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600L’intervention au Sénat US contre la possible vente du Mistral à la Russie, dont nous avons parlé hier 21 décembre 2009, est présenté dans un journal de Moscou, RBC, selon un relevé de Novosti le 21 décembre 2009, comme une intervention du Complexe militaro-industriel US. Plus que d’un commentaire, on notera qu’il s’agit de l’analyse d’un expert, qui exprime ainsi une appréciation des milieux politiques et stratégiques russes sur l’attitude US.
Cette analyse complète plus qu’elle ne contredit celle que nous donnions hier, notamment dans l’appréciation, certainement intéressante, de la volonté du Complexe (US) de rechercher un affaiblissement de ses concurrents (européens, dont la France surtout). Il est à noter que, dans cette affaire du Mistral, les Russes mettent actuellement l’accent sur le fait qu’ils considèrent plusieurs fournisseurs, et non pas seulement la France, et qu’ils ont lancé également des appels d’offre à des chantiers navals en Espagne et en Hollande.
La présentation de l’article de RBC par Novosti:
«Une résolution soumise au Congrès américain invite les pays membres de l'OTAN et de l'Union européenne à ne pas vendre d'importants systèmes d'armements ou autre matériel offensif à la Russie.
»Parmi tous les pays membres du bloc de l'Atlantique Nord, la résolution proposée par les républicains ne mentionne que la France, ce qui témoigne le désir des membres du Congrès de “mettre en garde” cette alliée contre la vente à la Russie du porte-hélicoptères Mistral, ainsi que d’une licence pour la construction de 4 à 5 navires de ce genre dans les chantiers navals de Saint-Pétersbourg.
»Pour la première fois un des fondateurs de l’OTAN peut vendre un tel armement à la Russie, successeur de l'Union Soviétique, pour la lutte contre laquelle avait été fondée l'Alliance. Bien que l'actuel président Barack Obama, représentant du parti démocrate américain, ait maintes fois parlé de "redémarrage" des relations avec Moscou, notamment dans les domaines politique et militaire, il est évident que ce réchauffement est désagréable à ses opposants républicains.
»La préoccupation des hommes politiques américains ne s'explique pas seulement par l'obtention éventuelle d'armements et de technologies modernes. “Les Américains sont préoccupés moins par la coopération militaire entre la Russie et les pays de l'OTAN que par la défense des intérêts financiers de leur propre complexe militaro-industriel, estime le directeur de l'Institut d'évaluation et d'analyses stratégiques, Vaguif Gousseïnov. Les achats, par la Russie, de nombreux systèmes d'armes – il s'agit aujourd'hui non seulement de navires de la classe Mistral, mais aussi de drones, de systèmes de liaisons, etc. – ne causera certainement pas un grand préjudice au complexe militaro-industriel américain et encore moins à la sécurité des Etats-Unis, mais cela peut renforcer les positions de leurs alliés, concurrents sur le marché des armes”.»
Mis en ligne le 22 décembre 2009 à 06H14