L’appel inévitable de dedefensa.org

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L’appel inévitable de dedefensa.org

Au départ, les nouvelles ne sont pas bonnes. En ce mois de novembre, dedefensa.org égale ou dépasse peut-être le triste record comptable de la situation des donations, du mois de mai de cette année (voir le 22 mai 2013). Notre barre de comptage indique, ce 23 novembre au matin, la somme de €379 à partir du niveau de €241 le 19 novembre au matin. Bien évidemment, nous remercions les lecteurs qui sont intervenus dans ce laps de temps, bien entendu nous nous inquiétons pour la suite.

Dans le texte référencé du 22 mai 2013, nous tentions de présenter une analyse expliquant notre situation plus difficile, du moins dans le courant de la donation mensuelle comme c’est le cas aujourd’hui, par un effet d’une perception en évolution de la grande crise d’effondrement du Système. Ainsi écrivions-nous notamment...

«Nous savons que ces temps sont à la fois extrêmement durs, cruels, si déstructurants qu’ils touchent affreusement nos équilibres psychologiques. Nous sommes même persuadés qu’il y a un rapport entre ce que nous nommons “la crise d’effondrement du Système” et le comportement, disons presqu’inconscient, de nos lecteurs (qui restent constants en nombre) vis-à-vis de causes publiques et d’actes d’engagement comme le soutien à “dedefensa.org” est à sa façon. Nous pensons que cette “crise d’effondrement” est entrée dans une phase psychologique nouvelle, aigue, depuis quelques mois, et que cela se reflète de façon assez remarquable dans l’aspect statistique de notre affaire de donation, – avec des interventions (financières, donc de solidarité) de nos lecteurs beaucoup moins nombreuses, beaucoup plus contenues, beaucoup plus retenues, – essentiellement et soudainement depuis décembre 2012, où il nous est devenu très difficile, comme l’on dit d’une façon peu engageante, de “boucler nos fins de mois”. (Nous parlons aussi bien du résultat final que de l’évolution de la donation à partir du “19 courant...” et de nos “messages“ d’appel et de rappel.)

»Ce sentiment d’un changement de “tonalité” de la crise ne concerne pas seulement le corps de ce message, il implique un jugement général de notre part... [...] Il s’agit de l’observation que notre “crise d’effondrement”, crise générale par définition, est effectivement entrée dans une phase nouvelle, non pas spécifiquement d’elle-même mais dans la perception que nous en avons...»

Pourtant, par rapport à ce message d’il y a six mois, des éléments nouveaux sont intervenus, qui constituent une cause suffisante pour nuancer la sensation d’impuissance, voire de désespoir, que cette perception a introduite dans nombre de psychologies. La crise Snowden/NSA est le plus puissant de ces “éléments nouveaux”. On le voit, par exemple, avec le développement du projet Greenwald-Omidyar (texte du 19 novembre 2013). Surtout, il s’agit du constat, à partir du formidable “effet-Snowden”, de la capacité de forces extrêmement réduites, parfois individuelles, de jouer un rôle politique fondamental dans un univers qui s’est transmuté lui-même, en quelques années, pour ce paradoxe. Harlan Ullman définit ce phénomène dans un texte du 20 novembre 2013 sur UPI.

«The reasons why 20th-century thinking no longer fits today's security needs are hidden in plain sight. For centuries, national security and strategy have been based in dealing with a state-centric system of international politics predicated on force being the ultimate arbiter of conflict. Indeed, from Sun Tzu to Clausewitz, strategic thinkers have used this paradigm in protecting the state from threats and challenges to its existence.

»That mindset has been overtaken and bypassed by the diffusion of all forms of power, further accelerated by globally instantaneous and interconnected communications from the Internet to social media and other creations of the information and electronics revolutions. This diffusion of power has had many transformational consequences. The empowerment of individuals and non-state actors is among the most dramatic.

»During the 20th century, and certainly before, it was virtually impossible for individuals and non-state actors acting alone to exert global influence. Certainly, a relatively tiny Bolshevik Party could launch a revolution and take control of Russia in 1917. And a geriatric, exiled Iranian cleric could foment a revolution that toppled the shah in 1979. But it wasn't until these cadres wrested control of a state did they achieve the ability to exert influence beyond national borders. Now, virtually anyone with the skills, intent and a smart phone or desktop can achieve global impact...»

Ces constats sont tous dans nos esprits, tant ils sont l’évidence de la situation du monde, et ils marquent combien cette situation a changé dans la perception que nous en avons, en quelques mois. Ainsi trouvons-nous notre argument principal pour faire appel à la solidarité et au soutien de nos lecteurs, parce que, bien entendu, dedefensa.org se place dans ce courant où des forces en apparente insignifiantes peuvent développer un rôle utile dans une dimension imprévue par rapport à cette insignifiance d’apparence. Et puisque cette “force en apparence insignifiante” a besoin d’un minimum de soutien pour accomplir sa tâche, nous ne pouvons pas nous permettre de douter que cet appel à la solidarité sera entendu, une fois de plus.


Mis en ligne le 23 novembre 2013 à 07H19