Le ‘FreedomConvoy’ de la G5G hybride

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Le ‘FreedomConvoy’ de la G5G hybride

• Certainement depuis le 15 janvier, les routiers (‘truckers’) canadiens ont préparé leur affaire. • D’une certaine façon, l’on serait ainsi fondé à dire qu’il y a eu effectivement “complot” ou “conspiration”, comme le bêlent les moutons de la bienpensance médiatique. • De même, l’on dira qu’ils auraient été bien bêtes, s’il y avait volonté de rébellion à cause de la vaccination obligatoire au 15 janvier, de ne pas utiliser les outils de la conspiration. • Nous sommes, aujourd’hui, bien au-delà : une bataille majeure de la guerre hybride antiSystème.

 

Aujourd’hui, trois semaines plus tard, et une semaine après la véritable explosion de l’affaire, nous nous trouvons en complète ‘terra incognita’, dans un pays réputé pour son calme et son apaisement par rapport aux nécessités civiques (sauf la guerre sans fin entre anglophones majoritaires et oppresseurs, et francophones minoritaires épris de liberté).

Encore un observateur extérieur aurait-il pu, à l’occasion, s’étonner du tour incroyablement contraignant et radical pris par le wokenisme dans ce pays, jusqu’à le désigner comme une sorte de ‘Wokistan’, référence du pays-‘cancelled’ du futur ; et cela même, d’ailleurs, aurait dû nous avertir contre l’avis général d’apaisement et de calme de ce pays, y compris de Québécois militants pourtant victimes d’oppression durable. Si le gouvernement peut permettre, favoriser et accélérer une politique d’une si grande contrainte radicale, peut-être serait-il prudent d’abandonner les lieux communs justifiés par le temps jadis d’un pays d’apaisement et de calme, et envisager la possibilité d’une radicalisation dans les deux sens, – après le wokenisme, les routiers de ‘FreedomConvoy 2022’.

Il reste que notre première intervention à nous, date du 29 janvier 2022, alors que le ‘Freedom Convoy’ approchait d’Ottawa, alors que la chose n’intéressait encore que si peu de gens, sinon pour dire : “Cela ne durera pas, une fois atteint Ottawa ils repartiront chez eux”. Ils sont toujours à Ottawa et, depuis le 29 janvier, le cadre initial a été largement dépassé. L’air du temps autour de ‘FreedomConvoy 2022’ s’est radicalisé, notamment à cause des réactions hystériques, à fleur de peau, de tous les représentants du Système, du ‘Coward19’, le pleutre, misérable et traître Trudeau, à la presseSystème, aux organes-GAFAM, tout ce petit monde au service du Système, wokeniste jusqu’au bout des genres intersectionnels, la larme à l’œil, la plume impitoyablement censureuse, la guillotine en bandouillère, l’humanisme friqué, etc.

Ainsi est-il temps de tenter un tour d’horizon d’un événement dont l’horizon, justement, s’est élargi et fortement diversifié. Décidément, le Covid19 parvient, partout où il se faufile, à constituer l’événement politique de la région, de la période, de la mentalité et des psychologie, à un point où l’on pourrait croire que le XXIème siècle pourrait devenir le “siècle du Covid”.

Pour ce qui concerne ‘FreedomConvoy 2022’, on abordera plusieurs domaines.

Politisation et radicalisation du mouvement

La politisation du mouvement est allé de pair avec sa radicalisation, presque instantanément à l’arrivée à Ottawa, du fait essentiellement sinon exclusivement du comportement à la fois radical stupide et couard de Trudeau. Le PM canadien se révèle du même moule qu’un Macron, absolument vide, réduisant l’apparence d’une pensée politique au slogans-Système, totalement psychopathe, sans caractère et avec une intelligence certes développée mais inutilement parce que totalement dénuée d’intuition ; donc une intelligence stérile, inhumaine, sans la moindre capacité créative...

Conclusion : les convois approchent d’Ottawa, Trudeau fiche le camp (« La fuite à Varennes », résume Idriss Aberkane) sous le prétexte d’une infection-Covid. Puis il apparaît à une conférence de presse deux jours plus tard, sans masque ni trace de Covid, ayant complètement oublié sa farce de départ. Par contre, il déverse une haine pavlovienne sur les routiers, montrant par là que le haine pavlovienne et la bêtise de plus en plus intense au gré des événements vont absolument de pair, donnant le spectacle obscène d’un ‘zombie politique’, ou ‘zombieSystème’, emporté dans une rhétorique hystérique et absolument primaire :

« Trudeau a refusé de rencontrer les camionneurs et a dénigré le ‘Freedom Convoy’ lundi en le qualifiant de parade raciste et néonazie qui ressemblait davantage à un rallye de Nuremberg qu'à un groupe de Canadiens moyens assis dans leurs camions et arborant des drapeaux canadiens.

