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477422 juin 2023 (14H45) – J’appartiens à une génération où l’on vénérait encore les “vieux sages”. C’était par exemple le cas de Konrad Adenauer, qui semblait indestructible et dont on disait que son incroyable allant avait beaucoup à voir avec la prise régulière d’une sorte de potion magique & mystérieuse, où le suc de testicules de bouc ou de taureau, – c’est bien dit n’est-ce pas, avec une charmante incertitude ? – avait son mot à dire. Quoi qu’il en soit, l’homme domina tout l’après-guerre allemand, cette terrible épreuve de relèvement, jusqu’à sa rencontre, presque une idylle, avec de Gaulle. Il fut ensuite traîtreusement éliminé par ses “amis” et le traité de Paris charcuté par le parti atlantiste au Bundestag, au sein de la CDU-CSU.
Je veux dire, par cet exemple anodin, qu’alors la vieillesse, lorsqu’elle était encore active, était protégée par une aura de sagesse ; vieux certes, plus lent peut-être, mais cette lenteur également pour le temps de la réflexion d’où naissaient des manœuvres aimables et irrésistibles. Grand admirateur de Talleyrand, je trouve que son plus grand exploit se situe au crépuscule de sa vie, lorsqu’il était déjà épuisé par la vieillesse, au cours de la très longue conférence de Londres (1830-1831) qui aboutit à la formation d’une Belgique neutre et évita une guerre européenne que les jusqu’auboutistes du rattachement à la France auraient sans doute provoquée. Une fois de plus, Talleyrand, alors ambassadeur de France à la Cour de Saint-James, était seul contre les autres grands du continent puisque tous les soupçons convergeaient vers la France, et il sut suffisamment bien y faire pour semer la zizanie chez eux en conduisant à une issue installant une paix qui profita à la France.
Pourquoi cet éloge des vieux ? Parce que leur expérience et leur sagesse suppléent à leurs forces déclinantes, parfois dans une mesure confondante ; parce qu’ainsi ils prennent leur temps et ils sont maîtres du Temps... Mais notre époque, avec la GrandeCrise qui la caractérise, a même réussi à subvertir cela ! L’éloge est donc celui des “vieux d’hier”.
Le vieil homme qui tient le premier rôle aujourd’hui, ils sont allé le chercher chez les idiots et les corrompus. Joe Biden fut durant sa carrière un idiot cynique et un corrompu avide, qui s’en est allé chercher la folie pour caractériser sa vieillesse. Et c’est lui que l’on nous donne en récompense. Plus que jamais, il mérite la superbe devise, souvent répétée ici, que lui offrit le président Obama lorsque Biden était son vice-président et qu’il s’était particulièrement distingué :
« Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de Joe à foutre la merde. »
Bien entendu, si je m’essaie à cette réflexion, même pas nostalgique mais plus pathologique et je dirais donc mélancolique, à un point où je suis même fatigué jusqu’à l’incapacité d’ironiser sur la senile dementia du vieil homme, c’est à cause de son dernier coup concernant Xi sacré et publiquement désigné, – “dictateur” ! – ici, selon Larry Johnson :
« Joe le dément a frappé à nouveau. Moins de 24 heures après que le secrétaire d’État Blinken ait fait une génuflexion devant les Chinois, leur assurant que les États-Unis sont vraiment, vraiment, vraiment sincères dans leur soutien à la politique d'une seule Chine et qu'ils n'appellent pas à l'indépendance de Taïwan, Joe Biden a ouvert son clapet et a traité Xi Jinping de dictateur. Si cette déclaration a été applaudie par les bailleurs de fonds américains, elle a détruit la crédibilité de Blinken auprès des Chinois et a confirmé leurs pires soupçons quant aux intentions des États-Unis.
» Dans l'art de la diplomatie, dire ce que l'on pense ou croit vraiment n'est pas une pratique acceptable. Alors que de nombreux Américains pensent que le président chinois Xi est un dictateur et se demandent ce qui se passe autour de la remarque intempestive de Biden, le fait de dire cela en public renforce les doutes des Chinois quant aux intentions des États-Unis et rend pratiquement impossible toute relation de travail productive entre les États-Unis et la Chine à l’avenir. »
Vous imaginez l’affolement dans la basse-cour de l’administration, à la Maison-Blanche, au département d’État où l’on vous assure qu’il n’a pas voulu dire cela, d’ailleurs qu’il dit n’importe quoi pour faire croire qu’il dit n’importe quoi, et qu’il a dit cela finalement pour calmer les durs antichinois de son gouvernement, – des gens comme Joe Biden par exemple, – mécontents de voir Blinken et les États-Unis “humiliés” à Pékin.
