Le Congrès s’agite, face à la remontée de la violence mexicaine

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Le Congrès, à un train de sénateur accéléré, s’empare peu à peu de l’affaire mexicaine, de la crise de la “guerre” des narco-trafiquants, etc. Ce qui lui importe, surtout, c’est la diffusion de cette “guerre” vers le Nord, dans le cœur des USA, et les autres implications des USA dans le conflit (notamment le trafic des armes US vers les cartels).

On “encommissionne” et on auditionne la crise mexicaine désormais. L'emploi du mot “encommissionner” a, aux USA, un sens exactement inverse à celui qu’on lui donne en Europe, si on l'emploie effectivement pour signifier qu’un problème, une affaire, un dossier entre dans le circuit de l'examen approfondi de la bureaucratie du corps législatif et, notamment, fait l’objet d’auditions devant la (les) commission(s) ad hoc de la Chambre et du Sénat pour le documenter en long et en large. Cela ne signifie certainement pas l’“enterrer” mais, au contraire, lui donner un statut respectable, le faire naître à une existence constitutionnelle, entraînant son existence affirmée au niveau médiatique. Voilà où en est l’affaire mexicaine.

…C’est-à-dire que la “crise mexicaine” prend de plus en plus une allure “américaniste” et intérieure, qu'elle devient par conséquent une crise mexicano-américaniste. L’“implication” des militaires US, c’est-à-dire l’intérêt des militaires pour la crise quelle qu’en soient les conséquences (intervention ou pas?), va dans ce sens. Elle ne signifie pas, dans ce cas, un engagement “extérieur” de plus mais un renforcement de l’évolution vers l’amarrage intérieur (US) de la “crise mexicaine”. L'intérêt du corps législatif complète et renforce l'intérêt des militaires. Les rouages du système se sont mis en branle.

Un texte de CNN du 17 mars rapporte des échos d’une audition du Sénat, le même jour. Plusieurs faits et situations sont détaillés, tous liés à la situation intérieure US, caractérisés par l’idée d’un sénateur que “la crise monte vers le Nord”

• La question des armes est capitale. C’est la reconnaissance que l’armement des cartels est assuré, le plus légalement du monde, par l’achat massif et constant d’armes US aux USA même, où les armes sont en vente libre. Deux mille armes à feu sont transférées quotidiennement des USA vers le Mexique, – mesurant la participation notable des cartels à la production économique US, dans ces temps de crise... «“The drugs are coming north, and we're sending money and guns south,” said Durbin, chairman of the Senate Judiciary Subcommittee on Crime and Drugs. “As a result, these cartels have gained extraordinary power.” About 90 percent of guns seized in Mexican raids are traced back to the United States, according to the federal Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives, he said. About 2,000 firearms cross the border into Mexico daily, according to the Brookings Institution, he added.»

• Le désordre et la criminalité apportés par les cartels s’enfoncent largement dans les USA, jusqu’à l’Illinois (l’Etat du sénateur Durbin) et à une ville comme Chicago… «In Phoenix, Arizona, in 2008, 366 kidnappings for ransom were reported – more than in any other U.S. city, Durbin said, citing federal statistics. The vast majority of those, he said, were related to Mexican drug cartels. […] It's not only border states that are affected, either. Authorities believe cartels reached 230 American cities, up from 50 in 2006, Durbin said. In his home state of Illinois, far from the Mexican border, he said, cartels are believed to operate in three cities: Chicago, East St. Louis and Joliet.»

• Il existe des sujets d’inquiétude spécifiques, concernant l’emploi de certaines armes par les cartels, concernant leur “militarisation”, y compris aux USA même. «Also Tuesday, a federal firearms official told the subcommittee there has been a “troubling increase” in the number of hand-grenades seized from Mexican drug traffickers recently, and that officials are concerned violence involving explosives could spill into U.S. border towns. “In the past six months, we have noted a troubling increase in the number of grenades seized from, or used by, drug traffickers,” William Hoover of the Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives told the Senate subcommittee. “We are concerned about the possibility of explosives-related violence impacting our U.S. border towns,” he said.»

Le site ThinkProgress confirme cet intérêt nouveau pour le Mexique: «With the severe economic recession and continuing U.S. involvement in Iraq and Afghanistan, the growing crisis of drug-related violence in Mexico has thus far received less public attention than it should. But Obama administration officials are clearly aware of the problem.». Le 18 mars, le site met en ligne un dossier avec de nombreux liens d'accès à différents textes sur la question.

Un long article du Los Angeles Times, le 15 mars, donne un rapport très complet sur la question de l'armement des cartels. Un aspect particulièrement impressionnant, c'est le développement possible de système du type “voiture piégée”, ou Improvised Explosive Devices (IED), selon le jargon US développé pendant la guerre en Irak.

«There are even more ominous developments: Authorities reported three thefts of several hundred pounds of blasting material from industrial explosives plants in Durango during a four-day period last month. Authorities believe the material may have been destined for car bombs or remotely detonated roadside devices, which have been used with devastating effect in Iraq, killing more than 1,822 members of U.S.-led forces since the war there began nearly six years ago. [...]

»“There is only one reason to have bulk explosives," said Thomas G. Mangan, spokesman in Phoenix for the U.S. Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives. "An improvised explosive device. A car bomb.”»


Mis en ligne le 19 mars 2009 à 09H01

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