» “Il y a eu beaucoup, beaucoup de manifestations auxquelles j'ai participé au cours des dernières années... qui n’ont jamais effleuré le niveau de rhétorique haineuse, tous ces abus comme swastikas envers leurs concitoyens ... Il n'y a rien qui puisse autoriser d’inciter à la violence, d’accomplir des actes de violence et de cracher la haine de cette façon.” »

Parallèlement à cette radicalisation du pouvoir politique, l’action du ‘Freedom Convoy’ a déclenché un soutien populaire inattendu, sur les routes de son passage et à Ottawa, dans un enthousiasme que “les plus ou moins” – 25° avec un vent glacial n’ont pu refroidir ; et soutien très vite fondé sur une exigence de liberté politique par rapport et à partir des contraintes autour du Covid. Ces réactions populaires absolument spontanées, à partir d’une situation théorique (sondages, respect des contraintes) complètement inverse nous offre d’une façon spectaculaire une occasion de plus de constater une situation générale caractérisée par l’existence de “réalités” complètement étrangères, ayant comme des cloisons infranchissables entre elles... Il y a un simulacre, c’est sûr, – mais de quel côté se trouve-il ?

Politisation et extension du mouvement

Il y a désormais une extension du champ de la bataille, notamment vers les USA. Une coordination s’est établie entre ‘Freedom Convoy’ et des groupes qui sont formés ou en formation aux USA (‘American Freedom Convoy’). On a vu très vite cette coordination fonctionner aux frontières entre les deux pays, dont la tendance est au blocage. Il faut avoir à l’esprit que, dans ces deux pays immenses (Canada et USA) le transport routier joue un rôle considérable dans la chaîne de la distribution de tous les produits nécessaires à la vie et au fonctionnement de la société. De plus ces deux pays existent selon un régime fédéral accentué, avec des pouvoirs importants assurés au niveau des provinces (Canada) et des États (USA).

Il y a là un paradoxe. Alors que le Canada semblait être loin de cette sorte d’insurrection où se trouvent mélangés le sentiment populaire et la technologie massives (ici les routiers et leur maîtrise de la communication opérationnelle), les USA se trouvent depuis plusieurs années dans une situation de tension intérieure très propice à “cette sorte d’insurrection”. C’est pourtant du Canada que tout est venu, montrant une fois de plus la force des facteurs d’imprévisibilité et d’improbabilité de nos “temps-devenus-fous”.

Le Canada ayant lancé massivement le mouvement, on constate un écho très puissant aux USA, notamment dans les États républicain, où des gouverneurs eux-mêmes s’engagent dans des actions indirectement favorables à l’insurrection (voir plus loin l’épisode ‘GoFundMe’). On trouve désormais, sur des réseaux alternatifs adversaires des GAFAM, des messages impliquant une tactique de “guerre” contre eux, comme celui-ci sur le groupe ‘American Freedom Convoy’ mis en place sur le réseau ‘Gab’ (« American Freedom Convoy 2022 18 wheelers - All wheelers ») :

« NOTE POUR LES ‘TRUCKERS’ : Arrêtez toutes les livraisons au quartier-général de Facebook, et à tous les employés de FB que vous pouvez identifier. Pas d’UPS, pas d’Amazon, RIEN DU TOUT ! Envoyez-leur le message que la censure ne sera PLUS tolérée. »

D’autre part, on sait que des mouvements d’organisation de type ‘Freedom Convoy’ sont en cours ou affirment l’être dans divers autres pays et continents, notamment en France et dans d’autres pays européens, avec l’hypothèse d’un mouvement européen vers Bruxelles, avec la date du 15 février citée. D’autre part encore, d’autres groupes professionnels exposés à l’obligation de vaccination commencent à se manifester dans le même esprit, comme par exemple un groupe de pompiers de Los Angeles, déjà engagé dans une bataille anti-vaccin, et qui se propose de figurer dans l’ébranlement général sous le nom de « Firefighters For Freedom ».

L’épisode de la censure du ‘GoFundMe

Une phase importante de la bataille, c’est celle de la plate-forme ‘GoFundMe’... Importante en elle-même, pour le financement de la rébellion, importante pour ses très nombreux effets qui se réverbèrent dans l’engagement d’une lutte, – possiblement une “lutte à mort”, – contre les GAFAM.

