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3330La bataille qui se joue, présentement, sur le front identitaire est plus pernicieuse qu’il n’y paraît et son dénouement pourrait bien avoir des conséquences dramatiques sur l’avenir de notre nation. François Legault, premier ministre du Québec a raison de vouloir remettre la question des accommodements religieux sur le métier d’une joute politique qui est train de transcender les divisions partisanes.
Les Québécois, conscients de la progression de l’agenda d’un certain islam radical, non fantasmé, veulent mettre un terme au cheval de Troie des accommodements raisonnables et aux déclinaisons mortifères d’un multiculturalisme canadien servant de doctrine d’état destinée à araser toute velléité de cohésion nationale à l’intérieur d’une province ou à l’échelle pancanadienne. L’Islam conquérant, à contrario des autres religions, travaille sur plusieurs plans : il forme et encadre ses militants en profitant d’un réseautage de mosquées et de centres culturels qui sont financés par des organismes apparentés aux Frères musulmans.
Le Qatar qui a pris le contrôle d’une part importante des avant-postes de l’Islam conquérant en France tente de prendre ses distances de cette puissante confrérie soufie qui est proche de certaines loges maçonniques bien implantées en Égypte, au Qatar et un peu partout dans le bassin méditerranéen. De fait, le gouvernement Trump vient de mettre une pression considérable sur l’émirat du Qatar, ce qui a forcé les autorités concernées à mettre à la porte une partie de l’état-major de la confrérie.
Mais, les Frères musulmans ont l’habitude de muter, tels des caméléons, afin de passer en mode clandestin pour se faire oublier et, par la suite, réinvestir certaines positions tactiques qui leur permettront d’infiltrer des organisations religieuses, culturelles ou politiques. Ici, au Québec, la confrérie a déployé ses ailes dans plusieurs villes de la province en utilisant des prête-noms associatifs ou corporatifs.
Travaillant, la plupart du temps sur le terrain culturel, les Frères musulmans disposent des puissants fonds d’investissement des Émirats arabes et d’autres puissances du monde islamique afin de mettre sur pieds des centres culturels qui serviront de satellites et de relais pour l’implantation de mosquées salafistes. Les acteurs politiques québécois qui ne dorment au gaz ont très bien su prendre le tempo de cette mouvance et ils ont décidé de briser net cet élan conquérant.
Outre le prosélytisme de l’Islam radical, il ne faut pas oublier les velléités d’une pléiade de communautés qui refusent de s’intégrer en prétextant vouloir préserver des droits acquis ou, à tout le moins, des droits enchâssés dans la Constitution canadienne. C’est toute l’histoire des accommodements raisonnables et de cette Charte canadienne des droits et libertés qui agissent comme des sas permettant aux militants communautaires les plus rabiques de contourner les exigences de la société d’accueil.
De passage à l’émission « Tout le monde en parle », en février 2017, Nadia el-Mabrouk osait avancer que « les accommodements ne favorisent pas le vivre-ensemble ». Professeure à l’Université de Montréal et militante pour la laïcité, Mme el-Mabrouk met de l’avant un « vivre-ensemble » qui est discutable dans un contexte où le peuple québécois semble avoir de la difficulté à baliser ses choix culturels dans l’espace public. De quel « vivre-ensemble » parle-t-on ?
Quoi qu’il en soit, François Côté, dans un article d’opinion mis en ligne dans l’édition du Devoir du 16 février 2017, pose certaines questions qui sont devenues des incontournables. Ainsi, il nous interpelle à propos des enjeux suivants : « Les pratiques religieuses peuvent-elles être invoquées pour ne pas avoir à suivre les mêmes règles que tout le monde ? Ce qui pose réellement problème avec les accommodements accordés au nom de la religion, c’est la vision juridique qui les sous-tend : une vision libérale et communautariste appliquée par la Cour suprême du Canada en raison d’une Charte canadienne des droits et libertés (qui a été imposée au Québec en dépit de son opposition) … ».
