Le F-35 et les princes du désert dont le roi est le pétrole

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Le F-35 et les princes du désert dont le roi est le pétrole

Nous nous rappelons de féroces empoignades, à Washington, à propos de ventes d’armes au Moyen-Orient. En général, l’affaire opposait Israël et ses relais et l’Arabie et le gouvernement fédéral, parce que l’Arabie réclamait des systèmes d’arme avancés que le gouvernement fédéral était incliné à lui vendre, tandis qu’Israël et ses relais s’y opposaient férocement. A cette époque, l’ennemi arabe déclaré d’Israël, c’était l’Arabie. Ainsi y eut-il, dans les années 1979-1981, la question et la polémique des ventes à l’Arabie d’AWACS et des premiers F-15, puis, quelques années plus tard, la question et la polémique des ventes de la version d’attaque en profondeur et à grande autonomie du F-15 (le F-15E Strike Eagle). Aujourd’hui, il s’agit du F-35 (notre cher JSF), mais dans des conditions si complètement différentes (Voir quelques détails préliminaires le 12 mai 2015.)... Il semble bien qu’Israël, désigné à l'unanimité pour recevoir deux F-35 en 2016, se fiche complètement de la vente de F-35 à d’autres dans la région, puisque exclusivement et intensément concentré sur cette question : que faire de ces deux F-35 livrés en 2016 et comment ne pas trop montrer qu’ils ne servent évidemment à rien ? Quant à l’Arabie et aux divers Émirats et autres califats du Golfe, on se demande si vraiment ils ont demandé à acquérir des F-35.

Mais qu’importe ! A Washington, “tout se passe comme si” les pays du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) réclamaient à corps et à cri le F-35, et quelques officiels de poids jusqu’au conseiller personnel d’Obama en matière de sécurité nationale sont venus expliquer avec forces démonstrations amicales pourquoi les USA ne pouvaient pour l’instant vendre le F-35 aux “princes du désert dont le roi est le pétrole ”. C’est une étonnante comédie, complètement invertie par rapport aux débats des années 1970-1980 que nous avons évoqués plus haut, où les sollicités-qui-ne-le-sont-pas expliquent aux solliciteurs-qui-ne-sollicitent-pas pourquoi ils ne pourront pas, – “pour l’instant”, rassurons-nous, – répondre positivement aux demandes pressantes qui ne leur auraient jamais été faites... Une “étonnante comédie” avec divers faux-nez et faux-semblants, certes, d’autant qu’elle met en scène une occurrence politique et stratégique fondamentales, qui concerne les rapports politiques et stratégiques tout aussi fondamentaux entre les USA d’une part, l’Arabie et les Émirats & autres du Golfe (les pays du CCG) d’autre part. Ainsi, cette question politique et stratégique d’une telle importance est-elle synthétisée (dira-t-on “réduite” ? S’agissant du F-35 qui est aussi le JSF, on n’osera pas) par la question, qui semble alors devenue centrale, de la livraison ou pas du F-35. Lorsqu’on connaît tous les composants du cas JSF, on reste ironiquement stupéfaits et stupéfaits avec une bienveillance ironique pour une époque si singulière et si fun, où les torchons qui ne torchent rien et les serviettes qui n’essuient pas sont allégrement mélangées pour présenter une question stratégique fondamentale quasiment sous la forme d’une superproduction hollywoodienne qui se serait mis en tête de scénariser les grands dilemmes et les habiletés sans fin du pouvoir de l’Empire. (Il faut dire... La seule réussite du JSF jusqu’ici a été de participer fort élégamment à un certain nombre de blockbusters de Hollywood, sous forme virtuelle de création par imagerie informatique, si bien qu’on se demande si cette usine à gaz n’est pas finalement une arme secrète dont la vraie réussite attendue est d’illustrer de façon sexy les productions hollywoodiennes. Dans ce cas, chapeau bas et “Mission [d’ores et déjà] accomplished”.)

• Ci-dessous, nous présentons un premier texte qui rapporte, sans rire ni l’ombre de la moindre ironie, la démarche des puissants de l’administration, défenseurs bienveillants de la puissance technologique des USA, sans rivale quand il s’agit du F-35 car vraiment, sans nul doute, personne n’est capable de faire l’équivalent exceptionnaliste de cette catastrophique usine à gaz. Le texte est de Military.com, le 13 mai 2014, et c’est la Maison-Blanche elle-même qui présente cette affaire ...

• ... Ensuite, c’est un second texte qui présente la même affaire, en riant un peu avec quelques rayons d’une certaine ironie, cette même “démarche des puissants... bla bla bla”. On retrouve dans ce second texte des éléments du premier puisqu’il s’agit de mêmes déclarations de mêmes officiels. Mais le cadre et le contexte sont tracés différemment et l’effet est intéressant. On voit qu’il est mis en évidence combien l’information peut être présentée différemment selon les points de vue, sans nécessairement que l’une ou l’autre version soit formellement faussaire, la vérité de situation étant laissée à une appréciation fondée sur l’expérience et l’intuition dans le cadre d’un système de la communication qu’il importe de fréquenter assidûment pour mieux en distinguer l’essentiel qui renforce la vérité distinguée par la perception d’une psychologie forte, de l’accessoire qui alimente l’imposture développée presque comme si c’était en toute innocence, celle des simples d’esprit à la psychologie épuisée. (Ce second texte est du 14 mai 2015 sur Sputnik.News.)

dedefensa.org

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White House Says F-35s Not For Sale to Gulf Arab States

« President Obama's Camp David summit with the Gulf Arab states on Thursday will seek to boost arms sales to the Gulf neighbors but the F-35 Joint Strike Fighter has been taken off their wish list. White House officials on Monday sought to tamp down speculation that King Salman of Saudi Arabia canceled his attendance at Camp David when the U.S. made clear that his country would not be permitted to buy F-35s.

