Le budget militaire britannique en crise

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Le budget militaire britannique pourrait subir des réductions de £4,5 milliards sur les trois prochaines années, selon les propositions du département du Trésor. Une telle proposition réduirait l’augmentation annuelle du budget à 0,6% alors qu’elle était annoncée jusqu’ici à 1,5% pour les trois prochaines années dans le cadre des réductions envisagées. Le Guardian d’hier annonce des délibérations et une décision du gouvernement britannique sur ces propositions pour cette semaine.

«Treasury proposals to cut £4.5bn from the defence budget over the next three years will be discussed by senior civil servants and military chiefs this week amid warnings that the armed forces are overstretched and facing a crisis.

»The cuts are described by a Whitehall insider as the largest since the end of the cold war, and have provoked private fury from military chiefs. They say Britain's soldiers are not properly equipped and are deployed on too many fronts including Iraq, Afghanistan and Kosovo.

»A senior MoD official has warned that the existing equipment is “unaffordable”, that the ministry is heading for a “train crash”, and that a budget squeeze risks “mortgaging the future” of the armed forces.

»Internal MoD documents show that the armed forces will get a real cash increase of just 0.6% this coming financial year, significantly less than the 1.5% annual average rise over the next three years quoted by ministers. Even the higher figure would have meant cuts of more than £1bn a year.

»The squeeze on the defence budget is even more severe because the cost of weapons systems is increasing much more than the costs of other goods and services, defence officials say.»

La Royal Navy et la RAF seraient les plus sévèrement touchées par ces réductions proposées, les forces terrestres ayant la priorité en raison de leur engagement dans divers conflits et missions de maintien de la paix. Une des mesures importantes prévues est la réduction du nombre de sous-marins d’attaque Astute de 50% (à quatre). Cette mesure est commentée de cette façon (souligné en gras par nous), typique du nouveau gouvernement du Premier ministre Gordon Brown pour lequel les dépenses militaires n’ont pas la priorité ni le sens qu’elles avaient du temps de Tony Blair: «The decision to cut the number of submarines in service would reduce this section of the navy to the level of European nations such as the Dutch. However, the counter argument is that Britain no longer needs such a big navy.»

Le Royaume-Uni se trouve aujourd’hui dans une situation d'emprisonnement. Les engagements outremer décidés par Tony Blair, dans le cadre de la “guerre contre la terreur”, conformément à sa politique d’alignement sur les USA, constituent une charge insupportable dans le cadre budgétaire actuel et les conséquences se font sentir sur le niveau des forces armées dans tous les domaines classiques qui déterminent le statut d’une puissance militaire. D’autre part, la situation budgétaire du Royaume-Uni est aujourd’hui très dégradée et il existe de moins en moins de possibilités de rattrapage. Les Britanniques subissent, à leur niveau, des contraintes du même ordre que celles que subissent les USA. L’engagement dans la “guerre contre la terreur” produit un effet de déstructuration des forces armées classiques alors que ces forces jouent un rôle politique très important d’affirmation de puissance politique en plus de leur rôle militaire strict. C’est une autre conséquence de l’évolution actuelle de la puissance, avec la manifestation de l’équivalence “invincibilité = impuissance” qui la caractérise. L’affirmation de puissance que Tony Blair voulait imprimer au Royaume-Uni avec son engagement aux côtés des USA à partir du 11 septembre 2001 aboutit à l’effet inverse. Ce n’est pas une caractéristique nationale mais bien une caractéristique de système par rapport aux ambitions géopolitiques et selon les particularités des systèmes militaires, puisque les USA suivent, à leur niveau, la même évolution.


Mis en ligne le 19 février 2008 à 06H41