L’AIPAC, modèle de déroute-Système

Brèves de crise

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 1269

L’AIPAC, modèle de déroute-Système

La déroute de l’AIPAC (voir le 31 janvier 2014) est en train de se transformer en un catastrophique effondrement dans la perception de la chose, et dans le domaine du système de la communication, par rapport à la position d’influence toute-puissante qu’occupait ce lobby. L’excellent chroniqueur Jim Lobe publie un texte très complet, sur LobLog Foreign Policy, le 7 février 2014. Il détaille les dernières péripéties de la campagne désastreuse de l’AIPAC qu’a été l’affaire des nouvelles sanctions contre l’Iran, se terminant par une sorte de bouillie pour les chats où l’AIPAC se range à ce qu’il pense être l’avis majoritaire (en secret) au Sénat, ce qu’il sait des souhaits du président, ce qu’il croit être la plus habile tactique, etc., après divers volte-face et changements d’orientation qui ont décontenancé ses partisans.

Il en résulte une défaite magistrale et, désormais, l’AIPAC est l’objet de très fortes critiques émanant de son camp, que ce soit les républicains pro-Israël, ou même un Bill Kristol, grand chef des neocons et directeur de la rédaction du Weekly Standard. Voici le début du texte de Lobe  :

«In a remarkable demonstration of the the increasingly vulnerable state into which AIPAC appears to have thrown itself, the Israel lobby’s premier group released a new statement this afternoon clarifying that it still supports the Kirk-Menendez “Wag the Dog” Act less than 24 hours after announcing that it no longer supported an immediate vote on the legislation.

»The statement came as two hard-line neoconservative (and Republican) groups — Bill Kristol’s Emergency Committee for Israel (ECI) and the Republican Jewish Coalition — implicitly denounced AIPAC for its retreat. The latest AIPAC statement, issued in the name of its president, Michael Kassen, suggests that it is being whipsawed between its Republican neoconservative supporters, who are used to getting their way in the organization, and its desire to remain in the good graces of key Democrats who have been increasingly alienated and angered by the degree to which Republicans are aggressively seeking to make Iran (and Israel) a partisan issue.

»One very interesting question raised by the latest developments is whether AIPAC sought Bibi Netanyahu’s blessing before its statement yesterday opposing immediate action on the Kirk-Menendez bill. That AIPAC should feel compelled to make such a public statement just three weeks before its annual policy conference here will likely add to the impression among its members — 14,000 of whom are supposed to attend — that the group was not only defeated — at least for now — in its biggest legislative fight against a president of the past two decades, but that it also suffers from an indecisive and uncertain leadership typical of large organizations that have grown overconfident in their power when suddenly confronted with a major setback.»

La dernière phrase, soulignée en gras par nous, résume à notre sens ce que nous pensions de l’état de l’AIPAC depuis à peu près un an (avec l’échec de l’offensive pour empêcher la nomination de Hagel à la défense). Parlant d’un «indecisive and uncertain leadership typical of large organizations that have grown overconfident in their power when suddenly confronted with a major setback», Lobe ne fait rien d’autre que décrire en termes opérationnels une de ces organisations-Système évoluant selon le schéma et l’équation-Système bien connus, – savoir, certes, une position de surpuissance conduisant à un comportement d’autodestruction. L’AIPAC est sur la bonne pente.


Mis en ligne le 8 février 2014 à 11H38