• Le 29 janvier dernier, dans notre premier texte sur cette crise considérable, ‘GoFundMe’ était déjà en piste dans des conditions d’urgence d’une part, de tendance à la censure d’autre part :

« Comme on l’a vu, le mouvement canadien pourrait tendre à s’étendre à d’autres pays de plusieurs continents. (Des vidéos d’Australie et des USA sont déjà apparues.) Des fonds de donation par internet pour soutenir économiquement le mouvement sont mis en place, et une première somme de de six millions de dollars canadiens provenant de dons a été débloquée après une position initiale de blocage qui illustrait l’hostilité instinctive du monde complètement allié au Système des GAFAM et autres qui veulent encadrer les réseaux sociaux.

» “Les organisateurs du ‘Convoi de la liberté’ ont ‘reçu la confirmation que ‘GoFundMe’ [le système d’organisation des centralisation de donations] a débloqué notre premier lot de fonds’, après que la plateforme de donations ait bloqué l’accès à l’argent jeudi. 

» “L'Internet avait été en émoi jeudi lorsque ‘GoFundMe’ avait bloqué l'accès aux fonds destinés à soutenir le convoi d’au moins 50 000 camionneurs qui se dirige vers Ottawa, la capitale du Canada, samedi. Les dons devraient être versés aux camionneurs qui participent au rassemblement, en payant leur carburant, leur nourriture et leur hôtel. ‘GoFundMe’ souhaitait obtenir des précisions de la part du groupe sur la manière dont l'argent serait dépensé. »

• Après ce premier épisode, ‘GoFundMe’ a à nouveau bloqué les fonds, définitivement cette fois, certainement sous la pression du gouvernement Trudeau... Mais il semble bien, peut-on juger par ailleurs et au vu des événements qui ont suivi, que ‘GoFundMe’ n’attendait que cela. La plateforme a indiqué qu’elle restituerait les fonds à ceux des donateurs qui le demanderaient, – ce qui implique une procédure complexe, voire coûteuse, – et qu’elle verserait le reliquat à des organisations identifiées comme “bienfaisantes”. Parmi celle-ci trône en belle place ‘Black Lives Matter’ (BLM), organisation de casseurs et de corrupteurs, ce qui achève d’installer la haute considération qu’on peut avoir pour ‘GoFundMe’. Cette plateforme a financé toutes les entreprises de sédition (le réduit ‘CHAZ-CHOP’ à Seattle en juin-juillet 2020) et la casse générale de l’été 2020, avec l’alliance entre ces BLM et les nombreux et divers gangs des lieux d’ébats, avec bien sûr le show ‘AntiFa’ sur le côté. Les “troubles dans la rue” de cette période ridiculisent en fait de violence la grande rébellion ‘Freedom Convoy’...

« Les “troubles dans la rue”, c’est absolument énorme. Entre le 26 mai et le 22 août [2020], il y a eu 7 750 manifestations [est ‘manifestation’ un événement rassemblant plus de 100 personnes] liées à la mort de George Floyd et aux BLM, dans 2 400 lieux, dans les 50 États des USA et le District de Columbia (Washington D.C.) : soit une moyenne de 216 manifestations par jour ! Cette statistique, donnée par le Washington Post, est assortie de cette précision que chacun prendra selon son jugement et son humeur : 93% de ces manifestations ont été “pacifiques” et “sans destruction”. »

• Il y a eu une très violente réaction à cette décision de ‘GoFundMe’, et cette fois de nombre d’autorités, au point que ‘GoFundMe’ a dû faire marche arrière en annonçant qu’il rembourserait de lui-même tous les donateurs. L’intérêt de cette séquence est bien que, cette fois, des gouverneurs (républicains) d’États des USA sont intervenus et ont mis leurs AG (‘Attorney General’, Procureur Général ou “ministre de la justice”) sur des enquêtes pour fraudes, dirigées contre ‘GoFundMe’.

« Plusieurs procureurs généraux républicains de tous les États-Unis ont déjà annoncé publiquement que leurs bureaux allaient examiner si GoFundMe a violé les lois de l’État en réponse à l’annulation par la plateforme de collectes de fonds d’une collecte de fonds pour les camionneurs canadiens et à la déclaration initiale selon laquelle les fonds seraient envoyés à d'autres organisations caritatives. [...]

» Le procureur général de l'Ohio, Dave Yost, a déclaré que la décision de GoFundMe de faire marche arrière et de fournir des remboursements automatiques aux donateurs n'était “pas la fin de l'histoire.”

