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603La Commission européenne (direction des relations extérieures) vient de faire une évaluation interne de la situation économique et politique en Amérique Latine, sur la base des rapports de ses ambassadeurs.
Le Brésil est en train de s’installer au cœur du continent comme la grande puissance de ce continent, et « une grande puissance largement acceptée, notamment du point de vue de son influence, comme telle par ses voisins du continent ». Dans ce cadre, et d’une façon plus générale, l’estimation est que le continent se dirige à une grande vitesse vers « une organisation économique intégrée ».
Du point de vue politique, l’avis est catégorique: l’unanimité du continent est quasiment faite pour une attitude de défiance et de résistance à l’influence et aux pressions américaines. C’est sans aucun doute le fait le plus remarquable et le plus paradoxal dans cette évaluation, et un phénomène régional unique au monde. Le continent latino-américain, considéré de tous temps comme “la chasse gardée” de l’Amérique, est devenu un bloc de résistance à l’hégémonie américaine. Cette attitude va bien au-delà des seules réactions anti-américaines du public, voire d’un éventuel anti-américanisme de certains dirigeants : il s’agit d’une politique élaborée, rationnelle et construite, acceptée par la plupart des gouvernements démocratiquement élus, et appuyée sur le principe du rejet de cette influence extérieure impérialiste.
Mis en ligne le 25 juillet 2005 à 06H30