Le Burkini et la mort

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Le Burkini et la mort

L’histoire du burkini est intéressante. L’histoire commence à Bikini bombe de feu, se continue bombe sexuelle aux Usa et devient burkini en Australie. Chez nous, burkini mène à Burkina. Et face au burkina ya quoi, ya qui? Eh bien, du Noir! Couleur précisément du burkini, idée de femme niquant l’impudique bikini! De quoi parler sinon de sexe quand la mort rode et frappe pas loin de là où, justement, il y a un mois, féroce, elle frappa… Entre camion écraseur, loubard égorgeur ou racaille mitraillante, nos élites cultivés savent que le bon peuple pour conjurer la mort a, non pas la Vie, mais la mort, la petite bien sûr pas la grande. D’où l’axiome platonicien : Quand la mort frappe ô homme, cours au sexe!... C’est ce à quoi encouragent les médias de bonne volonté. Un homme, disons un obscur idiot, sur une plage corse, pays sans burka mais pas sans faso puisque la fasochisme c’est la domination des mâles, et que les Corses sont des mâles au carré, des brutes bronzées qui serrent les femmes à la maison, ce faso corse donc, pas catholique pour un sou, pas pionnier de l’égalité avec ses femmes vêtues de noir, ces femmes qui raccommodent la mort quand les hommes l’ont donné et improvisent du chant pour sécher le sang… ces femmes donc, qui hantent la mémoire collective de l’ile depuis des millénaires, erraient, fantômes clairs sur la plage de Sisco… tout à coup, dans l’éblouissement d’un aveuglant soleil, Meursault ressuscité, un homme ou plusieurs (les témoignages ne sont pas concordants), se gaussent et capturent par la photo ce que d’habitude les touristes capturent aussi par la photo: l’âme de ces baigneuses lardées de lourds tissus, regardent avec insistance ces burki-fasonnées, rient sous cape peut-être, ou même croient voir leurs mères mortes, leurs mères chantantes, leurs mères drapées dans cette tristesse qui les rend séduisantes… Et la réaction de ces mères insultées par le regard de l’obsédé sexuel corsicorum réagissent, se plaignent, insultent les otaries masculines qui leur tournent autour… Et c’est la crise, car voici que surgissent de la vague écumeuse les hippopotames de mer appelés par les cris stridents de leurs moitiés mal fasonées, ces blanches de peau qui noircissent sous l’habit wahhabite. Les noms d’oiseaux fusent, des gestes intempestifs suivent, les pêcheurs de crevettes sortent leur pistolets aquatiques et c’est la mêlée, la ruée vers un rut symbolique… – Respecte ma femme, eh cochon! –Quoi, ta femme ce paquet? –Tu as vu la tienne qui montre sa fente à qui mieux mieux avec un maillot qui lui couvre plus rien, au contraire même, met ce Rien en valeur afin de dépraver les toutes jeunes filles, donner des idées aux hommes virils qui voient toujours "sous le maillot la plage"… une plage certes épilée, conviviale, un bas féminin de haute tenue mais qui toujours tourne la tête des hommes! Tu n’as pas honte de te faire pourvoyeur de cette infamie, de rabaisser la femme, de tolérer qu’elle fasse "la pute", cette femme "qui pourrait être ta mère" et que donc tu dois respecter puisque tu en es sorti pauvre mécréant! – Je t’emmerde bicot, ma femme elle fait ce qu’elle veut, elle est libre, pas l’esclave d’un burkinabé dans ton genre… Et les flèches à plancton volent, les insultent, le cri des houris emplissent le bleu du ciel et le vent emporte les secrets de ces Midas qui n’ont pas que les oreilles de l’âne.

De l’autre côté de la mer, le message a déjà été entendu par les défenseurs de la laïcité française. Un édile intelligent s’insurge du sort fait aux femmes burki nimbées de burnous d’une autre époque rappelant les années noires d’une Algérie qui fut civilisée et son sang alors ne fait qu’un tour. – Comment, nos femmes ne pourraient plus nous montrer leurs monts de vénus et de saturne, leurs doux reliefs intra-cuisseaux en toute liberté? Que nenni musulmane, tu dois y passer, nous faire voir tes charmes sous peine d’être dégradée du titre de républicaine! A poil!... Pardon, je voulais dire "bas la toile" qui n’est que le signe de ton aliénation wahhabite. Quitte ce pardessus de mer, ce peignoir mou de l’obscurantisme, ce voile que tu crois d’Isis mais qui n’est que de la démone takfiriste! Reviens vers nos valeurs occidentalo-narcissiques qui épanouissent l’Epouse et l’Epoux, assurent la joie du couple et des enfants et promeuvent celle qui fut longtemps esclave du sang de ses règles que Dieu, dans son injustice radicale, avait institué au commencement sans voir son erreur. Rappelle-toi que c’est la femme qui t’en fit sortir de cette erreur par sa désobéissance et que si ensuite elle dut coudre des ceintures de feuilles figuier pour cacher l’Essentiel, sache que l’essentiel nous l’avons relocalisé et l’exposons sur les plages comme un défi à une autre plage qui vit couler des ruisseaux d’un sang hélas bien Français. "Sursum corda" comme dit le prophète, et déshabille-toi mousmé ou je te colle une amende!

Bibi Fricotin