» “We do not and never anticipated this to be a summit that only focused on one capability, like the F-35, for instance,” said Ben Rhodes, the deputy National Security Advisor to Obama. “What we're focused on is the capabilities that are most relevant to the current security challenges that the GCC (Gulf Cooperation Council) faces,” Rhodes said in a conference call with other administration officials. “So, I think it would be a mistake to say that there was some list of very finite capabilities that were the only things on the table here,” Rhodes said, but discussions will continue on the Gulf states' security needs.

» Saudi Foreign Minsiter Adel al-Jubeir also denied that the F-35 or U.S. policy on Iran were factors in King Salman's absence. “This is not related in any way, shape or form to any disagreement between the two countries,” al-Jubeir said. “I think this idea that this is a snub because the king did not attend is really off base.”

» Rhodes said that the security of the Gulf states was a “core interest” of the U.S., and “we are prepared to use all elements of our power to back up our commitment to that core interest.” At Camp David, “there will be a discussion of a range of capabilities with respect to ballistic missile defense, with respect to cyber capabilities, with respect to countering terrorism, and the types of asymmetric threats that countries in the region are facing,” Rhodes said.

» On the F-35s, Robert Malley, the National Security Council's Mideast coordinator, said the summit was never meant to present the Gulf states with a check list on weapons. “I think they understood this is not a case of the GCC countries coming with a shopping list and we'd have to tick off those of the items that they wanted that we would agree on,” Malley said.

Colin Kahl, the National Security Advisor to Vice President Joe Biden, noted that the U.S. has already sold vast amounts of advanced weaponry to the Gulf states, and the sale of F-35s at this time should not be a drawback. “This administration has worked extraordinarily closely with the Gulf states to make sure that they had access to state-of-the-art armaments,” Kahl said. The F-35 might not be on the table, “but keep in mind under this administration we moved forward on a package for the Saudis that will provide them the most advanced F-15 aircraft in the region,” Kahl said. “The Emiratis fly the most advanced F-16s in the world. They're more advanced than the ones our Air Force flies. Taken as a whole, the GCC last year spent nearly $135 billion on their defense. The Saudis spent more than $80 billion. Taken in comparison, the Iranians spent something like $15 billion on their defense,” Kahl said. »

Military.com


US Refuses to Sell Scandal-Plagued F-35s to Gulf States

« During a summit to boost arms sales between the US and Gulf Arab states, President Obama indicated that one special weapon would be off the table: the F-35 fighter jet. For Arab leaders, this was more likely a relief than a disappointment, given the well-documented fact that the jet rarely, if ever, works.

» One can imagine the scene: President Obama sitting around a picnic table with members of the Gulf Cooperation Council, sipping lemonades beneath the spring blooms in Camp David Maryland. “Listen fellas, in all seriousness, buy whatever else you want, but the F-35’s aren’t for sale,” Obama might say during the meeting scheduled for Thursday. One leader stifles a laugh, another chokes on his drink, and together they shrug and nod, “yeah, sure, no problem.”

» Only a possible scenario, of course. Thursday’s meeting hasn’t happened yet. But the White House has made it clear that the F-35 Joint Strike Fighter will not be part of the arms negotiations. “I think they understood this is not a case of the GCC countries coming with a shopping list and we’d have to tick off those of the items that they wanted that we would agree on,” said Robert Malley, the National Security Council’s Mideast coordinator. Coincidentally, King Salman of Saudi Arabia has canceled his attendance at the Camp David summit, and the White House has been emphasizing that the king’s decision was in no way related to the F-35.

» A new set of software problems may mean yet another series of delays for the F-35 fighter, already the most expensive and troublesome military equipment project in US history. “We do not and never anticipated this to be a summit that only focused on one capability, like the F-35, for instance,” deputy National Security Advisor to Obama said. While some have suggested this couldn’t be the case, that surely King Salman’s absence is in response to the F-35 not being part of the discussion, but the Saudi government has also emphatically denied that correlation. “This is not related in any way, shape or form to any disagreement between the two countries,” Saudi Foreign Minister Adel al-Jubeir told reporters on Monday. “I think this idea that this is a snub because the king did not attend is really off base.”

» Two separate US government watchdogs are outlining problems with the engines used in their F-35 jet fighters – one finding the systems unreliable and another citing dozens of violations in its quality assurance inspection. In other words: Why would we be mad? We have absolutely no interest in buying those planes. And why would they? The F-35’s track record is far from stellar. The most expensive weapons system ever developed, the F-35’s development has so far cost a staggering $390 billion, and despite that high price tag, the jet has been plagued with problems.

» Last month, two separate reports surfaced which indicated that the jet’s engines may be unreliable. “Program data shows that the reliability of the engine is very poor (less than half of where it should be) and has limited the program’s progress toward its overall reliability targets,” reads a report from the Government Accountability Office. A software error was also revealed last month, indicating that the jet’s primary guns would be unable to fire, and that 2019 is the earliest that glitch can be repaired. This is only one of several mechanical issues which have been reported. US officials have also expressed concern that a crucial chip used in the plane’s hardware could contain a glitch which would allow hackers to crash any F-35 remotely.

» On Monday, Nick Harvey, a former UK defense chief, said there wasn’t “a cat in hell’s chance” of the fighter being combat-ready by 2018. “You could argue it was already one of the biggest white elephants in history a long time ago,” Harvey said, speaking to the Independent. Perhaps King Salman’s absence from the arms summit isn’t a sign of Saudi Arabia’s frustrations with not being able to buy the F-35, but rather a sign that the king has decided his country would be better off not buying any American weapons at all. »

Sputnik.News