Et, c’est ici que François Legault a judicieusement pris la décision d’agiter la menace de l’utilisation de la clause nonobstant afin de battre en brèche toutes les tentatives de recours judiciaires qui ne manqueront pas de surgir s’il va de l’avant avec son projet de loi sur les signes religieux portés par les fonctionnaires en autorité. Et, le nouveau premier ministre l’a bien compris : le plus tôt sera le mieux, puisqu’il envisage de consacrer son mandat à la tête d’un gouvernement majoritaire à dénouer d’autres impasses qui peuvent avoir des conséquences encore plus dramatiques pour la survie de notre nation.
Les accommodements religieux ne sont que la pointe de l’iceberg d’un chartisme qui permet à certaines communautés culturelles de se soustraire face au devoir d’intégration à la nation d’accueil. Ainsi, outre les symboles religieux, il y a l’emploi de la langue d’affichage dans les commerces qui est en jeu, sans oublier toute la question si controversée des accommodements de nature alimentaire ou médicale. Il s’agit de la déclinaison d’un syndrome qui, s’appuyant sur la doctrine multiculturelle et les chartes canadiennes, contribue à dissoudre toute forme d’identité québécoise.
Les minorités agissantes, soutenues de l’intérieur par les Anglo-Québécois et, de l’extérieur, par le dominion canadien, jouent la carte du chantage afin de préserver leur allégeance à la couronne britannique et de conserver certaines prébendes qui leur ont été réservées pendant un demi-siècle par l’omnipotent Parti libéral du Québec. C’est tout ce réflexe malsain qu’il faut briser et la question des accommodements constitue le nerf de la guerre. Il faut y mettre un terme définitif.
Autrement dit, les immigrants devront, et cela rejoint la thèse de François Legault, prêter un serment d’allégeance à la langue française et aux valeurs de la nation québécoise s’ils veulent obtenir un certificat de citoyenneté leur permettant d’établir leurs pénates chez nous. Le vivre-ensemble québécois n’a rien à voir avec celui qui caractérise l’état des choses dans le Canada anglais.
D’ailleurs, l’opiniâtreté du nouveau premier ministre désigné pourrait bien finir, s’il n’abandonne pas en cours de route, par l’aider à tisser des liens avec un Doug Ford en Ontario ou d’autres forces patriotes actives à l’échelle pancanadienne. Défendre les intérêts du Québec n’interdit pas une alliance de circonstance avec d’autres gouvernements provinciaux contre la doctrine multiculturelle maintenue de force par Ottawa.
Le temps presse et le Québec ne peut plus tergiverser face à l’ampleur du désastre qui le guette à court terme. Ce nouveau gouvernement doit être résolument autonomiste, sans avoir peur de mettre de l’avant une doctrine nationaliste et une attitude volontariste qui demeurent les seuls outils disponibles en l’état des choses. Il s’agit d’aller puiser dans le vaste patrimoine politique qui est le nôtre pour y chercher les clefs de lecture nécessaires pour surmonter les problèmes actuels.
Paradoxalement, le Christ en croix, à l’Assemblée nationale, montre la voie à suivre pour les générations futures. Sa présence au beau milieu des armoiries de la Couronne britannique représente le défi qui est le nôtre : perdurer envers et contre tous, nous, les Français d’Amérique.
Le Crucifix de l’Assemblée nationale, contrairement aux armoiries de la Couronne qui sont liées à l’Église anglicane, n’est pas un symbole religieux. Ce n’est pas ce que le premier ministre Duplessis voulait signifier lorsqu’il l’a mis en scène sous les cimaises de la domination parlementaire britannique à laquelle nous sommes soumis. Le Crucifix ne représente pas les armoiries du Saint-Siège, à Rome, ni le symbole d’une église en particulier. Il symbolise, a contrario, la force de vie d’un Christ qui a su défier le Sanhédrin et la puissance temporelle de Rome. Il transcende le spirituel et le temporel. Symbole par excellence du vivre-ensemble des Français d’Amérique. Y toucher, c’est assassiner une part de nous-mêmes.
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