Le fragile équilibre d’Obama

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…A nouveau des rumeurs sur l’équilibre psychologique du président Obama. Il y en avait déjà eu de semblables, il y a exactement un an, à quatre jours près (le 7 octobre 2010). Cette fois, elles viennent du journaliste Wayne Madsen, ancien officier de la CIA, qui édite sa propre lettre d’information, le Wayne Madsen Report.

Ce n’est pas directement que nous introduisons les informations présentées par Madsen, mais par l’intermédiaire de The Daily Bell.com, du 29 september 2011. Les réserves qu’apporte Daily Bell.com sur la crédibilité des informations données par Madsen sont assez acceptables, à part le fait que ces informations sont éclairées, dans le sens qu’on sait, par celles qui sont parues il y a un an.

«Wayne Madsen is an alternative news reporter and a former member of the US intelligence community. We sometimes have mixed feelings about his reports, but there is no doubting his aggressiveness and his “alternative” perspective.

»When it comes to President Barack Obama, Madsen is starting to show signs of a fixation, albeit an understandable one. He believes that Obama has targeted him for death; upset over his reporting, Obama has perhaps given the go ahead for the CIA to reach out to Madsen to either intimidate or kill him. This has concentrated Madsen's mind and made him very angry. Obama is catching the brunt of his reportorial fury.

«In this article Madsen takes it up a notch. He virtually accuses Obama of being mentally incompetent. “Obama's day usually begins by his conducting vanity searches on Google to see how he is being treated by both the mainstream media and political blogs,” Madsen writes. “When he encounters negative articles, Obama flies off the handle in a rage punctuated by the use of foul language, according to sources close to the White House. Obama is reportedly totally obsessed with how the media is covering him.”

»What's the result? “[His handlers] have concluded the best current course of action is to keep Obama in the environment he handles best: the campaign trail where he is the focus of adulation by swooning crowds ... Privately, some White House officials have expressed fear to Democratic Party officials and elected Democratic office holders around the nation that Obama is on the verge of a mental breakdown. The White House officials believe that only by putting Obama in front of adoring crowds in a carefully-orchestrated campaign mode can they buy time for the administration.”

»We have no idea whether Madsen's reporting is accurate or not. We have, however, noticed the beginnings of what we believe to be a subdominant social theme – that Obama is not an effective president and that he will lose the upcoming election. We have noticed this meme percolating in the mainstream media, and Madsen is resolutely not a mainstream reporter. However, this article, with its negative tone and serious accusations, fits in with the larger thematic. The Anglosphere elite has a nasty habit of throwing overboard people who haven't performed up to expectation. Could it happen to Obama?»

L’équilibre psychologique d’Obama est finalement un sujet fort débattu, depuis le début de son mandat. D’abord, cet équilibre fut débattu d’une façon constructive, dans le but de définir une psychologie qui semblait échapper aux normes, notamment par le détachement que montrait le président par rapport à l’intensité de tension qu’il connaissait du fait de sa fonction. Depuis 2010, l’aspect positif a été remplacé par un aspect négatif, qui consiste à s’interroger sur une possible pathologie dépressive d’Obama. Cette hypothèse est alimentée par des rumeurs épisodiques venant de l’entourage de la Maison-Blanche, mais aussi par la façon dont il accomplit son travail. La semaine dernière, le cinéaste Michael Moore, très impliqué dans le mouvement Occupy Wall Street, s’emportait contre Obama en s’interrogeant sur son équilibre psychologique, parce que le président avait pendant deux années laissé faire les républicains alors qu’il détenait la majorité au Congrès avec ses démocrates, alors qu’il semblerait vouloir contre-attaquer aujourd’hui en lançant une législation sur la protection et la création de l’emploi, mais dans des conditions telles, avec les républicains majoritaires à la Chambre, que la démarche n’a guère de chance d’aboutir. Moore semblait dire qu’il s’agissait plus de l'effet d’un malaise psychologique que d’une erreur de jugement politique ; l'hypothèse de l’“erreur de jugement politique” semblerait constituer en réalité une aberration incompréhensible sinon par une explication psychologique, comme si une évolution psychologique incontrôlée avait fait choisir à Obama, sans espoir de succès (la majorité républicaine bloquera la chose), une mesure nécessaire et absolument évidente qui avait de fortes chances de passer deux ans plus tôt.

Bien entendu, le tableau que présente Madsen est infiniment plus préoccupant, puisqu’il s’agirait d’un président au bord d’un collapsus psychologique, et que cet avis serait partagé par divers élus démocrates. Cet ensemble d’informations, ou d’hypothèses, va dans le sens de l’évolution extrêmement défavorable de l’image qui s’est forgée pour représenter le président Obama, de plus en plus, comme le président d’un seul mandat. Mais plus encore que le destin d’Obama, c’est effectivement l’effet sur le climat de Washington qui importe. Cet ensemble d’informations, ou d’hypothèses, contribue à jeter un voile de trouble supplémentaire à Washington, dans une situation de tragique impasse, de paralysie complète du pouvoir washingtonien. Effectivement, c’est à nouveau la question du pouvoir qui est soulevée, sa situation tragique de paralysie, constituant le nœud de la crise washingtonienne.

Dans sa plus récente chronique (le 28 septembre 2011), Harlan Ullman parle de ce «political process currently incapable of governing exacerbated by critical absence of effective leadership at both ends of Pennsylvania Avenue. Given this […] paralyzed government and paucity of leadership and ideas, America seems in suspended animation, unable or unwilling to comprehend and hesitant to respond.» C’est dans ce cadre, bien plus que dans celui du son cas personnel, qu’il faut placer les rumeurs sur l'état psychologique du président. Au regard de ce qu’il est devenu par rapport à ce qu’il annonçait lui-même qu’il serait, ce naufrage psychologique d’Obama tel que le décrivent les rumeurs rapportées par Madsen apparaît plutôt comme un événement normal, sinon inévitable. Tout cela fait partie d’une évolution catastrophique marquée par la lâcheté et la médiocrité des personnes situées dans des postes de responsabilité politique. Si, effectivement, Obama s’avérait affecté d’une pathologie de la psychologie, il le devrait au choix de bassesse et de médiocrité qu’il a fait malgré ses qualités intellectuelles, nullement à quelque événement extraordinaire ou à quelque faiblesse psychologique. La pauvreté quasiment volontaire et dans tous les cas accentuée d’un caractère, dans l’époque d’une crise si grande, suscite des tensions pathologiques bien plus fortes et destructrices qu’un caractère fort qui accepte les risques de l’audace et connaît des tensions constructives.


Mis en ligne le 3 octobre 2011 à 09H14