» “Je veux toujours avoir de vos nouvelles si vous avez fait un don”, a déclaré Yost aux résidents de l'Ohio. “Il ne faut pas que cela se reproduise ! Il est profondément troublant pour moi qu'un collecteur de fonds professionnel comme #GoFundMe ait pensé qu'il avait le droit de prendre les dons qu'il détient en fiducie et de simplement les ‘rediriger’. Nous allons faire toute la lumière sur cette affaire”. [...]

» Le procureur général de Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey, a exhorté les résidents de son État à contacter son bureau pour lui faire savoir s'ils avaient “été victimes d'un acte ou d'une pratique trompeuse” de la part de GoFundMe. [...]

» Le procureur général de Louisiane, Jeff Landry, a réagi : “Je partage les préoccupations de @WestVirginiaAG . Mon bureau va examiner si oui ou non #GoFundMe a violé la loi de notre État. Si vous êtes un donateur de Louisiane au #FreedomConvoy, veuillez contacter ma section #ConsumerProtection ! #lagov” [...]

» Ashley Moody, procureure générale de Floride, a réagi à l’annonce du gouverneur de Floride Ron DeSantis selon laquelle l’État allait enquêter sur GoFundMe.

» “J’en ai assez des entreprises qui imposent leur volonté politique à des consommateurs peu méfiants”, a-t-elle déclaré. “Comme toujours, je travaillerai avec @GovRonDeSantis pour assurer la protection des Floridiens”. »

• Le résultat opérationnel est que les donateurs se tournent vers d’autres plateformes. On trouve notamment ‘GiveSendGo’, une plateforme de tendance chrétienne-conservatrice, qui a pris le relais, d’abord avec difficultés à cause de soudain afflux de donations, puis ayant établi son équilibre ($2,5 millions récoltés en un peu plus de 24 heures). De nouvelles plateformes sont lancées. L’affaire ‘GoFundMe’ a constitué une formidable publicité, un appel d’air en tornade  pour les donations à faire au ‘Freedom Convoy’ ; joyeux et ironique “effet ‘blowback’”.

Terra incognita en vue !

Il est totalement impossible de donner une évaluation complète et précise de la situation, d’autant que la bataille se poursuit à un niveau souterrain dont hésitent à rendre compte avec la grande pudeur qui les caractérise les petits soldats de la presseSystème ; “niveau souterrain” certes, et dans un formidable enchevêtrement de réseaux, de groupes, de sites, d’interventions, d’informations, etc. Le seul constat possible est qu’il s’agit d’une secousse sismique pouvant se transmuter en une évolution de type tectonique, alimentée par l’incroyable rapidité des moyens de communication. On se trouve placés soudain devant la possibilité de développements imprévisibles sur une terra incognita où les autorités assermentées du Système ne parviennent plus à assurer le contrôle de la situation.

La formidable prolifération de sites, de réseaux, de tout un système de communication qui semblent élaborer des consignes et suivre des orientations, s’annonce de plus en plus comme un événement massif. La bataille en cours est titanesque, car c’est l’hégémonie absolue des GAFAM qui est défiée, contestée, et de plus en plus mise en difficultés. Des réseaux comme ‘Gabs’engouffrent dans la brèche pour s’affirmer comme des concurrents terriblement dangereux de la Gorgone-‘Facebook’ & Cie. Il s’agit évidemment d’une conjonction très favorable, avec des acteurs (les routiers) travaillant constamment avec leurs propres réseaux de communication, sur de très grandes distances, dans des conditions très  mouvantes requérant une capacité constante d’adaptation.

... Bref et brièvement mentionné, on en oublierait que tout cela a été déclenché à cause du traitement officiel de la pandémie Covid-19, et n’affiche officiellement comme seul but l’abandon des mesures-Covid de contrainte. Mais un tel abandon, quoi qu’il en soit, résonnerait comme une fantastique victoire sur les directions-Système et sur le Système.

Ce qui nous conduit paradoxalement à cette hypothèse de conclusion : peut-être arrivons-nous au cœur du cœur de ce qu’est une “guerre hybride”, selon notre terminologie la G5G que nous avons présentée comme le rejeton de la fameuse G4G (Guerre de 4ème Génération) de l’historien militaire William S. Lind ; G5G déjà entrevue, s’imposant comme une G4G arrivée à sa parfaite maturité pour menacer, de l’intérieur, par des voies absolument impénétrables avant qu’elles ne se révèlent dans leurs effets, et apparues au nom d’une légitimité populaire adoubée et agie par des forces supérieures, – pour menacer le Système d’un ébranlement général. A tout le moins, c’est une sorte de répétition générale : si nous ne savons pas où nous allons, le ‘Freedom Convoy’ et nous, les “forces supérieures” ainsi citées le savent parfaitement.

 

Mis en ligne le 6 février 2022 à 17H50