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1732Diverses appréciations semblent indiquer que l’attaque contre l’Iran, fomentée pour la nième fois par le couple Netanyahou-Barack, semble devoir être reportée, ce qui contribue à renforcer la position de record toute catégorie d’une attaque-surprise contre l’Iran reportée, attaque-surprise suscitée par les capacités nucléaires iraniennes annoncées, commentées et détaillées depuis… 1979. (Voir l’article du Christian Science Monitor, ce 8 novembre 2011, qui nous fait un historique de ce sport favori de la psyché obsessionnelle et américaniste-occidentaliste, – où Israël a sa place, en grande pompe.) Par exemple, DEBKAFiles estime, le 8 novembre 2011, que ces projets d’attaque sont effectivement reportés, l’orientation civilisatrice en faveur de l’attaque du rapport de l’IAEA n’étant pas assez marquée. Le constat est confirmé par diverses sources, comme cette dépêche AFP du 9 novembre 2011 l’affirme.
Un point intéressant est l’action de l’opposition non-officielle de hauts fonctionnaires israéliens, et notamment l’ancien chef du Mossad Meir Dagan. (Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises, notamment, pour le dernier cas, le 4 novembre 2011.) Un article du Spiegel, le 8 novembre 2011 s’attache au personnage et au rôle de Dagan, comme l’instigateur de la résistance contre les projets d’attaque de Netanyahou-Barack. La conclusion du très long article du Spiegel s’attache principalement à cette action de Dagan, et de quelques-uns de ses compères, anciens hauts fonctionnaires des services de sécurité, et anciens chefs militaires, tous fraîchement mis à la retraite par Netanyahou-Barack. (Et notre conviction est qu’il y a, avec eux, d’autres hauts fonctionnaires et militaires restés en service qui alimentent ce groupe en informations fraîches sur les intentions de la direction politique, comme ce fut le cas pour cette séquence.)
«As Dagan sees it, Netanyahu is incapable of leading Israel and has failed on all fronts. Israel has never been so strong militarily, he argues, yet had such weak political leaders. While he worked together with Netanyahu, Dagan says that the prime minister never informed him of any concrete political or military objectives. It is only when it comes to Iran that Netanyahu has an opinion – and a goal. In order to achieve this goal, Dagan accuses Netanyahu and Defense Minister Ehud Barak of trying to silence all criticism. The two politicians want to make this decision without involving the rest of the government, Dagan contends. And he views this way of doing things as legally problematic.
»Indeed, Dagan says, this is why he and Gen. Gabi Ashkenazi, the chief of staff of the Israeli Defense Forces (IDF) from 2007 to 2011, were removed from their positions during the first months of this year, and why Yuval Diskin, the head of Shin Bet, Israel's domestic intelligence agency, was not allowed to succeed him as head of the Mossad. Instead, they were replaced by individuals who reportedly have less critical views on attacking Iran and at least lack enough experience to take a firm stance against such a move.
»Dagan calls this a plot, a clandestine putsch by the politicians against the intelligence agencies. “Diskin, Ashkenazi and I succeeded in blocking all dangerous adventures,” he says, adding that now there is no one left to stand in their way. This version is supported by many former military officers, intelligence officials and politicians who defend Dagan and strike similar tones. “Listen to them, in every field,” says Tzipi Livni, the parliamentary opposition leader and head of the centrist Kadima party. Open criticism used to be rare in Israel, but that is no longer the case.
»Danny Yatom and Efraim Halevy, both former Mossad chiefs, say that Dagan is right to speak up – and that he apparently has good reasons for doing so. “The public should hear his opinion on Iran,” Yatom says. Those who know Dagan – and, particularly, generals and former colleagues – confirm he means what he says. They say he is neither interested in launching a political career nor seeking any benefit.»
