Le dollar et la contradiction de MAGA

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Le dollar et la contradiction de MAGA

• On connaît le slogan de Trump, MAGA  (‘Make America Great Again’) et l’on pense assez justement, que Trump veut s’attaquer au Système, donc à l’empire. • Alors, que penser de sa lutte contre la dédollarisation ?

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Tout le monde connaît les projets de Trump pour empêcher la dédollarisation du monde en général. Ces projets sont détaillés d’une façon très claire dans le texte ci-dessous (‘euro-synergies, hautefort.com’ , source : ‘Zu erst, 12/2024). Ils établissent des projets radicaux, certains diraient “démentiels” en matière de droits de douane (‘tariffs’) : 25% pour les deux pays nord-américains du Sud et du Nord des USA. Les perspectives ont déjà pesé lourd dans la crise profonde qui affecte le gouvernement Trudeau et pourraient bien nous priver du charmant Premier ministre canadien au début 2025.

Il y a surtout les 100% que Trump veut imposer aux pays des BRICS qui utilisent pour partie leurs commerces hors-USA avec d’autres devises que le dollar. Clairement, cette démarche constitue un acte politique destiné à briser les BRICS. Le problème est de savoir s’il s’agit de la tactique habituelle du businessman qu’est Trump : lancer d’énormes exigences pour gagner des concessions en échange de leur atténuation. Mais dans le cas des BRICS, il y a véritablement une démarche politique, qui est la mort des BRICS.

On notera, en attendant la prestation de serment, que cette affairec représente une des contradictions les plus considérables qui marquent les projets de Trump et la perception qu’on en a. On le voit comme celui qui veut liquider le Système et l’empire dont ce Système a accouché ; mais le voilà, sur ce point, qui envisage de restaurer une des armes principales de l’empire attaquée de toutes parts. Alors, que signifie réellement ‘Make America Great Again’ (MAGA) ?  Òn n’a pas fini de parler de cette sorte de contradictions absolument radicales sinon catastrophiques, – pour lui comme pour les autres, – et nous nous promettons nous-mêmes d’y revenir très rapidement. Il s’agit de bien plus que du sort de la dédollarisation et de la guerre des tariffs.

dde.org

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Dollar : Trump va-t-il trop loin?

Sous la future présidence de Donald Trump, le conflit entre l'économie occidentale dominée par le dollar et le bloc émergent des BRICS pourrait s'intensifier. Trump a récemment ciblé les efforts de certains pays BRICS visant à réduire leur dépendance au dollar et les a explicitement menacés de représailles si ces efforts se poursuivaient. Parmi les destinataires de ces menaces figurent notamment la Russie, la Chine, l’Inde, ainsi que les Émirats arabes unis et d’autres pays membres des BRICS depuis début 2024.

Sur son réseau social "Truth Social", Trump a menacé les pays BRICS d'imposer des droits de douane (punitifs) de 100% s'ils abandonnaient le dollar comme moyen de paiement international et créaient une monnaie concurrente. Trump a même exigé qu’ils s’engagent à ne jamais poursuivre un tel objectif. Textuellement, il a déclaré: «Nous exigeons de ces pays un engagement à ne pas créer de nouvelle monnaie BRICS ni à soutenir une autre devise pour remplacer le puissant dollar américain».

À défaut, ces pays seraient frappés par des droits de douane de 100 % « et devraient s'attendre à devoir renoncer à vendre [leurs produits] à la formidable économie américaine ».

Cette menace est à la fois risquée et présomptueuse. La dédollarisation est en effet déjà en cours depuis un certain temps, accélérée par les sanctions occidentales imposées au début de la guerre en Ukraine et par l’exclusion de la Russie du système de paiements SWIFT. D’autres pays, comme la Chine, qui se considèrent comme des cibles potentielles des sanctions américaines, ont intensifié leurs efforts pour réduire leur dépendance au dollar et privilégier l’utilisation des monnaies locales. La monnaie chinoise, le yuan (renminbi), est particulièrement utilisée comme alternative. De plus, des pays comme l’Arabie saoudite souhaitent également abandonner le dollar. En juin dernier, ce géant pétrolier a décidé de ne pas renouveler l’accord pétrodollar vieux de 50 ans – un tournant stratégique significatif. Les observateurs estiment que cette décision aura un impact majeur sur le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Lors du dernier sommet des BRICS à Kazan, le projet de création d'une monnaie commune a été temporairement suspendu, mais seulement reporté à une date ultérieure, non encore précisée. Actuellement, le groupe BRICS représente environ 45% de la population du globe et 35% de l'économie mondiale – plus que le G7, le groupe des pays industriels occidentaux. Environ 30 autres pays souhaitent également rejoindre les BRICS.

La question n'est donc pas de savoir si, mais quand le dollar perdra sa position de monnaie de réserve mondiale dominante. À Moscou, la réponse aux exigences de Trump a été diplomatiquement réservée mais sans équivoque. Selon l'agence de presse russe Interfax, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré lundi que l’attractivité du dollar « s’érode déjà » et que la monnaie américaine perdait de son influence à l’échelle mondiale.

« Si les États-Unis continuent de forcer les pays à utiliser le dollar, cela renforcera encore davantage la tendance à passer aux paiements en devises nationales », a prédit Pechkov. Il a ajouté qu’il s’agit d’une tendance déjà en cours, qui ne concerne pas seulement les pays BRICS.

Le futur président américain semble toutefois déterminé à imposer le dollar au reste du monde à tout prix, malgré les risques d’escalade des conflits commerciaux qui, en fin de compte, pourraient nuire à l’économie américaine elle-même. Trump a récemment annoncé qu’il mettrait en œuvre dès son premier jour au pouvoir une politique commerciale agressive avec des droits de douane élevés contre la Chine, ainsi que contre ses voisins directs, le Canada et le Mexique. Il a justifié ces mesures par le trafic de drogue et d’êtres humains à la frontière. Cette annonce alimente les craintes d’une guerre commerciale entre les États-Unis et deux de leurs plus grands partenaires commerciaux. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a averti que le plan tarifaire de Trump aurait des conséquences désastreuses pour les deux pays – et a laissé entendre que des mesures de rétorsion pourraient être envisagées.