Le Grand Sud, sous nos yeux

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Le Grand Sud, sous nos yeux

• Les Russes & Cie en Afrique, – d’Égypte en Afrique du Sud, – en train de conquérir “les cœurs et les esprits”, à la fureur menaçante des “Occidentaux collectifs”. • Deux textes de ‘Spoutnik-Afrique’, aux éditions du Camp du Mal.

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Nous le savons bien, depuis que les dieux de l’Olympe qui est un des quartiers réservés de Bruxelles ont lancé l’anathème de la “libre parole” réservée à la “bonne parole”, et donc interdite à tout ce qui est russe, les cas de ‘Spoutnik’ et de RT.com sont réglés. Pour autant, nous nous attachons pour ce cas au premier de ces deux-là malgré la malédiction qui nous menace, notamment parce que ‘Spoutnik-Afrique’ fait parler des gens qui ne sont pas de cet enfer-là, – mais justement ! … Gens en train d’être conquis, dans le bon sens du terme qui est d’“être convaincus”, par ces Russes (et leurs complices chinois) siégeant en enfer.

Et ainsi, sous nos yeux et dans nos oreilles, nous voyons la cause de la multipolarité, de l’anti-Occident, et peut-être bien de l’antiSystème pour ceux qui savent ce que signifie l’expression pour nous, progresser à pas de géant. Le premier texte nous parle des relations de l’Égypte avec la Russie, rappelant la façon dont les ambassadeurs du G7 ont été renvoyés à leurs dorures alors qu’ils venaient enjoindre au ministre égyptien des affaires étrangères de ne pas recevoir Lavrov l’été dernier ; le second de l’Afrique du Sud qui prépare des manœuvres navales conjointes avec la Russie et la Chine, qui commenceront dans quatre jours. Tout cela sent son BRICS+ (l’Égypte est candidate), dont le commentateur nous fait comprendre, dans le second cas, que la chose prend de plus en plus des allures militaires.

Il est assez étrange de voir tous ces Occidentaux continuer à exercer des moyens de pression s’apparentant à diverses menaces de rétorsion, de sanctions, etc., pour empêcher ce rapprochement de ces pays du Grand Sud avec l’anti-Occident. Cette étrange “tactique” qui semble appuyée sur une considération méprisante et un colonialisme-néo des pays ainsi rappelés à l’ordre alors que toute la bonne conscience occidentale dénonce l’impérialisme, le racisme, le suprémacisme, le colonialisme, ne fait que reprendre à son compte, avec des gros sabots cloutés, l’esprit de ces tares diverses. Cela revient à pousser au contraire ces mêmes pays du Grand Sud à se rapprocher des Russes et des Chinois ; la manœuvre a une sorte de perfection dans l’inversion souvent rencontrée dans les contrés du simulacre.

Effectivement, le malentendu est profond jusqu’à être deux perceptions du monde dont l’une (on laisse au libre esprit deviner laquelle) est un simulacre monté comme un chapiteau de cirque brinqueballant sur des ruines fumantes. L’“Ouest collectif” sait “de source sûre” (bien meilleure que celle de Hersh concernant le sabotage de NordStream) qu’il représente le Camp du Bien et que toutes les anciennes colonies le savent bien, pour l’avoir expérimenté. Nul n’est besoin de les convaincre ni de les séduire, mais simplement de leur enjoindre (de faire ceci, de ne pas faire cela).

Les deux textes ci-dessous, de ‘Spoutnik-Afrique’, sont respectivement :

• Du 11 février 2023, sous le titre « Le Caire défie les pressions occidentales sur ses projets avec la Russie » ;

• Du 11 février 2023, sous le titre « Les BRICS “voient leurs zones d’activité militaire se développer de manière exponentielle” »

dde.org

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Une approche russe de l’Égypte

Pression occidentale sur les pays arabes et africains, construction par la Russie d’une centrale nucléaire en Égypte, paiements en monnaies nationales, tourisme et adhésion du Caire aux BRICS. Autant de sujets évoqués auprès de Sputnik par l’ambassadeur russe en Égypte.

Dans une interview fleuve accordée à Sputnik, l’ambassadeur russe au Caire Guéorgui Borissenko a désigné les points cruciaux des relations entre la Russie et l’Égypte, exposée à une pression massive de l’Occident, qui présente souvent comme un ultimatum la rupture de tout contact avec Moscou.

Pour illustrer cela, il a rappelé le comportement des ambassades occidentales au Caire, l’été dernier, lors de la visite de Sergueï Lavrov.

« Les ambassadeurs des pays du G7 se sont rendus au ministère égyptien des Affaires étrangères et au siège de la Ligue arabe pour réclamer que toutes les rencontres prévues soient annulées. Malgré cette pression, l’Égypte reste fidèle aux traditions d’amitié entre nos pays qui remontent à l’époque de la présidence de Gamal Abdel Nasser », a rapporté le diplomate.

