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50524 mai 2011 — Commençons par quelques petits faits de la “vie de la communication” (plutôt qu’intellectuelle) transatlantique. Les canaux de coopération et de soutien entre les salons parisiens (le parti des salonnards) et la perception symbolique et de communication du statut des USA, ce statut en général assuré d’un soutien inconditionnel et massif de ce parti des salonnards, ont subi de fortes tensions. Ce développement suit une “situation”, là aussi symbolique et de communication, qui est le champ de réflexion et d’expression favori sinon exclusif du parti de salonnards, qui s’était déjà dégradée avec l’affaire libyenne
Nous nous référons à un texte du site Acrimed.org, spécialisé dans l’analyse des médias français, de leur évolution, de leurs prises de positions (texte signalé par Jean-Philippe Immarigeon à ses correspondants). Intitulé «Affaire DSK (4) : ils ne sont plus “tous américains”», le texte, du 23 mai 2011, passe en revue quelques-unes des réactions de quelques étoiles de cette tendance de ce qu’on pourrait désigner comme la gauche libérale pro-américaniste parisienne avec quelques satellites de diverses tendances, – dito le parti des salonnards, c’est bien lui. (Cela, dans l’article, en plus des réactions, dans le même sens, de TF1, ce qui confirme une collusion, que nous considérons par ailleurs comme massive, de cette tendance “de gauche libérale” avec l’extension de communication du corporate power qui ne peut étonner personne et qui ne le doit en aucun cas.) Il s’agit de la tendance, qui dépasse la seule classification de “gauche” mais s’y trouve rattachée du point de vue de la communication et de l’inclination d’une opinion compulsive de salon, de ce que nous nommons en général, effectivement, le parti des salonnards ; on retrouve également cette tendance dans le système de la communication du bloc américaniste-occidentaliste, désignée par l’expression de “libéraux faucons” (“liberal hawks”). Cette tendance est marquée, depuis la guerre en ex-Yougoslavie et le Kosovo, et décisivement depuis 9/11, par un pro-américanisme affiché de type totalitaire, militant par sa référence morale impérative, agressif et sans la moindre retenue, qui embrasse aux USA aussi bien les soi disant libéraux (progressistes) du parti démocrate, que les neocons et le Pentagone avec sa doctrine d’interventionnisme global.
Les deux personnages auxquels s’attache principalement Acrimed.org sont BHL et Jean Daniel. On dira qu’il suffit, pour ce dossier… Ces deux noms sont suffisamment influents dans les milieux envisagés, d’une influence qui est parfaitement à mesure de l’inconsistance politique complète de leur engagement massif au profit d’un moralisme totalitaire (nous soulignons ce mot), – à ce point qu’on peut effectivement tenir leurs réactions pour significatives et symptomatiques de l’ébranlement effectivement ressenti par le parti des salonnards.
• Sur BHL, on trouve notamment ce passage qui reprend des extraits d’écrits et d’interview de BHL, qui sont référencés dans l’article.
«Bernard-Henri Lévy, puisque c’est (une fois de plus) de lui qu’il s’agit, n’a pas manqué à plusieurs reprises ces derniers jours, défendu son “ami” DSK. Pourquoi pas ? Mais en quels termes ? Même s’il prétend ne pas savoir “si Dominique Strauss-Kahn s’est rendu coupable des faits qui lui sont reprochés ou s’il était, à cette heure-là, en train de déjeuner avec sa fille”, BHL a titré son bloc-notes du 16 mai “Défense de Dominique Strauss-Kahn”. Un “ami de 25 ans” à propos duquel il ne faut pas lui demander, comme l’a appris à ses dépens Pascale Clark, s’il a des “doutes”: “Est-ce que je doute de quoi? Attendez, vous vous foutez de ma gueule? Je doute de quoi ? Vous croyez que je pense une seconde que j’aurais été ami si je croyais une seconde que Strauss-Kahn était un violeur compulsif, un homme de Neandertal, un type qui se conduit comme un prédateur sexuel avec les femmes qu’il rencontre?”
