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384Selon la formule né dans les années soixante dix, l'histoire avance vers le Nom du père, irait vers la compréhension du Père. Selon la terminologie chrétienne elle provient du Père, In Deo nascimur, va vers le sacrifice du Fils, in Christo murimur
Le communautarisme est le retour caricatural des liens du sang sous une forme moderne. C'est le retour à Petite Maman Noire, à Mélanie Klein, à la marâtre, à Médée, au féminisme dur et à l'homosexualité dure, revendiqués et politisés. La mondialisation de l’égoïsme financier d’une minorité produit un communautarisme planétaire qui, usant les différences authentiques, uniformise l'humain par le bas, c'est-à-dire pas au nom du Père, ni d'ailleurs du Fils mais au nom de la Marâtre, au nom de la Marchandise, au nom des Choses, au nom de l'absorption, de la digestion, de la fameuse consommation. Elle ne mondialise que ceux qui le sont déjà, entasse les autres et les laisse pourrir dans des villes-cancer, des bidonvilles symboliques, qu'ils soient pleins de pauvres ou de moins riches. La psychanalyse, accaparée par des penseurs de rigueur et d'honnêteté incertaines, est prise entre ces feux et hésite entre la Loi du Père et du Pacs, entre le couple homme-femme et l'homoparentalité, caricature du Père et de la Mère, entre le retour à un judaïsme périmé et violé par le sionisme, et l'intelligence du Christ. Et la crise va s'amplifier car elle se joue sur tous les plans.
Au plan géopolitique Israël est devenu état antichrétien, lieu de la terre où le symbolique entre en collision avec le diabolique, est entravé par lui, (2). Lieu où la pensée antichrétienne est en cours de réalisation aidée par le pays le plus vétéro-testamentaire, “le plus thora qui soit“, le moins chrétien donc, les Etats-Unis d’Amérique, et par une Europe qui a honte d’indiquer son origine chrétienne dans son projet de "constitution" au non de la tolérance, de la largueur d’esprit. Nous sommes invités à nous repentir de notre "blanche robe d’églises" qui a fait, et fait encore le charme et l’intelligence de notre douce France non seulement pour les Français, mais aussi pour les quarante millions d’étrangers qui la visitent chaque année et la désirent. Par suivisme, par manque d'imagination, par culpabilité, par manie gérontocratique, par lâcheté “vénusienne”, par un haut-mal d’Alzheimer attendu secrètement comme la délivrance, l’euthanasie de nos malheurs non sus, l’Europe des technocrates incultes s'aligne sur cette politique suicidaire américano-sioniste. Le vrai “sionisme”, serait le “fort—da” d'Ismaël—Israël, son retour dans la paix, leur commune reconnaissance de leur commune origine et de leur commune nécessité en ce qu’Ismaël, le fils de l’esclave mais aussi d’Abraham, prenne dans l’histoire monumentale des religions une signification comparable à celle du fils d’un descendant d’Abraham, Joseph, mais surtout d’une « esclave de dieu », Marie, qui fait naitre ce Fils ni dans le désert, ni chez les rois, les descendants de David, mais dans la foule innommable (sans nom) des pauvres, dans une mangeoire ou une étable pour animaux, et que, par cette naissance – humiliante pour les arrogants mais salvatrice pour la totalité des humains –, le monde était amené à comprendre que la vrai royauté « n’est pas de ce monde ». Le Jeshoua juif subsumant les deux abstractions monothéistes que sont devenus aujourd’hui hébraïsme et judaïsme, en ce qu’il propose à l’intellectualisme des pharisiens, saducéens et autres “savants” de la loi, non une doctrine compréhensible par la pensée seule des intelligents, mais un Corps en qui s’incarne le divin, le Verbe du Commencement, rappelle le Bereshit. L’Islam est issu charnellement du Judaïsme mieux que ne l’est le christianisme qui lui le subsume et l’élève. Il en est devenu le rameau essentiel. On pourrait presque dire que l’Islam est un judaïsme quintessencié, abstrait, poussé à ses ultimes conséquences où l’Eternel Dieu n’est plus “mon berger” comme chante le psalmiste, mais une Idée, une Représentation purement intellectuelle d’un dieu horloger sans mansuétude autre que théorique et dépourvu de chair. D’où la mortelle rivalité des deux traditions monothéistes où l’on ne se fait plus miséricorde, chacun haïssant son erreur symétrique, où l’on s’égorge sans état d’âme pour une “victoire” qui sera nécessairement une défaite de l’humanité.
Les trois par contre, fondues en une seule (pas mélangées, fondues, il ne s’agit pas de faire du syncrétisme “œcuménique”) seraient seules capables d'indiquer la voie au futur humain, en sont le ferment incontournable. A quand ce Concile, ce G3 des Monothéismes où il ne s’agirait pas de ”réconciliation” mais de greffe. Abraham n’a-t-il pas prié à Mambré pour Sodome, à Beersheva pour Ismaël son aîné qui, à l'instigation de Sara, est expatrié par Dieu, et enfin au Moria emplacement du futur temple, où Isaac, à l’insu cette fois de Sara, est préparé pour le sacrifice préfigurant celui de l'Agneau de Dieu ?
Cette nécessaire fusion, non de dogmes, mais de transcendances complémentaires saisissant leur parenté, de vécus, de philosophies si on veut, cette nécessaire Vision humaniste, n'est pas perçue par les élites pensantes actuelles, ni par le peuple qu’elles aveuglent et tiennent ligoté dans leur Non-pensée Unique. Au contraire, c'est la direction inverse qui est choisie. Par la renaissance et le soutien inconditionnel à un Israël raciste littéralement intoxiqué de
Enfin, par le rabaissement du christianisme historique à une croyance parmi d’autres sans valeur civilisatrice unifiante pour le monde, les cercles dirigeants de l’Occident préparent la destruction définitive des valeurs désormais bafouées de l'Europe qui, d'après les ignorants qui se veulent athées et ne sont qu’ignorants, doit être tout ce qu'on veut sauf "un club chrétien". La formule, si mes souvenirs sont bons, est d’un Allemand sans doute inspiré d’un anti luthérianisme bon teint, ou d’une Merkel ex-DDR sauce CDU (3). On attend le prochain épisode de cette sénilité galopante avec gourmandise – il est toujours réjouissant de voir les idiots succomber à leur idiotie –, mais aussi avec tristesse, si on considère les dégâts à venir et les souffrances des hommes de ce temps.
Marc Gébelin
(1) Formule rosicrucienne : Nous naissons de Dieu, mourrons en Christ, ressuscitons par l’Esprit saint.
(2) Diable, diabolique, du grec diabolos, signifiant "jeté à travers", "jeté entre". C’est dire combien il perturbe le sumbolon, combien il se met "en travers" de son chemin.
(3) DDR, Deutsche Demokratische Republik, d’avant la réunification. Christlich-demokratische Union, CDU = Union Chrétienne Démocrate, partie noire du drapeau de l’Allemagne. Ce Noir qui est sommet du drapeau, qui est Premier, signe du pouvoir absolu du physique sur le physique par le physique.
Voir les deux premiers textes de L’Œdipe d’hier et d’aujourd’hui, les 17 décembre 2012 et 14 décembre 2012.
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