Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.
560Après les diverses mésaventures de la semaine dernière, et d’autres à venir très prochainement, le programme JSF commence à ressembler à une énorme usine à gaz postmoderne, crachant de la fumée, perdant des boulons et laissant des mares d’huile sur son passage. Il en résulte que les uns et les autres, y compris ceux qui n’ont rien eu à voir jusqu’ici dans cette aventure, entendent mettre leur grain de sel ou leur zeste de citron.
D’où notre intérêt pour ces deux paragraphes glissés dans un article du Guardian de ce jour, sur le sujet des avatars du très britannique Lord Drayson devant le Sénat mardi dernier. L’article n’apporte rien de bien nouveau mais les deux paragraphes introduisent soudain une dimension nouvelle, — et il faut avoir à l’esprit que c’est bien le programme JSF qui en est le sujet: « One told a recent conference that Nato could provide an inspectorate to monitor any transfer of technology to countries friendly to the US while another said the body should engage in a permanent dialogue on the issue. A senior European executive suggested that the EU should seize the initiative, appointing a single official to negotiate with the US, because Britain's individual approach had failed.
» They pointed out that cooperation and inter-operability of weapons systems were vital in modern armed conflicts. But others argued that countries such as Britain would have to contribute their own innovative technology in order to convince the Americans the transfer was worthwhile. »
Effectivement, si l’OTAN et l’UE, avec leurs désordres bureaucratiques endémiques, semblent se mettre sur les rangs pour résoudre la querelle USA-Europe (UK) sur le JSF, c’est que l’usine à gaz-JSF devra également être caractérisée comme un Barnum globalisé. Ces propositions sont-elles une cause possible ou une conséquence empressée de l’évolution du JSF vers le Barnum globalisé? C’est-à-dire : viennent-elles d’une initiative spontanée des deux organisations ou bien répondent-elles à une sollicitation implicite des acteurs du programme JSF? Question posée. C’est dans tous les cas une mesure convaincante du désordre vers où ce programme semble s’orienter à bonne et belle allure.
Pour le reste, qu’on imagine l’horreur du Congrès des États-Unis devant l’incursion de ces deux institutions internationales dans la question du transfert des technologies les plus avancées qu’on puisse imaginer, de mémoire de sénateur américaniste. Quant aux Britanniques, ou bien ils s’étranglent de rage en entendant de telles propositions, ou bien ils ont perdu tout espoir de réussir par eux-mêmes et ils ne disent plus non à rien du tout...
Mis en ligne le 20 mars 2006 à 17H57
Forum — Charger les commentaires