»BHL refuse de croire aux accusations portées contre DSK. Soit! Il explique que l’on a assisté à un processus de “fabrication d’un coupable”: “Je ne pense pas complot mais je pense en tout cas à une espèce d’emballement judiciaire et médiatique […] qui est en train de fabriquer une espèce de coupable”. Quels sont les responsables de cette “fabrication”? Sur son bloc-notes du Point, publié en ligne dès le lendemain de la révélation de l’affaire, BHL avait accusé:
»“J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre. J’en veux à un système judiciaire que l’on appelle pudiquement ‘accusatoire’ pour dire que n’importe quel quidam peut venir accuser n’importe quel autre de n’importe quel crime - ce sera à l’accusé de démontrer que l’accusation était mensongère, sans fondement. J’en veux à cette presse tabloïd new-yorkaise, honte de la profession, qui, sans la moindre précaution, avant d’avoir procédé à la moindre vérification, a dépeint Dominique Strauss-Kahn comme un malade, un pervers, presque un serial killer, un gibier de psychiatrie”.
»BHL, qui se pose en grand spécialiste des Etats-Unis, ne s’était pas, jusqu’alors, avisé que la justice et les médias nord-américains étaient à ce point critiquables. Dans l’interview accordée à Pascale Clark, BHL qualifie même cette Justice de “formidable tartufferie”. Et il en remet une couche dans une interview donnée à l’hebdomadaire allemand Die Zeit : “Dieu sait si j’aime l’Amérique et si je déteste l’anti-américanisme. Mais, là, il y a un problème”. Ainsi, on peut se défendre de tout “anti-américanisme” et critiquer les Etats-Unis ! C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui ont fait l’objet des campagnes injurieuses de BHL… jamais en panne d’une outrance. Comme le montre cette comparaison dont chacun appréciera la pertinence et la mesure : “D’un côté, on nous dit qu’on ne veut pas montrer les images de Ben Laden pour ne pas offenser les Musulmans. De l’autre, on passe et repasse en boucle les images de Strauss-Kahn sans se soucier de savoir si on offense, ou non, sa femme, sa famille, les siens”.»
• Sur Jean Daniel, on met en évidence le titre et un extrait de son Carnet de bord
«“Pas la même civilisation”. Tout simplement. Et de compléter trois jours plus tard, dans un billet subtilement titré “Cet humour qu’on appelle américain”, en donnant une petite leçon de civilisation à celles et ceux qui, outre-atlantique, critiquent les positions de certains éditorialistes français et autres philosophes en chemise blanche : “Quelle que soit la situation actuelle de la justice française, et Dieu sait qu’elle a bien des choses à se faire pardonner, il y a quand même eu en France une Révolution. Deux ans après l’américaine, sans doute, mais d’une importance plus universelle. Cette révolution était celle de l’égalité. C’est le moment où l’on a réclamé non pas seulement que le Tiers-Etat fût aussi bien considéré que la noblesse et le clergé, mais que chacun de ses membres soit considéré avec le respect que l’on doit à tous les hommes, puissants ou misérables. Tous les hommes et bien sûr, chère Gisèle Halimi, toutes les femmes!”»
