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885La colère du Congrès est largement en très forte expansion pour ce qui concerne la victoire de Northrop Grumman/EADS dans le programme de ravitailleur en vol KC-45 de l’USAF. Boeing a réussi à faire avancer la date du debriefing de l’USAF sur la raison de sa défaite à demain, au lieu du 13 mars, ce qui ouvre la porte à l’intervention du Congrès (le Congrès doit attendre que le battu ait été informé sur les causes de sa défaite pour intervenir).
Un point remarquable est que le Sénat, d’habitude plus modéré dans ces matières, suit la Chambre des Représentants dans cette affaire. Le Financial Times (FT) du 5 mars note cela, se référant à des déclarations du président de la majorité démocrate: «Harry Reid, the Democratic Senate majority leader, said Congress should hold hearings on the unexpected result. [...] Jim Manley, spokesman for Mr Reid, told the FT that Mr Reid “has concerns”. The Nevada senator was following in the footsteps of Nancy Pelosi, the House Democratic speaker, and Hillary Clinton and Barack Obama, the two contenders for the Democratic presidential nomination.»
Le FT cite une source précisant le climat au Congrès dans cette affaire et les prévisions de Richard Aboulafia, qui en remet une couche: «One congressional source said the animus on Capitol Hill over the decision among Boeing supporters was “as bad as I have ever seen it”. [...] Richard Aboulafia, a defence expert at the Teal group, said Congress could get involved in trying to alter the decision, for example by forcing the Air Force to buy from both rivals. “If the Democrats get the presidency and the House and Senate armed services committees, then all bets are off,” Mr Aboulafia said.»
Les commentaires des plus durs parmi ceux des parlementaires (c’est-à-dire les parlementaires démocrates comme républicains les plus proches de Boeing à tous les points de vue) sont extrêmement vifs, parfois même grandioses. Il est fait usage d'une rhétorique de type Guerre froide où l’on devine quel rôle est assigné à la France, où EADS devient une société quasiment française ou manipulée par les Français, où Norhtrop Grumman est identifié comme un gentil qui s'est fait gruger et est utilisé comme “organisation frontiste”. (Selon le langage de la Guerre froide, certaines organisations en apparence neutres ou non-communistes servant de relais camouflés de la pénétration communiste étaient qualifiées de “frontistes”.)
Quelques citations dans ce sens, venues du Daily Report de l’Air Force Associatuon
«...[ House Appropriations defense subcommittee] Ranking member C.W. Bill Young (R-Fla.) echoed similar caution. “I want to make certain that we continue with manufacturing capability in the United States,” he said. “I want to make certain that any technical developments within this program that are vital to the future interest of the United States are not going to be transferred to the likes of a country that I do not have all the confidence [in] that I would like to have in, namely France.” Other members were less diplomatic. “This thing is fatally flawed in my judgment,” said Norman Dicks (D-Wash.), in whose state Boeing would have done much of its tanker work had it won. “As far as I am concerned, Northrop Grumman is a front,” said David Hobson (R-Ohio). “They are a fine company, but they are a front for the French and their other partners.”»
Autant pour la coopération transatlantique et la confirmation qu'effectivement les relations franco-américaines sont entrées dans une nouvelle phase.
Mis en ligne le 6 mars 2008 à 08H58