Le destin annoncé du rapport de l’ISG : l'accélérateur paradoxal du désordre washingtonien

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Le rapport de l’Iraq Study Group (ISG) de James Baker est sans doute promis à un destin étrange. Composé comme un document parfait du consensus bipartisan habituel à l’establishment US quand les choses vont mal, il pourrait se révéler comme la pomme de discorde idéale, la référence même du désordre washingtonien. Ce serait alors le signe de la profondeur de la crise. Aujourd’hui, le désordre est si grand à Washington que les médecines éprouvées qu’on y applique pour résorber ce désordre, au contraire l’alimentent, l’accroissent.

Le texte de Jim Lobe, le 8 décembre sur Antiwar.com, nous paraît excellent à cet égard. Il décrit implicitement cette extraordinaire situation. Le rapport ISG, au lieu de faire l’unité, focalise les contradictions, les affrontements, les querelles de susceptibilité et de conception. Chaque élément du désordre peut y trouver son miel pour renforcer sa position de contributeur au désordre général. Puisque le rapport de l’ISG n’est pas mal fait, puisque c’est un excellent rapport de compromis et qu’il aboutit au résultat inverse, c’est bien que la messe est dite. La crise washingtonienne l’a définitivement emporté sur toute tentative de la résorber.

Lobe cite l’un des membres de l’ISG, l’ancien chef de cabinet de Clinton Leon Panetta: «This country cannot be at war and be as divided as we are today.» Eh bien, il se trouve que oui, l’Amérique peut être à la fois en guerre et radicalement divisée comme elle l’est. C’est bien là qu’est la tragédie.

L’introduction du texte de Jim Lobe vaut pour une prévision très modérée des malheurs qui attendent le rapport, et Washington également : «One day after its official release, the package of 79 recommendations on U.S. Iraq and Middle East policy released Wednesday by the bipartisan Iraq Study Group (ISG) faced a very uncertain future.

»Denounced by hawks and doves alike in both major parties, the ISG's 142-page report received what at best could be called an ambiguous response at the White House and on Capitol Hill.»


Mis en ligne le 9 décembre 2006 à 07H59