Certes, ces interventions, arguments, etc., même lorsqu’ils font dans l’antiaméricanisme contraint et par inadvertance comme c’est le cas, sont d’une faiblesse intellectuelle et d’esprit, et d’une inculture, absolument considérables. Ce n’est pas important car la bataille, pour ces gens-là, ne se situe nullement dans ces contrées (l’esprit, la connaissance, etc.) ; il s’agit d’une bataille de communication, ce qui est un tout autre domaine. Par ailleurs, il faut savoir ce qui est en cause. Dans le texte cité, on rappelle que BHL s’est fait le chantre, ces dernières années, d’une équivalence entre l’antiaméricanisme et les vices moraux les plus impardonnables, ceux qui ne peuvent même trouver grâce devant un tribunal de la métaphysique ; ainsi, et notamment mais décisivement, l’antiaméricanisme est-il proclamé par BHL, égal en infamie à l’antisémitisme ; l’antiaméricanisme débarrassé de son tiret à l’occasion (anciennement anti-américanisme), pour accéder à la catégorie du mot complet, de la chose en soi. Observons également, pour mieux situer les lignes de force, que cette “avancée” conceptuelle est une spécialité de BLH (selon Jean Daniel, cité dans l’article référencé : BHL «est un véritable intellectuel dans la mesure où il transforme attentivement ses observations en concepts : il les conceptualise»)
Observons encore, pour mettre les choses en perspective, que BHL n’a fait en l’occurrence que s’approprier, vieille habitude, un montage déjà existant plutôt qu’accoucher d’un nouveau et admirable concept. Cette équivalence antiaméricanisme-antisémistisme directement liée à la “doctrine” de la communication de l’ère postmoderniste, remonte au début des années 1990 et au professeur de sociologie de l’université du Massachusetts Paul Hollander… Dans son étude parue en 1992 sur Anti-Americanism, Critiques At Home and Abroad, 1965-1990, Hollander établit effectivement les bases de l’équivalence impérative entre antiaméricanisme et antisémitisme, comme accusation morale totalitaire, contenant per se un verdict de culpabilité sans appel parce que propre à l’essence même du coupable (sa psychologie en l’occurrence) bien plus qu’à ses actes et à ses pensées. L’antiaméricanisme, qu’il dénomme encore (en 1992) “anti-Americanism”, est présenté comme un “bias”, soit un parti-pris ou un préjugé, soit, pour aller au terme implicite de la pensée totalitaire et terroriste, une déformation pathologique de la psychologie. Différenciant “la critique de l’Amérique” fondée sur des arguments acceptables et d’ailleurs implicitement présentés comme aisément réfutables, Hollander écrit : «In short, as here used, anti-Americanislm refers to a négative prédisposition, a type of bias which is to various degrees unfounded. I regard it ad an attitude similar to its far more thoroughly explored counterparts, hostile prédisposition such as racism, sexism, or antisemitism.» Le sophisme extraordinaire de cette pensée est ainsi parfaitement éclairée : “‘la critique de l’Amérique’ fondée sur des arguments acceptables” est effectivement “aisément réfutable” puisque, si elle se fait trop insistante et trop argumentée, c’est-à-dire trop fondée et trop juste, elle est automatiquement transférée au concept moral d’“antiaméricanisme”, cela qui est une “negative prédisposition, a […] bias which is to various degrees unfounded”, cela qui s’avère finalement être une pathologie de la psychologie méritant le traitement psychiatrique.
Bien entendu, toutes ces explications sont un peu trop élaborées pour des psychologies aussi sommaires que celles de nos héros. Contentons-nous d’observer qu’un BHL ou un Daniel réagit à un stimulus nommé antiaméricanisme, et développe une attitude inquisitoriale à mesure, jusqu’à des forme postmodernistes de “question”, dont Guantanamo pourrait s’inspirer, sans autre forme de procès. Ainsi en est-il de leur “anti-antiaméricanisme” ; ainsi comprend-on mieux l’importance, brutalement catastrophique, de l’affaire DSK de ce point de vue ; c’est un “front” inattendu qui s’ouvre, entre des alliés objectifs et liés par des passions communes, avec une puissance potentielle d’une force considérable, bien qu’elle soit conjoncturelle.
