Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
6293Des essaims d’insectes assombrissent le ciel en Afrique de l’Est, au Yémen et en Arabie. Formant des nuages compacts et bruissant d’un son métallique, ils détruisent tout sur leur passage. Des centaines de milliards de criquets pèlerins arrivent en masse, dévorent 400 000 tonnes de végétaux par jour et laissent la désolation après eux.
Ces pays connaissent la pire des invasions de ces acridiens depuis 70 ans. La survenue de plusieurs cyclones au Yémen et en Arabie tenue par les Bédouins a favorisé la végétation dans des zones désertes où leur présence est habituellement limitée. La fréquence anormalement élevée de cyclones dans leur habitat a permis leur multiplication débridée. Le réchauffement climatique a déséquilibré le système écologique qui interdisait la prolifération d’un insecte inoffensif s’il reste contenu.
L’épandage d’insecticides sur les zones de reproduction est proposé comme solution par les experts de la FAO, elle requiert plusieurs milliards de dollars. La communauté internationale n’a recueilli pour l’instant que quelques millions.
Une pénurie alimentaire va frapper le Kenya, la Somalie et l’Éthiopie mais les effets se feront ressentir aussi sur le Yémen, déjà ravagé par un blocus meurtrier, qui n’a pu intervenir sur les foyers primitifs de la formation des essaims en raison de la guerre infligée par les Bédouins du Nedjd.
Le ciel d’Arabie se recouvre lui aussi de ces colonies sur des surfaces de milliers de km2.
Plus d’une centaine de membres de la famille royale des Bédouins du Nedjd ont été contaminés par le SARS-CoV2. Le vieillard qui occupe encore le trône est allé se confiner dans une île de la Mer Rouge et son fils MBS, son successeur auto-désigné, s’est isolé avec sa garde rapprochée et quelques ministres loin de la capitale.
Le gouverneur de la province de Riyad appartenant au premier cercle est en soins intensifs. L’hôpital où se fait soigner la famille de près de 20 000 personnes s’organise pour recevoir un afflux de malades, 500 lits de réanimation sont préparés. Il faudra bien que leurs Altesses s’accommodent de la valetaille immigrée, soumise à des règles strictes pour son ‘importation’, méprisée, parfois battue à mort, qui va la soigner. L’arrogance de cette caste ne l’a pas épargnée de cette infection qui se montre si égalitaire. Le virus éclaircira sans doute les rangs de la génération des frères et des cousins aux âges bien vénérables.
Le cours du pétrole a atteint ces dernières semaines le plancher d’une vingtaine de dollars. Il s’apprêtait à s’enfoncer durablement sous celui des dix.
La récession confirmée de 2019, aggravée par le choc de la pandémie de COVID-19, a freiné la consommation de cette matière première. L’offre a été maintenue, plus qu’abondante, posant de réels problèmes stockage. Sur la capacité de 4,5 milliards de barils de stockage mondial, 80% est déjà saturée.
Cette bataille des prix oppose en apparence la Russie et les pays du Golfe. Les Bédouins du Nedjd perdent l’essentiel de leurs revenus alors qu’ils ont endetté le pays, le niveau de la dette passera de 24 à 26% du PIB en 2020 avec un déficit public prévu qui s’accroîtra de 46%. Le peu de succès recueilli par l’émission de titres d’ARAMCO fin 2019 ne laisse pas prévoir pour l’heure l’amélioration des finances. Le régime comptait sur cette rentrée d’argent pour diversifier enfin après plus de soixante dix ans de gabegies les ressources du pays. Les négociations des pays de l’OPEP + la Russie pour réduire la surproduction vont être âpres car l’Arabie avait monté en mars, dans un geste suicidaire, sa production de 9 à 13 millions de barils par jour. Par ailleurs les pays de l’OPEP + ne représentent que 40% de la production mondiale ce qui implique que tout le monde s’y mette. La production étasunienne, issue du craquage, en souffre et c’est elle qui est visée dans le réaménagement des parts de marché.
Les Musulmans n’accompliront pas leur pèlerinage à la Mecque cette année.
Cette source de revenus très importante pour les Saoud, jamais estimée, est tarie cette année. Depuis quelques années, et surtout depuis la guerre entamée contre le Yémen, des mots d’ordre de boycott du pèlerinage ont émergé, ça et là. La majorité des fidèles est révoltée par la monarchie des Ibn Saoud, capable de mener des guerres en Irak, en Syrie et au Yémen tout en faisant protéger les Lieux Saints par une entreprise israélienne de sécurité (et surtout de surveillance). Leur colère est montée d’un cran quand les Corrompus du Nedjd ont passé des accords avec Israël et les Usa pour liquider la question palestinienne, l’œuvre du gendre de Trump sous le nom du Grand Deal, déjà au programme depuis leur accession au pouvoir.
La pandémie s’est chargée de cette tâche urgente. La Mecque est déserte.
L’autre bonne nouvelle est que le pétrodollar n’est plus le garant géopolitique du dollar.
Enfin, la libéralisation des mœurs, ouverture de boîtes de nuit, de maisons de jeu et de cinémas décrétée par MBS, le grand équarisseur des journalistes, a fait perdre toute légitimité religieuse à cette bande de voyous en abaya. Le pacte initial entre le fondateur de la dynastie et le réformiste rétrograde Abd el Wahab est rompu. La classe des savants et faux savants religieux, importante numériquement et idéologiquement, se fera entendre.
Dans ce contexte d’épuisement moral et financier, les Bédouins du Nedjd ont proclamé unilatéralement un cessez-le-feu à leur intervention criminelle au Yémen. Il est vrai que ni la camelote (*) achetée aux Usa ni leur soutien logistique n’ont montré leur efficacité dans un affrontement qui avantage les habitants du pays. L’attaque réussie du centre névralgique de deux installations pétrolières et les tiraillements parmi les membres de la Coalition anti-yéménite ont dû faire le reste.
Le pays reste cependant sous l’état de siège, affamé. Les Houtis ne se considèrent pas engagés par la décision arabe. Ils continueront de harceler de leurs drones les agresseurs qui les assiègent.
Il semble que le Temps des Pharaons soit révolu. Plusieurs des plaies qui mettent fin à de longues dominations s’abattent enfin sur eux. Au Ciel sont peut-être parvenues les plaintes des enfants yéménites, irakiens, syriens et palestiniens.
(*) Une anecdote circule à ce sujet. Un riche collectionneur de vins millésimés ouvre pour ses amis une des bouteilles parmi les plus chères de sa cave. Ils sont tous surpris par le goût de piquette du breuvage. L’hôte répond, « ces bouteilles ne sont pas faites pour être bues mais vendues ». Il en est de même de la ferblanterie vendue aux Arabes. Elle n’est pas conçue pour être utilisée.