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626Du 12 juin 2010, http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/06/11/turquie-contre-israel-washington-nie-ses-propres-responsabil.html#more
«Turquie contre Israël : Washington nie ses responsabilités et accuse les Européens... alors que les USA sont le grand coupable du gâchis au Proche-Orient :
»Médias : “Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a estimé mercredi à Londres que le refus de l'Union européenne d'intégrer la Turquie en son sein était en partie responsable de la ‘détérioration’ des relations entre Ankara et Israël. La ‘détérioration’ des relations entre la Turquie et Israël est “une source d'inquiétude”, a déclaré M.Gates à des journalistes. La lenteur des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ont contribué à éloigner Ankara des positions occidentales, a-t-il jugé. ‘Certains en Europe’ ont refusé de donner à la Turquie ‘le genre de lien organique avec l'Occident qu'elle recherche’, a-t-il ajouté. Les relations entre la Turquie et Israël se sont sérieusement dégradées après un raid israélien le 31 mai contre un convoi maritime d'aide à Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués. Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ouvertes en 2004, piétinent depuis plusieurs mois. A ce jour, seuls 12 des 35 chapitres d'adhésion ont été ouverts et seul un des 35 chapitres a été bouclé.”
»Cette dépêche mérite une série de mises au point.
»1. Ou Gates se moque du monde, ou il est étranger aux affaires: tout le monde (sauf apparemment lui) sait que le gouvernement Erdogan est en train de recentrer la géopolitique turque sur son espace naturel, le Proche-Orient et les républiques musulmanes ex-soviétiques. Accuser Bruxelles est une ineptie constante de la part de Washington ; entre Obama et Bush la différence est plus faible que la presse européenne ne veut le croire.
»2. Si les relations “se détériorent” entre Ankara et Jérusalem, c'est le résultat de la politique étatsunienne depuis dix ans : en donnant le feu vert à des gouvernements israéliens de droite qui font la politique du pire (dixit Elie Barnavi), Washington a créé un espace politique islamique régional dans lequel Ankara et Téhéran se sont placés comme rivaux-partenaires. Venir maintenant accuser les Européens manifeste un certain culot de la part de M. Gates, rescapé de l'équipe Bush.
»3. M. Gates accuse plus particulièrement Paris (à demi-mot : “Certains en Europe... ”). Ainsi Nicolas Sarkozy est bien récompensé de s'être inféodé aux Etats-Unis, et d'avoir ramené la France dans le carcan obsolète de l'Otan. […]
»6. Washington devrait encore moins s'étonner de voir la Turquie prendre du champ par rapport à “l'Occident”, sachant que les Etats-Unis présentent Israël depuis toujours comme “l'Occident au Proche-Orient” : dès l'instant où l'attitude du gouvernement d'Israël lui aliène son seul allié régional (la Turquie) et fournit un prétexte au tropisme néo-ottoman de M. Erdogan, ce dernier s'éloigne inévitablement de “l'Occident”.
»7. Les négociations UE-Turquie “piétinent” ? Il y a deux façons d'envisager cela.
»Ou bien l'on considère : a) que l'adhésion de la Turquie à l'UE est obligatoire (les Etats-Unis l'exigeant) ; b) que l'UE doit être, non pas l'Europe, mais une entité abstraite et dilatable à l'infini, vassale des Etats-Unis par définition. Alors on peut raisonner comme M. Gates ;
»ou bien l'on se demande raisonnablement pourquoi ces négociations piétinent. On découvre alors que l'intégration de la Turquie, pays non européen, pose à l'Europe des problèmes insolubles.»
Sur Patrice de Plunkett: http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_de_Plunkett. Dans la mesure de la fiabilité de l'article, nous apprenons que:
«Sur le plan chrétien, Patrice de Plunkett est membre du comité éditorial de la revue de prospective catholique Kephas depuis 2003, membre du comité de Philanthropos (institut européen d'études anthropologiques de Fribourg) depuis 2004 [7] et de l'Ordre de Jérusalem Saint-Sépulcre d(Ordre de chevalerie du Vatican pour l'aide aux chrétiens de Terre Sainte), ainsi que chevalier pontifical. Ses analyses s'inscrivent dans le courant central de l'Église, en écho au concile Vatican II, à l'œcuménisme et au catholicisme social …. »
Cela ne fait pas de lui un porte-parole du Vatican actuel, mais exclut de le voir en représentant d'une sensibilité marginale de l'église. (Ce point est confirmé par la simple lecture de son site.)
“GEO”
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