Pourquoi parlons-nous de “puissance potentielle d’une force considérable, bien qu’elle soit conjoncturelle” ? In illo tempore, par exemple ceux des USA “hyperpuissance”, ceux d’une puissance américaniste incontestée, une telle affaire n’aurait été qu’un incident de parcours ; les sentiments (c’est bien de cela qu’il s’agit) aurait vite repris le dessus, les USA montrant à nouveau tout le charme fascinant de la force écrasante et déclamatoire qui les caractérise, de la vertu en substance, de l’“inculpabilité”, de l’“indéfectibilité”. Ces temps ont passé. Les USA de l’américanisme comme impératif moral totalitaire sont confrontés tragiquement et inéluctablement à la situation vertigineuse de leur propre décadence, devenue effondrement et chute dans une crise épouvantable. La première conséquence pour notre propos est que les réactions aux attaques antiaméricanistes du parti des salonnards parisien du personnel américaniste de nationalité américaine (l’équivalent US du parti des salonnards, avec notamment les “liberal hawks”) sont très fortes, sans discernement ni mesure mais très orientées, comme cela se fait lorsqu’on est aux abois. (Voir notamment, sur la chose, par le biais de l'appréciation des libéraux US de l'affaire DSK, un rapport de
Car nous sommes au niveau des sentiments. Contrairement à l’analyse très confraternelle de Daniel sur les capacités conceptuelles de BHL, sous-entendant que cette grâce de l’esprit touche en général l’entièreté du parti des salonnards qui se voudrait le parti de l’intelligence morale française, il n’y a dans cette basse-cour que des sentiments de midinette, au nom de l’émotion la plus basse. Tous leurs engagements, loin d’être un maillon d’un vaste complot américaniste sur le monde et d’une pensée élaborée dans ce sens, relèvent de la pure émotion, et la plus basse de toutes les émotions, celle qui est suscitée par les artifices du système de la communication en représentation permanente autour des “valeurs”, de la “modernité”, des vertus “humanitaires”, etc. Le pro-américanisme est, à ce point, une simple fascination hébétée, entretenue par le tintamarre de la communication. Il s’agit d’une sorte de drogue agissant sur la psychologie et activant l’émotion la plus basse, dans le mode speed, dans le sens général du phénomène que nous avons substantivé avec le mot “persiflage”, – dans le sens de la subversion de la psychologie, par divers moyens d’influence de type émotionnel, de perception primaire, sans aucune conscience du sujet d’être soumis à cette influence. Pour cette raison générale, également, il nous paraît très inapproprié de parler d’une “idéologie” (idéologie postmoderniste, idéologie droitdel’hommiste, etc.). S’il faut parler d’idéologie, alors disons “idéologie de l’émotion”, ce qui est une contradiction insupportable en soi, entre les termes : voilà ce que représente le parti des salonnards, rejoint pour leur comportement par les américanistes US, également guidés par l’émotion de voir leurs illusions virtualistes fracassées aux réalités de l’effondrement américaniste. Pour autant, et même à cause du fait que cette construction est entreprise et réalisée sans que le sujet en soit conscient, cette construction est particulièrement puissante lorsque rien ne la contrecarre, car semblant s’appuyer sur une conviction qui semble elle-même être celle du sujet.
…Effectivement, l’on comprend que tout cela paraît très puissant, et l’est effectivement quand rien n’interfère, mais tout cela s’avère extraordinairement fragile également lorsque surgissent des complications contradictoires, selon les lignes des contradictions autodestructrices de la crise du Système, produisant le double destructeur de toute initiative, cette crise du Système qui fait que se développe parallèlement une impuissance à mesure quasiment exacte de la puissance qui continue à se développer. L’affaire DSK, qui touche quelques-uns des plus prestigieux dans le parti des salonnards, engendre une réaction à mesure, également émotionnelle et hystérique, qui va entretenir une affreuse discorde, – et voilà l’émotion retournée contre la cause qu’elle servait avec zèle un instant auparavant. L’effet sera durable, ne serait-ce qu’à cause des circonstances ; si le dossier concocté par la police de New York, avec trace d’ADN accusatrices sur les vêtements de DSK (on en parle), conduit l’interminable procès vers la culpabilité, l’émotion hystérique va prendre ses aises et elle va durer, avec tous les soupçons et accusation qu’on imagine. Le fossé ainsi découvert entre le parti des salonnards et les amis américanistes s’approfondirait alors, avec la durée pour le faire. Le “front DSK” deviendrait, si ce n'est en train de se faire, une guerre de tranchée.
Nous ne parlons certainement pas d’une évolution intellectuelle et politique, d’un mouvement ordonné d’opinion dans les élites. Nous parlons de l’effet des émotions basses, alimentées également par les vanités, les privilèges, les arrogances. Il n’y a rien de construit, rien de structuré, mais un désordre qui gagne et s’étend, qui touche aussi bien le parti des salonnards que les perroquets américanistes de Washington et de New York. C’est d’autant plus une raison pour prendre au sérieux la chose qui s’élabore sous nos yeux.
