Le choix du KC-X, “terrain miné”

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L'analyste des questions aérospatiales et d'armement Loren B. Thompson, du Lexington Institute, publie le 15 janvier sur le site de cet institut, et le 16 janvier sur UPI, un article évaluant la situation de l’énorme contrat des nouveaux ravitailleurs en vol de l’USAF (programme dit KC-X opposant Boeing et son KC-767 à Airbus associé à Northrop Grumman avec le KC-30).

Thompson, qui est un commentateur avisé des intérêts du complexe militaro-industriel, donne une appréciation assez neutre de la situation (sans prendre position pour l’un ou l’autre candidat). Il met en évidence le caractère extrêmement polémique du marché, la tension qui l’accompagne, la difficulté d’un choix qui sera accompagné, dans un cas comme l’autre, de contestations sévères. Thompson signale la position de favori de Boeing, qui est effectivement l’appréciation la plus répandue.

«Many observers expect the Boeing plane to win, because it was the Air Force's original choice to provide a future aerial refueler in an abortive leasing scheme, and it costs less to operate using the Air Force's existing concept of operations. It also has greater domestic production content, which presumably makes it a political favorite. However, the modified Airbus commercial transport being offered by Northrop Grumman is newer and bigger. If Airbus follows its commercial practice of underbidding Boeing, it will be hard to explain why the Air Force wants to pay more for a less capable plane. Air Force experts respond that bigger isn't always better, since the Airbus plane consumes more fuel and takes up more space on the ground.

»Beyond the operational merits of the two planes, a political minefield lies ahead for the Air Force and whichever contractor it selects. If the Northrop plane wins, buy-America sentiment will surge on Capitol Hill, potentially blocking a purchase. If the Boeing plane wins, legislators from the South whose region stood to benefit from tanker assembly will seek to split the buy between both teams. The Air Force will get its tanker in the end, but which contractor benefits may ultimately come down to a test of political skills, and there is no guarantee new tankers will reach the fleet before old ones begin failing.»

Autant l’analyse de Thompson qu’un bref commentaire de l’Air Force Association Daily du 16 janvier, laissent penser que le processus conduisant à la production effective de l’avion pourrait être freiné ou entravé par des contestations. (Thompson: «The U.S. Air Force has tried to run a squeaky-clean acquisition process to make sure tanker modernization finally gets moving, but whoever loses the award is sure to protest, leading to further delays.» AFA: «USAF anticipates announcing the winner around February, but officials have said the service will not rush its decision.»)

Mettant à part les spéculations sur le choix de l’USAF, qui est important pour les relations transatlantiques puisqu’un avion d’origine européenne y est impliqué, une chose apparaît très probable. La tension politique régnant autour de ce marché a toutes les chances de conduire à un enlisement du processus et à des retards importants de programmation. Le destin du programme KC-X risque fort d’illustrer le climat de quasi-paralysie existant à Washington aujourd’hui dans les cas des grands programmes d’équipement du Pentagone. Il faut rappeler que le programme KC-X est en compétition, sous des formes diverses, depuis 2002, qu'il a été une première fois victime d'un scandale majeur et qu'il a été rouvert déjà à deux reprises.


Mis en ligne le 17 janvier à 01H40