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1290Le général Sanchez commanda le théâtre d’opération irakien de l’été 2003 à l’été 2004. Il se retira de l’U.S. Army à l’été 2006 après avoir refusé une quatrième étoile que lui proposait Rumsfeld. Il craignait d’avoir à faire face à un processus de confirmation chaotique et voué à l’échec devant le Sénat, notamment à cause du scandale d’Abou Ghraib (tortures) mis à jour durant son commandement. La dépêche d’AFP du 3 juin qui rend compte des déclarations de Sanchez qui nous intéressent reste assez vague et confuse sur cette circonstance, ce qui implique un aspect polémique évident.
Les déclarations de Sanchez sont radicales et concernent deux sujets : la situation en Irak et l’actuelle direction américaniste.
• Concernant l’Irak, Sanchez est abrupt. Les USA doivent oublier tout espoir de gagner la guerre. «“I think if we do the right things politically and economically with the right Iraqi leadership we could still salvage at least a stalemate, if you will — not a stalemate but at least stave off defeat,” retired Army Lieutenant General Ricardo Sanchez said in an interview. […] Sanchez called the situation in Iraq bleak, which he blamed on “the abysmal performance in the early stages and the transition of sovereignty.” He included himself among those who erred in Iraq's crucial first year after the toppling of the Iraqi dictator Saddam Hussein.»
• Le plus intéressant dans les déclarations de Sanchez concerne la direction de sécurité nationale des USA, c’est-à-dire tous les responsables de ces questions bien au-delà du seul Bush. «“I am absolutely convinced that America has a crisis in leadership at this time,” Sanchez told AFP after a recent speech in San Antonio, Texas. “We've got to do whatever we can to help the next generation of leaders do better than we have done over the past five years, better than what this cohort of political and military leaders have done,” adding that he was “referring to our national political leadership in its entirety” — not just President George W. Bush.»
La prise de position du général Sanchez est du plus haut intérêt en raison de son caractère systémique, qui implique effectivement une crise du système. Si Sanchez se réfère avec espoir à la prochaine génération en espérant qu’elle fera mieux que l’actuelle, on voit mal ce qui pour l’instant différencie ce souhait du simple vœu pieux. Il y a effectivement un aspect systémique particulièrement éprouvant dans le constat que fait Sanchez de l’échec de la génération actuellement au pouvoir, et l’on ne distingue nulle part l’amorce d’une auto-critique qui ferait espérer un redressement. Au contraire, les attitudes généralement rencontrées consistent à rejeter la responsabilité des échecs, quand les échecs sont reconnus, sur des circonstances extérieures, voire sur la déloyauté des adversaires refusant de se plier aux règles de combat US.
Sanchez va peut-être écrire un livre de souvenirs sur son année de commandement en Irak. On le lira avec intérêt.
Mis en ligne le 4 juin 2007 à 14H25