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2021Un aspect intéressant du “mouvement” antiSystème (ou pourrait-on dire “la réaction de résistance antiSystème”) est le développement structurel des critiques radicales du système de l’américanisme, composante opérationnelle centrale du Système, dans le chef d’anciens militaires haut gradés US. Nous parlons moins du nombre que de la résilience, la durée, l’organisation de l’opposition de ces anciens militaires de haut rang. Le passage à la “dissidence” se fait en général “en douceur”, au travers d’interventions dans la presse, et s’installe sur la durée. Le cas le plus récent est celui du général Michael Flynn, qui se trouvait au 10è anniversaire de RT à Moscou, le 10 décembre, comme orateur du séminaire organisé ce jour-là, et qu’on retrouve à côté de Poutine lors du déjeuner officiel de cette manifestation.
Un “dissident” fameux dans cette catégorie est le colonel Wilkerson, ancien officier de la 101ème division aéromobile, conseiller de sécurité nationale du général Powell lorsque ce dernier était président du Joint Chiefs of Staff, puis chef de cabinet du même Powell, secrétaire d’État de 2001 à 2005. Wilkerson ne cesse de se radicaliser. Le 13 décembre, il a été interviewé pour le site Empire Files, par Abby Martin (voir le DVD sur YouTube). Le Washington’s blog signale le 16 décembre cette interview et en donne les principaux points, rapportant, selon la confidence de l’intéressé, que Wilkerson avait été conduit à son engagement actuel par les pratiques de torture et de violation des lois internationales par les dirigeants civils de l’administration GW Bush, spécialement le vice-président Cheney.
On lit ci-après quelques citations des principaux points développés par Wilkerson. Les points les plus marquants concernent la nature de l’“Empire”, sa “gloutonnerie de puissance” (il n’en a jamais assez) et son inhérente instabilité en constant développement. Wilkerson termine avec une réponse à la question “que faire ?”, par un appel pur et simple à la “révolution” rappelant les diatribes des Black Panthers à la fin des années 1960 : « Pour arrêter l’Empire, une puissante minorité, sinon une majorité des citoyens US doit se dresser ... pour dire “Ca suffit”. Cela signifie-t-il une révolution ? Cela se pourrait. Cela se pourrait bien... »
«...US’s foreign bases are “colonial, imperial” stations over the globe. [...] ‘The empire… is run by about one percent of the people, if not fewer, in this country, constituting essentially a plutocracy.’ [...] Military officers retire from the military, go to arms manufacturers and media jobs to make the media ‘want war’. [...] US is ‘oriented towards first what increases its power, and second what makes it rich.’ [...] US military ‘isn’t an all volunteer force. It’s an all-recruited force, because we’re spending billions of dollars to entice these people, who feel that they don’t have many other prospects, into the armed forces’ ... [...]
» ‘Empire never has enough. That’s the nature of imperial power. It never has enough. It never has a stable status quo. It has an increasingly unstable status quo.’ [...] To stop the empire, ‘a powerful minority, or a majority’ of US citizens must ‘stand up … and say, I’ve had enough. Does that mean revolution? It might. It might indeed.’ »
Mis en ligne le 16 décembre 2015 à 16H14