Ainsi cette crise de civilisation est telle que, non seulement elle corrompt la jeunesse, ce qui est classique, mais elle corrompt la vieillesse, ce qui est tout de même plus original ; du moins sont-ce les vieux corrompus par cette crise, dont nous héritons dans nos entreprises douteuses.
Lorsque Biden est apparu dans les primaires démocrates au printemps 2020, je me suis dit qu’il ne valait même pas une demi-ligne de commentaire. Pour moi qui avait suivi de longue date la politique US, il était de notoriété publique qu’il n’avait aucune intérêt, étant, outre d’être vieux, d’une nullité sans pareille, avec quelques formidables casseroles, notamment de marque ukrainienne, trônant dans la vaisselier de la famille. Je vous assure, j’avais la certitude que les démocrates choisiraient n’importe qui sauf Biden, que la direction du parti, complètement manipulée par le DeepState, avait assez d’expérience pour savoir de quel bâton merdeux il s’agissait... Et voilà le résultat ! Il m’a stupéfié, absolument laissé sans voix ! (Mais pas sans plume, bon...)
Ne me dites pas, ne me dites surtout pas qu’il n’y a pas une part considérable d’une force absolument écrasante d’autodestruction en action ; comme cette sorte de force d’attraction formidable qu’exerce les trous noirs de nos univers ; trous noirs de nos autodestructions en chantant, si contents de nous et d’être nous...
L’obsession antiTrump, certes, a joué son rôle dans cette folle ascension de Biden-Joe... Encore un aspect de cette force d’autodestruction, car aboutir à la possibilité d’un duel Biden-Trump est déjà en soi catastrophique, quel que soit le vainqueur du duel... Et puis enfin ! A moins que l’on fasse sauter Biden d’ici là et qu’on mette JFK Jr. à la place ! Plus personne n’y comprendra plus rien et, croyez-moi, dans tous les cas de figure on fonce à toute allure vers une issue pleine de Charybde en Scylla... Et tout cela, parce qu’il y a Joe, son gâtisme, sa méchanceté de petit vieux devenu dingue, sa hargne, son aveuglement dément, sa façon de semer le désordre en crachouillant et en trébuchant... Il est le nœud gordien de la crise interne qui pourrait, qui devrait avoir raison des USA en 2024-2025.
Depuis son “élection”, – permettez-moi les guillemets, parce que, vraiment, j’en ai des tonnes disponibles et il faut bien en user, – je n’ai cessé d’être stupéfié. De lire et d’entendre que l’on prît au sérieux ce personnage, dans ces circonstances, alors que tout journaliste avec un tant soit peu d’expérience sait de quoi il s’agit... Mais non, pas du tout, révérence, salut au drapeau, jugements chargés du respect que l’on réserve aux imposteurs les plus éhontés, haute considération de l’empereur gâteux et tripatouilleur de petites filles, rien n’a manqué dans notre presseSystème et chez nos officiels. Nul ne s’est aperçu que l’Empereur était nu et le vieil homme indigne à force d’être gâteux et accablant du poids de son irresponsabilité, installant une révolution folle et capable de renverser toutes les structures de notre civilisation, – comme ça, sans crier gare, sans y prêter vraiment attention.
Aujourd’hui où il nous fait ce coup de traiter Xi de « dictateur » après que Blinken s’en soit allé à Pékin baisser sa culotte étoilée, ma stupéfaction termine sa révolution, dans le sens spatial, veux-je dire ; l’élipse se boucle et je reviens au cœur de ma conviction du départ de ma randonnée, et terminant sur des acclamations qui vous paraîtront peut-être inattendues... Car n’est-ce pas, enfin, le vieux Robinette-Bidet, c’est bien l’homme qu’il nous fallait ! Le seul qui soit capable, jusqu’au bout, de percer des trous dans la coque à bâbord, de massacrer la carène à tribord, de soigner les voies d’eau comme autant de fuites en avant et vers le fond, – encore plus efficace qu’un iceberg face au ‘Titanic’.