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823L’increvable Tony Blair est de nouveau optimiste. Après l’Irak (et l’Amérique in the pocket, cela va sans dire), c’est au tour de l’Europe; un grand dessein chasse l’autre, un succès succédera au précédent. Ainsi raisonne la “spin-équipe” de Tony Blair. (“Spin” désignant l’activité de communication poussée à l’extrême qu’on lui connaît, jusqu’au virtualisme.)
Le très honorable Jonathan Freedland a recueilli les confidences intéressées de la “spin-équipe” de Blair, qu’il rapporte dans The Guardian de ce jour, sous le titre de « Last man standing, — According to the optimists, events in France have left a Blair-shaped hole right at the heart of Europe ». L’idée est simple : Chirac est affaibli, Schröder est KO, tout le monde dit que l’Europe hyper-libérale est irrésistible, — pourquoi cela ne serait-il pas le cas? C’est-à-dire : pourquoi cette Europe mythique ne s’imposerait-elle pas avec Blair à sa tête ou tout comme? Ainsi, d’un côté tiendrait-il (on ne vous dit pas par où) l’Amérique, de l’autre l’Europe. Le “grand écart” transatlantique transformé en triomphe pan-occidental.
La “spin-équipe” est persuadée de son affaire. Il faut avouer que Freedland semble ne l'être pas vraiment, de son côté, et chaque fois qu’il écrit le mot “optimiste” pour désigner la “spin-équipe”, on sent qu’il rêve d’ajouter à contre-pied la formule classique selon laquelle “un pessimiste est un optimiste bien informé”. Sa conclusion est de cette eau.
« It will have to be handled gently, they concede. “This can't be ‘Blair's crusade to kick European ass’.” But he will have allies. By 2007 Nicolas Sarkozy could be president of France and Angela Merkel chancellor of Germany, both of whom are Blair-compatible.
» It sounds good, but it may be a tad too wishful. If Blair is not planning a series of concrete EU moves, then he will not get the tangible gains he clearly believes European voters want. Even if his advocacy does work, changing attitudes takes time; to replace French anger at the EU with gratitude will take more than a year or two. Above all, it is precisely the Atlanticist, Blairite kind of economics that French voters rejected on Sunday. To suggest an increased dose will win them over is perverse.
» It's also fair to ask whether Blair really has the strength to do for Europe what he did to the Labour party — to turn round a doomed brand and make voters love it again. Maybe Blair could have done that once — but now? »
Mis en ligne le 1er juin 2005 à 21H00