Eh oui, le désordre, – nous y revenons. C’est lui qui caractérise l’explication générale de cette affaire, reflétant bien plus la crise du Système qu’une mésentente ou une lutte de conceptions à l’intérieur de ce qui serait le parti des salonnards étendu aux confins occidentaux du bloc américanistes-occidentalistes. Pour cette raison, il nous paraît improbable et inutile d’avancer des considérations politiques, d’autant plus que l’émotion triomphe d’une façon si évidente… Justement, cette présence massive est bien le signe du désordre, celui des esprits comme du reste, qui répond au grand désordre de la crise centrale du Système, et la reflète précisément.
Il nous paraît également évident de définir cet épisode d’une grande importance pour ce qui est de la communication et de l’influence, comme un avatar de plus de la crise du Système et du désordre qu’elle engendre. Il n’est pas difficile d’observer, dans le cadre de réflexion où l’on se place que l’affaire DSK et les réactions diverses enregistrées répondent à des forces et à des pulsions de désordre où les intérêts et les émotions tiennent une place essentielle. L’évolution de l’affaire a suivi cette impulsion de désordre, nombre des commentateurs et activistes réagissant sans avoir la moindre idée des conséquences de leurs réactions, suivant un conformisme propre à leur caste, y ajoutant leurs émotions jusqu’à des déclarations extrêmes. Le schéma est clairement celui du désordre, mais c’est aussi celui de la déstructuration, si souvent observé dans de tels cas, d’une déstructuration conduite sans la réalisation de l’importance et de la signification du processus ainsi favorisé. Il s’agit d’un cas où l’influence et la pression générales sortent du champ de l’humain pour renvoyer aux grandes forces historiques, type “maistriennes”, qui sont en pleine dynamique de développement aujourd’hui. La crise affecte tous ces incidents et accidents pour les transformer en autant d’aliments de cette crise centrale, et eux-mêmes doubles de cette même crise, avec la force incontrôlable, suscitée et développée par l'ensemble du processus.
Comme à l’habitude, il est impossible de prévoir où cette sorte d’incident transformé en tendance structurée de déstructuration, peut conduire. Il n’est pas utile de gloser pour savoir jusqu’à quel point tel ou tel évoluera vers l’antiaméricanisme de plus en plus affirmé, si cela peut avoir des conséquences politique à partir des effets de communication. L’importance de cette sorte d'hypothèse est mineure, car nous ne sommes plus à des affrontements structurés. Un peu plus de désordre, un peu plus d’incertitude, voilà ce qui nous est promis, et cela va dans le sens d’une dégradation supplémentaire du Système, puisque ce genre de personnages et ce genre de réactions collectives dont on parle ici ont leur place dans le Système, puisque le système de la communication y joue un si grand rôle.
Tout cela s’inscrit parfaitement dans le processus de dégradation général de nos situations, dans le courant de déstructuration des divers réseaux et milieux d’influence qui s’installèrent et se développèrent au sein du Système, pour le renforcer. Aujourd’hui, le mouvement de désordre nourrit la tendance inverse, pour les plus heureux effets. Désormais, le parti des salonnards se trouve devant des lendemains difficiles, où il faudra trancher pour juger de tel ou tel événement américaniste, bien autrement que selon l’habituel réflexe pavlovien du pro-américanisme et avec à l’esprit la très lourde hypothèque du destin malheureux de DSK ; lequel destin, pire encore, est promis à s’étendre sur des mois et des mois, peut-être des années et des années, qui sont autant d’occasion de rouvrir, de raviver la plaie béante ouverte depuis le 14 mai 2011.
Il s’agit d’un de ces réseaux de communication et d’influence de plus, qui constituait une des structures du bloc BAO, qui se trouve désormais confronté à l’incertitude et au désordre. Il s’agit d’un pas de plus fait dans l’univers du désordre et dans le grondement de la crise du Système. Il s’agit d’une heureuse retombée du fort malheureux et déplorable événement de l’arrestation de DSK.
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