Le Canada et le coup d’Etat

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Le Canada et le coup d’Etat

La Gazette de Montréal du 12 septembre 2010 mentionne une nouveauté dans le rapport de la fameuse “police montée” canadienne (RCMP) remis au gouvernement pour les questions de sécurité, pour 2010-2011. Quatre champs de menace relevant du travail de police sont identifiés, parmi lesquels trois sont classiques (espionnage et sabotage, terrorisme, activités criminelles d’origine étrangère dirigées contre les intérêts canadiens). Le quatrième est tout à fait inhabituel et apparaît pour la première fois dans un rapport de la RCMP : la possibilité de tentatives de coup d’Etat par la violence («Activities aimed at over-throwing, by violence, the Government of Canada»).

D’une façon générale, les commentaires mettent en évidence la réduction de l’importance du terrorisme dans les préoccupations de la police. Mais l’idée d’un coup d’Etat ? Remarque d’ordre général d’abord : «While hyperbolic, the mention of a coup threat appears to reflect the force's return to a broader operational approach to guarding national security.»

Puis le journal devient plus précis, mais d’une façon indirecte et par analogie. Simplement, il évoque le précédent d’une intention de renversement du gouvernement quotidien, – évidemment, par la CIA, ce qui laisse à penser, après tout, à propos de l’interprétation qu’on peut faire de la préoccupation nouvelle de la RCMP…

«The 1999 book Agent of Influence alleged the U.S. CIA plotted a de facto coup of Lester B. Pearson's government in the early 1960s.

»Canadian author Ian Adams claimed that after the 1963 assassination of U.S. president John F. Kennedy, CIA counter-intelligence branch head James Jesus Angleton became convinced Pearson was an agent for Russian intelligence and supposedly had information from a Soviet defector backing him up.

»“The CIA took great personal offence at Pearson's independent stands in foreign policy, his grain trades with the Soviet Union, his antiwar positions on Vietnam, and especially his friendly stance on Cuba,” wrote Adams.

»To get at Pearson, the CIA set its sights first on Canadian diplomat James Watkins, Canada's ambassador to Russia in the mid-1950s and a friend of the prime minister. After 27 days of interrogation by the Mounties, the 62-year-old Watkins's troubled heart gave out and he died, apparently without supplying the confession the spymasters hoped could bring down the government.»

Etonnante évocation ? Mais il ne faut jamais désespérer des USA... En 2005, le Washington Post publiait (le 30 décembre 2005) un article sur un document qui avait été déclassifié quelques décennies plus tôt et qui dormait paisiblement dans les Archives Nationales. Il s’agissait d’un plan d’invasion du Canada dressé dans les années 1925-1930. Dans ces années-là, en effet, la principale menace de guerre du point de vue US était avec… le Royaume-Uni, dont le Canada était considéré comme un dominion fidèle. (Les autres possibilités de guerre sérieuses envisagées par les militaires US étaient avec le Mexique, le Japon et l’Allemagne, comme mentionné ci-dessous, mais la possibilité de conflit avec le Royaume-Uni était de loin la plus grande dans les années 1927-1931.) Il faut donc savoir, sans s’étonner outre mesure, qu’avec les USA, bien des choses peuvent arriver.

«It sounds like a joke but it's not. War Plan Red is real. It was drawn up and approved by the War Department in 1930, then updated in 1934 and 1935. It was declassified in 1974 and the word “SECRET” crossed out with a heavy pencil. Now it sits in a little gray box in the National Archives in College Park, available to anybody, even Canadian spies. They can photocopy it for 15 cents a page.

»War Plan Red was actually designed for a war with England. In the late 1920s, American military strategists developed plans for a war with Japan (code name Orange), Germany (Black), Mexico (Green) and England (Red). The Americans imagined a conflict between the United States (Blue) and England over international trade: "The war aim of RED in a war with BLUE is conceived to be the definite elimination of BLUE as an important economic and commercial rival.”

»In the event of war, the American planners figured that England would use Canada (Crimson) – then a quasi-pseudo-semi-independent British dominion – as a launching pad for “a direct invasion of BLUE territory.” That invasion might come overland, with British and Canadian troops attacking Buffalo, Detroit and Albany. Or it might come by sea, with amphibious landings on various American beaches -- including Rehoboth and Ocean City, both of which were identified by the planners as “excellent” sites for a Brit beachhead.»

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