Selon lui, la pression occidentale sur l’Égypte ne l’empêche pas de coopérer avec la Russie dans les domaines culturel, politique et économique.

Concernant ce dernier, il a évoqué le projet phare de la coopération, à savoir la construction par l’agence russe Rosatom de la première centrale nucléaire égyptienne: celle d’El-Dabaa.

Un autre projet important est la mise en place d’une zone industrielle russe près du canal de Suez. « Au total, sur le marché égyptien près de 500 sociétés russes produisent, exportent et importent », a détaillé le diplomate.

Pour les touristes russes qui aiment passer leurs vacances sur le littoral égyptien, le fonctionnement en Égypte du système de paiement russe Mir revêt une grande importance face à l’impossibilité d’utiliser les cartes Visa et Mastercard émises par les banques russes.

Borissenko a fait savoir qu’aucune décision n’avait encore été formulée par les autorités égyptiennes, bien qu’un important travail préparatoire ait été réalisé.

Les paiements en monnaies nationales dans les échanges bilatéraux sont également en attente.

« Des consultations intenses se poursuivent depuis le printemps 2022. Cela permettra d’éviter l’arbitraire des pays occidentaux qui utilisent leurs monnaies dans leurs intérêts géopolitiques, à l’instar des Etats-Unis », a indiqué l’ambassadeur.

« Les livraisons de céréales russes seraient plus avantageuses pour nos amis égyptiens si elles étaient payées en livres égyptiennes et non pas en dollars… Le dollar perdra inévitablement de son importance, ce qui conduira à l’affaiblissement de l’influence américaine. L’Égypte et le monde arabe commencent à le comprendre », a-t-il détaillé.

Le diplomate a également fait état de l’intérêt de l’Égypte envers l’adhésion aux BRICS.

« Le Caire a déjà annoncé son intention dans des lettres officielles envoyées à tous les membres du groupe. La Russie a soutenu activement la demande égyptienne et se réjouira de le voir devenir un membre à part entière. »

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Avec l’Afrique du Sud, des BRICS en format militaire

« C'est aussi intéressant de voir qu'encore une fois on retrouve les mêmes acteurs, les BRICS, donc l'Afrique du Sud, la Russie et la Chine. On voit une convergence de points de vue et une convergence d'intérêts qui dépasse l'aspect économique. » Un expert algérien commente pour Sputnik les prochains exercices navals tripartites. 

L’Afrique du Sud a annoncé à la mi-janvier la tenue dans la deuxième moitié de février d’exercices conjoints avec la Russie et la Chine, ce qui a suscité des “réactions mitigées” de certains pays, dont les États-Unis.

Akram Kharief, fondateur et animateur du site algérien d’information militaire Menadefense, a livré à Sputnik sa vision de cet événement.

Il trouve intéressante la participation à cet exercice de l’Afrique du Sud, un pays éloigné du principal théâtre d’opérations entre la Chine et la Russie, à savoir l’océan Pacifique.

L’engagement de l’Afrique du Sud décale le centre de gravité vers l’océan Indien et inclut peut-être une partie de l’Atlantique.

« Donc nous sommes sur trois pays qui couvrent trois océans et qui voient leurs zones d’influence et leurs zones d’activité militaire se développer de manière exponentielle », relève Akram Kharief.

Il signale que les manœuvres ont également ceci d’intéressant qu’elles engagent trois acteurs des BRICS.

« On voit une convergence de points de vue et une convergence d’intérêts qui dépasse l’aspect économique. »

En ce qui concerne l’Afrique du Sud, l’expert indique "son envie de rejoindre un monde multipolaire qui serait de son intérêt" après des expérimentations avec le monde unipolaire de ces 30 dernières années.

Côté militaire, l’objectif de l’exercice serait, selon l’expert, "de couvrir le maximum de territoires maritimes possible".

Le fait d’avoir œuvré avec les marines chinoise et russe dote l’Afrique du Sud de compétences permettant de "travailler dans le Pacifique, étendre son champ d’action aussi dans l’océan Indien, puisque la Chine est très présente dans l’océan Indien".

L’Afrique du Sud n’est pas la seule à tirer profit de ces exercices.

« Nous sommes en train de voir que l’océan Indien échappe quelque peu à l’emprise occidentale et je pense que c’est une façon pour la Russie et la Chine de se positionner avec force », conclut l’expert.

L’Afrique du Sud a confirmé à la mi-janvier la tenue en février d’exercices avec la Russie et la Chine au large de ses côtes.

Selon l’armée sud-africaine, ce sera la deuxième fois qu’un tel exercice se tient en présence des trois forces navales, le premier ayant eu lieu en novembre 2019 au Cap, en Afrique du Sud.

« Nous voudrions que nos forces navales aient une préparation de plus haut niveau et possèdent des compétences qui les aideraient dans des missions de paix et dans la défense de notre pays », a commenté la ministre sud-africaine des relations internationales Naledi Pandor.