L’Amérique autiste et sa schizohrénie

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L’article de Peter Van Harm, directeur du Global Governance Program de l’Institut de Clidendael (Pays-Bas), ce matin dans l’International Herald tribune, est à retenir pour ses cinq derniers paragraphes.

Le corps de l’article est une explication de forme rationnelle de l’anti-européanisme de l’Amérique actuelle. On y trouve des arguments acceptables, d’autres qui sont discutables. Il s’agit de l’expression d’une analyse assez courante dans l’establishment, qui rend compte par ailleurs, mais certainement d’une façon partielle, d’une situation bien réelle (l’anti-européanisme des américanistes). Et puis, il y a la fin de l’article.

Van Harm expose que l’Amérique s’est fermée au reste du monde (à l’Europe et au reste). L’auteur emploie des termes psychologiques pour expliciter « the closing of America's mind ». Réalise-t-il qu’il décrit, dans ces dernières lignes, une véritable schizophrénie ? Car si l’Amérique reproche à l’Europe de ne pas l’aider dans la “guerre contre la terreur”, ou, selon la dernière mode, “the Long War”, ne serait-il pas temps qu’on se demande si cette guerre n’est pas une création de la schizophrénie américaniste, — ce qu’elle est bien évidemment? Car tout est là : nous ne sommes pas devant une politique hégémonique, discutable, voire une politique folle. Nous sommes devant la manifestation collective d’une schizophrénie.

« The reasons for America's rising anti- Europeanism are numerous and they are here to stay. America has declared itself at war, and is closing itself off from the rest of the world, physically as well as psychologically. It is becoming more difficult to enter the United States now that a kind of siege mentality is taking hold of bureaucrats and the general populace alike. Where Europe is removing borders, Americans are recreating them, in their heads as well as on the ground.

» The rising tide of anti-Europeanism in the United States is a clear sign that America's foreign policy is becoming autistic, unwilling to listen to its own friends.

» America's international image has never been so dismal, which indicates that Europe's criticism of U.S. foreign policy is not unique but part of a worldwide feeling that the only remaining superpower is getting out of control.

» Most Europeans now look at the United States as a good friend who has turned himself away from them, and whose arrogance may hide a deeply felt sense of insecurity, overcompensated by throwing its weight around.

» Rising anti-Europeanism indicates the closing of America's mind, and we won't see a festive reopening any time soon. »


Mis en ligne le 7 février 2006 à 08H19