples Grad, de 4 canons antichars 100 mm Rapir et d'une trentaine de lance-grenades. D'autre part, l'Ossétie du Sud possède 54 véhicules blindés de transport et de débarquement de troupes, écrit Rossiïskaïa Gazeta.

»“L'armée de l'air géorgienne compte sept avions d'assaut en service Su-25 de différentes versions. Quatre avions ont été obtenus de Macédoine où ils étaient arrivés d'Ukraine. Deux Su-25 ont été modernisés par la société israélienne Elbit en 2001. L'armée est encore équipée de 30 hélicoptères, dont huit Mi-24 de combat”, rappelle le journal.

»D'autre part, Prague a remis à la disposition de la Géorgie 15 avions-écoles L-29 et L-39 qui peuvent être utilisés comme des avions d'assaut légers, précise-t-il.

»L'infanterie sud-ossète est équipée d'armes soviétiques et possède plusieurs dizaines de systèmes de missiles antichars Fagot et Konkours. L'armée de l'air de la république autoproclamée compte quatre hélicoptères Mi-8. Les forces antiaériennes sud-ossètes possèdent 4 à 6 batteries Osa, trois Toungouska, trois Chilka, six Strela-10, douze mitrailleuses antiaériennes couplées ZU-23/2 23 mm. L'Ossétie du Sud dispose d'une centaine de missiles sol-air portable Igla et Strela.»


Mis den ligne le 10 août 2008 à 07H02