Les arguments de Dagan, contre une attaque n’ont rien à voir avec une opinion dissidente, ou anti-guerre, ou rien de la sorte. Au contraire, l’homme est un impeccable serviteur de l’Etat d’Israël, avec toutes les références habituelles à cet égard, y compris les références à l’Holocauste, lequel constitue un des arguments symboliques et de communication autour de l’argument de l’attaque de l’Iran ; bref, Dagan n’est pas un traître ou, comme le suggérait sans rire un partisan de Netanyahou engagé dans une critique hystérique, un ancien SS déguisé en chef du Mossad pour poignarder Israël de l’intérieur… Mais l’essentiel est bien qu’au travers de ses arguments, il s’avère que ses préoccupations sont de plus en plus celles du chaos et du désordre : «Dagan says a military strike should be used only as a last resort, or “only when the sword is at our throat.” He believes that an attack would trigger a regional war without end. […] Even if Israel attacked immediately, Dagan argued, it wouldn't halt Iran's nuclear program. On the contrary, the Iranians would be more motivated than ever to arm themselves and pursue a military course, while Israel would undoubtedly “pay a terrible, unbearable price.” He said that Iran and Syria, along with Hamas and Hezbollah, the terror militias they financially back, would rain missiles on the country from north to south, killing thousands. “How can we defend ourselves against such an attack?” Dagan asked, adding: “I have no answer to that.”»
L’article souligne la détermination de Dagan de poursuivre son action, certainement avec l’aide du groupe dont il fait partie, et qu’il inspire («“Forgive me,” says Dagan, “but I will continue to speak at every opportunity.” He adds that one shouldn't try to stop him. He has a good lawyer, he says, and a good memory.»). Cet ensemble de constats et de déclarations suggère la formation de facto d’une opposition en cours de structuration de cette catégorie dont nous parlons, notamment depuis notre F&C du 2 novembre 2011, de hauts fonctionnaires et dirigeants de services de sécurité, conscients de l’accélération de la crise générale et du désordre qui l’accompagne, et considérant de plus en plus qu’il s’agit là du problème fondamental de l’époque ; et cela, en opposition de facto avec des directions politiques beaucoup plus préoccupées de questions de communication immédiates, et autres futilités pompeuses pour conduire à verrouiller une réélection. (A moins, bien entendu, que, pour le cas de Dagan et Netanyahou, tout cela soit un montage, avec complicités des acteurs antagonistes, et remontant jusqu’à 1979, en même temps que la menace nucléaire iranienne qui nous est rappelée par le Christian Science Monitor.)
Cette enquête générale sur les agissements de Dagan et de son groupe suggère effectivement un complément intéressant au constat que nous rapportions, dans le F&C déjà cité du 2 novembre 2011. Nous observions que, d’après les sources de haut niveau que nous citions, l’un des principaux constats angoissés concernant les nouvelles caractéristiques de cette époque de crise chaotique et d’effondrement concernait l’effondrement (bis) de la légitimité et de l’autorité de l’État. On observera alors, à partir du cas Dagan, que cet effondrement touche l’intérieur même de l’Etat, renvoyant au comportement particulièrement pathétique des directions politiques, tiraillées, dans leur allégeance inconditionnelle au Système, entre leur cynisme opportuniste (agenda électoraliste) et leur cynisme pathologique (tout faire pour la destruction d’un ennemi obsessionnel). Ce développement est intéressant parce qu’il implique une avancée importante de la très fameuse thèse et stratégie gaulliennes de la “discorde chez l’ennemi”. Dans cette occurrence, à notre sens, les Israéliens ne sont pas une exception mais ils sont plutôt des précurseurs. Nous retrouverons bientôt le comportement des Dagan, Askhenazi et compagnie dans nos propres pays, en Europe et aux USA, suivant l'espèce de doctrine psychologique de l’uniformité des comportements à l’intérieur du bloc BAO. Les projets fous d’attaques diverses, comme d’ailleurs dans un autre domaine les révoltes type Occupy, loin de resserrer les rangs des serviteurs du Système, vont conduire à les diviser devant les perspectives de chaos impliquées, à mesure, cela, du degré d’allégeance au Système d’un côté, du niveau de lucidité dans la découverte de la vérité de la situation du monde de l’autre côté.
Mis en ligne le 10 novembre 2011 à 11H09
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