Le Katrina de BHO ?

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Nous avons en communication d’un document d’analyse générale, bien entendu sans classification restrictive, qui donne une appréciation très bien documentée de la catastrophe dite “marée noire” en cours sur les côtes de la Louisiane, avec ses conséquences politiques. Nous signalons nous-mêmes en gras les passages qui nous paraissent significatifs.

«For days, as an oil spill spread in the Gulf of Mexico, BP assured the government the plume was manageable, not catastrophic. U.S. Federal authorities were content to let the company handle the mess while keeping an eye on the operation. Then government scientists realized the leak was five times larger than they had been led to believe, and days of lulling statistics and reassuring words gave way Thursday to an all-hands-on-deck emergency response. Now questions are sure to be raised about a self-policing system that trusted a commercial operator to take care of its own mishap even as it grew into a menace imperiling Gulf Coast nature and livelihoods from Florida to Texas. The pivot point had come Wednesday night, at a news conference at an oil research center in the tiny community of Robert, Louisiana. That is when the nation learned the earlier estimates were far too small, and an additional leak had been found. On Thursday, President Barack Obama set in motion a larger federal mobilization, pledging to deploy “every single available resource” to the area and ordering his disaster and environmental leaders to get down there in person. Only a few days after the Coast Guard assured the country there was “ample time” to protect the coast if oil came ashore, warnings from the government were newly alarming. “I am frightened for the country, for the environment,” David Kennedy, assistant chief of the National Ocean Service at the National Oceanic and Atmospheric Administration, told The Associated Press. “This is a very, very big thing, and the efforts that are going to be required to do anything about it, especially if it continues on, are just mind-boggling.»

»The political subtext of the crisis was clear and increasingly on people's minds, whether from a federal office deploying oil-containment booms or from a Louisiana parish awaiting yet another sucker punch from the sea. Will this be Obama's Katrina? Should the federal and state governments have done more, and earlier? Did they learn the lessons of the devastating 2005 hurricane? Political calculations vied with the increasingly scary Gulf reality – hundreds of thousands of gallons of oil and its progression to landfall as early as Thursday night. Obama spokesman Robert Gibbs said that sometimes accidents happen, and the loss of the Deepwater Horizon was no reason to back off on the president's recent decision to support expanded offshore drilling. On Thursday, that policy was challenged by some Democratic lawmakers, now that the fuller extent of the spill was known, and Gibbs acknowledged that details might be revisited. Throughout last week and into this one, the government was deferring to BP on what was being done at the site and on assessments of progress. The Coast Guard was not doing its own independent, firsthand assessment of the seabed rupture. By Thursday afternoon, the White House had assembled a team of top advisers to showcase the administration's determination to head off the damage posed by the oil slick. And Gibbs acknowledged details of the president's drilling proposal might be revisited, depending on the investigation into the rig explosion and spill. The equation had changed, like a hurricane setting a new course…»

Notre commentaire

@PAYANT Il y a une remarquable continuité ces dernières semaines, ces derniers mois, dans la succession d’accidents, d’origine naturelle ou humaine, qui, tous, portent implicitement une accusation contre notre système général et mettent en évidence sa fragilité, sa vulnérabilité, sa nocivité et l’absence de contrôle humain qui les caractérise. Certains y verront le signe du Ciel. De toutes les façons, et c’est peut-être la même chose, on y verra le signe de l’intensification des pressions de diverses origines contre le système anthropotechnique qui conduit et régit les affaires du monde.

Plus aucun répit ne nous est accordé, et, de plus en plus, c’est la surprise, en général générée par l’imprévision des autorités ou des diverses puissances (en général privées) en place qui sont à l’origine de l’inéluctable aggravation de tous ces incidents. On retrouve, notamment dans cette affaire de Louisiane comme dans d’autres incidents et catastrophes qui se succèdent, tous les éléments fautifs du système, que ce soit le blanc-seing accordé aux forces privées, que ce soit l’imprévision et l’irresponsabilité des forces représentant la puissance publique. Il y a la réalité d’un esprit désormais majoritaire, sinon exclusif, d’absence de vigilance, de prévision, d’attention et de responsabilité face aux missions dont ces divers services sont chargées d’une part; la structure extrêmement tendue de ce système en crise et aux abois, qui transforme inéluctablement tout incident ou catastrophe en incident grave et en catastrophe incontrôlable d’autre part. Ce sont les caractéristiques même d’un système à bout de souffle, d’une civilisation dont l’organisation est complètement dépassée par les conséquences des situations de puissance aveugle qu’elle engendre et qu’elle est incapable de contrôler.

Pour ce qui est de l’“Obama’s Katrina”, bien entendu ce sera “le Katrina d’Obama”, car rien n’est épargné dans le sens du spectaculaire et de l’aggravation du diagnostic par un système de communication lui-même aux abois et qui ne sait faire que foncer en aveugle dans le sens de la dramatisation de tout ce qu’il commente et communique. Il est inutile d’en appeler à la raison et à la mesure du jugement car ce ne sont ni la raison ni le jugement que touche le système de communication, mais la psychologie elle-même, qui s’imprègne, exactement comme les superbes côtes de Louisiane s’imprègnent de l’immonde mazout, de la perception automatique de cette aggravation incessante de tous les événements, et une aggravation qui est portée au débit du système. D’ores et déjà, Obama songe à revoir sa décision sur les forages off-shore d’Alaska, sous la pression de certains élus démocrates, montrant par là que le résultat final de tous ces événements n’est pas la réflexion politique mais le désordre, encore le désordre et toujours le désordre. La dégradation systématique de l’environnement contribue enfin, pour ce cas précis de la Louisiane, à exposer une fois de plus les conséquences du système du technologisme poussé à son extrême, hors de contrôle, lancé dans l’exploitation de matières qui ne sont pas inépuisables, avec comme conséquence la destruction d’un environnement qui est la pièce maîtresse de l’équilibre de la psychologie humaine. Les deux composants de la politique de l’“idéal de puissance”, le système de la communication et le système du technologisme, se rejoignent pour attaquer la psychologie humaine et accélérer encore un peu plus la crise du système.


Mis en ligne le 30 avril 2010 à 17H35

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